Le hold up planétaire : 10 ans après – suite et fin

Voici donc la dernière partie des articles consacrés au « Hold-up planétaire », avec 10 années de recul. Texte qui n’a pas trop mal vieilli dans l’ensemble.

Commençons avec un certain Microsoft Windows NT4… Et sur les différences entre la version Serveur et client de base…

Page 78 :

« […]Pour comprendre à quel point la notion de prix est artificielle dans le monde Microsoft, il n’y a pas mieux que le cas d’école du système d’exploitation WindowsNT. La firme commercialise deux versions de WindowsNT : l’une, NT Workstation, pour les stations de travail (c’est-à-dire la machine client, qui reçoit l’information) vendue environ 2 000 francs. L’autre, NT Server, pour les serveurs (la machine qui diffuse l’information), vendue 6 000 francs. Cette dernière contient en outre une série de logiciels supplémentaires pour serveurs comme Internet Information Server, que Microsoft proclame être « gratuits ».
Or, que constate-t-on quand on regarde ce que contiennent vraiment les CD-Rom ? Si on enlève tout ce qui est artificiellement « gratuit », les deux programmes ont exactement les mêmes lignes de code… à quelques bits près. Il s’agit d’une entrée dans la base des registres qui contient « Workstation » ou « Server », plus un autre petit bit, bien caché, pour compliquer la tâche aux petits malins qui souhaiteraient épargner les quelque 4 000 francs de différence de prix.
Conclusion : si Microsoft dit vrai, c’est-à-dire que tous les logiciels compris dans NT Server (IIS, etc.) sont gratuits, alors ces deux petites clefs occupant quelques bits, sont facturées… 4 000 francs. Difficile, alors, de se débarrasser de la très désagréable sensation d’avoir été non seulement bernés, mais aussi arnaqués.[…] »

Affaire qui fit grand bruit à l’époque… Et certains utilisateurs ont préféré acheter la version serveur de Windows Vista pour en faire une utilisation « bureau »

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Le hold up planétaire : 10 ans après – partie 3

Troisième partie de cet article consacré à un bilan du « Hold Up planétaire » de Roberto Di Cosmo.

Continuons avec un sujet motif à facheries, les virus…

Pages 48 et 49 :

« Sans aucun doute. On peut certes, de temps à autre, être victime de virus dans le monde Unix. Mais ils n’ont accès qu’aux fichiers sur lesquels moi, utilisateur, j’ai le droit d’écrire… pas aux données des parents ou collègues avec lesquels je partage la machine ; et en aucun cas aux applications ou composantes sensibles du disque. Donc, sauf s’il existe dans le système une porte d’entrée qui n’avait pas été détectée, ces virus ne peuvent pas causer trop de ravages. Et les défauts de sécurité, dans le monde Unix, sont rapidement corrigés. Du coup, les pirates trouvent beaucoup moins amusant de créer de nouveaux virus…
Par contre, dans le monde DOS/Windows, ainsi d’ailleurs que dans le monde Macintosh, un virus est un programme comme les autres. Il n’exploite pas de bugs ; il se base simplement sur le fait que tout le monde — y compris lui — a le droit de toucher au système d’exploitation. Alors, il peut modifier le système, en sorte que chacune de vos initiatives, par exemple ouvrir un fichier, ait pour effet de réaliser trente-six copies de lui-même. Et, en plus, il peut causer au système des dommages vitaux : modifier vos données, altérer la façon dont fonctionnent vos applications, effacer entièrement votre disque dur, etc. »

Outre le fait que Mac soit maintenant basé sur un unix, le reste de la tirade est toujours aussi vraie. En rajoutant au passage espiogiciels et autres saloperies de ce style.

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Le hold up planétaire : 10 ans après – partie 2

Suite de l’article précédent concernant « Le Hold-Up planétaire » de Roberto Di Cosmo.

Comme pour le précédent article, je cite des morceaux du texte en les éclairant avec 10 ans de recul. Et la suite commence de manière assez « hard »

Page 38 :

« […]Or, Microsoft se contente souvent de vendre la version bêta comme un produit final. Windows 3.0, par exemple, était pratiquement inutilisable : il fallait tout le temps redémarrer — en jargon informatique rebooter — sa machine. Et il était très difficile d’imprimer. Une honte ! Alors, Microsoft a corrigé les bugs et sorti Windows 3.1… que les utilisateurs ont, bien sûr, dû acheter à nouveau. L’éditeur de Seattle utilise ainsi très habilement ses dizaines de millions de clients de par le monde comme autant de bêta-testeurs. Et, en plus, il a l’aplomb de les faire
payer pour ce « privilège » ! D’ailleurs, cela continue : la version bêta de Windows 98, disponible au printemps dernier à certains salons informatiques, coûtait 30 dollars. Qu’on fasse payer une version bêta inutilisable, c’est du jamais vu dans l’industrie du software ![…] »

Doit-on rajouter avec le recul du temps un certain Windows Millenium ou plus récemment un certain Windows Vista et de son bug qui rendait la copie de fichiers atrocement lente ?

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Le hold up planétaire : 10 ans après – partie 1

Je ne prétends pas avoir la culture de Roberto Di Cosmo, mais il me semble intéressant de faire le point sur cette oeuvre phare sur l’informatique personnelle et l’envie de Microsoft d’en faire son jardin. Le texte est récupérable sans aucun problème à cette adresse : http://www.pps.jussieu.fr/~dicosmo/HoldUp/

Je me contenterais de quelques remarques sur quelques points cruciaux évoqués par Roberto Di Cosmo, et de voir les différences 10 ans après. Il faut se souvenir quand le texte est sorti, MS-Windows 98 venait de sortir.

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