Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 32 : Dillo, le navigateur web minimaliste

De nos jours, si ce n’est pas Mozilla Firefox / LibreWolf / GNU Icecat, votre navigateur internet est une surcouche graphique au moteur Webkit / Blink, coeur de Chromium / Google Chrome.

On a ainsi une fausse diversité qui se résume à un quasi-monopole de Chrome et de ses projets « fils » : Vivaldi, Opera, Brave, etc.

Cependant, il existe un navigateur bien moins connu qui propose son propre moteur de rendu, j’ai nommé Dillo. Projet indépendant, basé sur fltk, il est plus que minimaliste : support des CSS assez limité, pas de support du Javascript pour citer les principaux manques.

Il faut dire qu’il est très léger : quelques Mo environ, à comparer à des monstres comme Chromium ou Mozilla Firefox qui dépasse largement les 300 à 350 Mo d’espace disque demandé.

Le développement continue sur github, à la page https://github.com/dillo-browser/dillo.

Mais le mieux, c’est de vous le montrer en action.

Vous avez pu le voir, on est dans du très rapide et aussi minimaliste que rapide. On est loin des usines à gaz que sont devenus les navigateurs internet en ce milieu des années 2020. Ça fait tout drôle à voir, surtout quand on est habitué à des sites dynamiques et « bling bling ».

Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 24 : ChromiumOS d’Arnold The Bat.

J’ai eu du mal à trouver un sujet pour un nouvel article concernant les projets un peu fou du logiciel libre. Depuis l’épisode 23 en avril 2019, je n’avais pas d’idée. Oui, 8 mois, ça fait long !

Mais comblons donc le trou. J’ai envie de parler de la volonté d’un développeur un peu déjanté de proposer une version fonctionnelle à partir de ChromiumOS, vous savez l’OS entièrement en ligne de Google qui reprend avec plus de réussite les Network Computer de 1997.

En gros, les Chromebooks sont des ordinateurs portables avec une capacité de stockage ultra limitée avec un OS minimal – basé sur Gentoo Linux et le navigateur Google Chrome. En gros, le retour du terminal unixien des années 1970 en plus « bling bling ».

En allant sur le site d’Arnold The Bat, j’ai pris une des dernières versions «  » » »stables » » » », à savoir la Enhanced Special Build R78-12499.B.

Elle date du 12 novembre 2019. Étant donné que c’est une image de clé USB, j’ai décidé d’appliquer le truc que j’explique dans la vidéo ci-après.

La première étape a été d’extraire le fichier, de renommer le .bin en .img et d’appliquer le tout sur une clé de 16 Go. Oui, l’image écrite prend 8,5 Go environ ! Un gros bébé donc.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 24 : Blasphemer, la wad libre pour Heretic.

Quand j’ai lancé cette série de billet en décembre 2015, j’ai pris un projet ludique emblématique, « FreeDoom ». La volonté de créer des épisodes entièrement libres pour Doom date de l’époque de la libération du code source du célèbre FPS développé par ID Software.

En 1994, Raven Software sort Heretic qui est un Doom matiné d’héroïc-Fantasy. Il y aura ensuite au fil des années Hexen (qui rajoute une dose de jeu de rôle), Hexen 2 (que j’ai adoré et qui reste un de mes FPS préférés) ou encore Quake 4 (en 2005) et Wolfestein (en 2009).

À l’image du projet FreeDoom, un projet d’abord dénommé FreeHeretic puis Blasphemer est proposé.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 22 : Grisbi

S’il y a un domaine sensible pour nombre de personnes, ce sont bien les finances. Sujet qu’il est parfois déconseiller d’aborder pour éviter de se prendre une mandale en pleine tronche 🙂

Cependant, depuis que l’informatique existe, la gestionnaire des finances personnelles a été un domaine de choix. Même à l’époque lointaine des Amstrad CPC, il a existé des logiciels de ce style, cf cette publicité trouvable sur CPC-Power.

Quand je suis arrivé sur PC en 1995-1996, j’ai voulu gérer mon budget et le premier outil que j’ai utilisé, c’est Quicken. J’ai eu par la suite une période avec Microsoft Money. Quand j’ai commencé à vouloir migrer pour de bon vers linux, j’ai jeté un oeil à l’existant. Si de nos jours, on trouve des grosses cylindrées comme GNU Cash, Homebank, Skrooge ou encore KMyMoney, vers 2000-2001, il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la souris.

En dehors d’une feuille de tableur, rien ou presque. Mis à part le projet Gripsou né en avril 2000 et qui est devenu Grisbi par la suite pour des raisons de marques déposées. C’est un logiciel français développé à l’origine pour la comptabilité française. J’avoue que j’ai toujours aimé son interface simple et rapide.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 20 : l’épopée de Mono, l’implémentation libre de .Net

Nous sommes en 2002. À l’époque, Microsoft propose l’ensemble des outils .Net pour mettre en place une technologie multi-plateforme et faire la nique à Java. Bien qu’à l’origine uniquement développé pour ses OS, des développeurs du libre décident de créer un équivalent pour les distributions GNU/Linux, et Mono pointe le bout de son nez à la mi-2004.

Le projet souffre alors de critiques par rapport aux brevets logiciels de Microsoft sur .Net, mais cela n’empèche pas Novell et Xamarin de pousser à l’adoption du langage. Des outils sont créés à destination du grand public avec plus ou moins de succès.

De mémoire, il y a eu un indexeur et outils de recherches de fichiers, Beagle qui sera remplacé par Tracker. Le projet écrit en C# a vu sa dernière publication en janvier 2009… Un message dans une liste de publication confirma l’abandon un an plus tard.

Autre logiciel abandonné ? F-Spot, un outil de gestion de photo dont la dernière version date de 2010. Sans oublier le lecteur de musique Banshee dont le développement est en suspend depuis mars 2014…

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 13 : SeaMonkey, la continuation de la Suite Mozilla…

Pour le treizième épisode de cette série, parlons d’un logiciel mythique du monde de l’informatique libre, la Suite Mozilla.  Quelques repères temporels pour se remettre dans le contexte pour la suite du billet.

31 mars 1998, Netscape libère le code source de la version pré-alpha de ce qui devait être Netscape Navigator 5.0.

Octobre 1998 : après quelques mois à travailler sur le code source libéré en mars 1998, l’équipe laisse tomber et se replie sur un nouveau projet, NGLayout (Next Generation Layout) qui deviendra Gecko.

Novembre 2000 : sous la pression d’AOL qui a racheté Netscape fin 1998, Netscape 6.0 sort. C’est une horreur et une erreur stratégique qui scelle le sort de la première guerre des navigateurs. Faudra que je revienne sur cette chose dans un billet dédié, tiens 🙂

5 Juin 2002 : la Suite Mozilla 1.0 sort enfin. Comme le projet d’origine, elle comprend le navigateur, le client courrier et forums, un client d’IRC et un éditeur de pages HTML.

Septembre 2002 : un petit groupe de développeur décide de scinder le navigateur du reste du code de la suite. C’est le projet Phoenix qui vient de naître.

9 Novembre 2004 : Mozilla Firefox 1.0, descendant de Phoenix sort enfin.

Mars 2005 : la Fondation Mozilla décide ne plus travailler sur le code source de la suite pour se concentrer sur le duo Mozilla Firefox et Mozilla Thunderbird.

Juillet 2005 : le SeaMonkey Council annonce que la suite continuera de survivre sous le nom de SeaMonkey.

30 janvier 2006 : SeaMonkey 1.0 est publié.

Au moment où je rédige cet article, le 10 juillet 2017, la dernière version disponible de SeaMonkey est la version 2.46, sorti en décembre 2016.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 12 : Cdesktopenv, la continuation du Common Desktop Environment…

Dans le billet Vieux geek, épisode 48, je parlais de Xfce 3.0 et de son inspiration profonde du Common Desktop Environment. Je précisais à la fin de l’article ceci :

Si vous aimez le look de CDE, le code a été ouvert et un projet est développé pour continuer de faire vivre le vénérable ancêtre. Même si c’est très laxatif à mettre en place 🙂

CDE a été un des premiers environnements graphiques unifiés pour les Unix. Annoncé en 1993, la première version est sortie en 1995, et il a été activement développé jusqu’en 1997. Son gros défaut ? Dépendre de Motif qui était payant à l’époque.

Il a été ensuite abandonné avec l’arrivée de KDE, Gnome et compagnie. En 2012, son code a été liberé, et plusieurs versions correctives sont sorties depuis. La dernière en date, c’est la 2.2.4 sortie en juin 2016.

Cependant, comme je l’avais précisé dans l’article vieux geek, c’est une vraie plaie à mettre en route, au moins sur Linux. J’ai essayé de le faire fonctionner – en vain – sur une archlinux 32 bits (la version 64 bits du port étant cassée ?).

Après avoir fouillé, j’ai appris que l’équipe de la Sparky Linux (une distribution basée sur Debian GNU/Linux) propose des paquets précompilés pour le Common Desktop Environment.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 10 : Icaros Desktop… AmigaOS, lève-toi et démarre ! :)

AROS est un OS libre un peu spécial. Il est né fin 1995 avec la volonté de réimplementer en code libre l’ensemble du code de l’AmigaOS 3.1. Durant la longue agonie du mythique ordinateur des années 1980 qui a commencé au début des années 1990, jusqu’à la banqueroute de Commodore en 1994 puis le rachat par Escom en 1995, qui fit faillite à son tour en 1996, un nombre croissant d’utilisateurs et de développeurs sur Amiga avaient envie d’améliorer l’existant voire de le faire survivre.

Durant l’hiver 1995-1996, Aaron Digulla lança un pavé dans la mare, et demanda l’avis de la communauté pour voir comment faire survivre AmigaOS qui était quand même un OS en avance sur son époque. Le projet AROS naquit. Au début, c’était l’acronyme pour Amiga Research Operating System, puis c’est devenu pour des raisons de marque déposée AROS Research Operating System.

Il a fallu plus de 10 ans pour obtenir une réimplementation libre de l’AmigaOS, tel que les Amiga 1200 et 4000 avaient pu le connaître. Cependant, le support n’est pas limité aux circuits Motorola 680×0 des machines de Commodore. Non, le code a été porté sur les processeurs 32 et 64 bits pour PC, pour PowerPC, et même sur les Raspberry Pi.

Le développement continue toujours, et on peut avoir un aperçu de l’implémentation libre d’AmigaOS via le projet Icaros.

J’ai donc récupéré la dernière version en date d’Icaros, la 2.1.2 sorti fin juin 2016.

http://vmwaros.blogspot.fr/2016/06/say-hello-to-icaros-desktop-v212.html
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://www.icarosdesktop.com/icarosfiles/IcarosLive_2_1_2.7z.exe
–2016-07-29 14:56:56– http://www.icarosdesktop.com/icarosfiles/IcarosLive_2_1_2.7z.exe
Résolution de www.icarosdesktop.com (www.icarosdesktop.com)… 62.149.140.146
Connexion à www.icarosdesktop.com (www.icarosdesktop.com)|62.149.140.146|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 1733093448 (1,6G) [application/x-msdownload]
Sauvegarde en : « IcarosLive_2_1_2.7z.exe »

IcarosLive_2_1_2.7z 100%[===================>] 1,61G 3,50MB/s in 8m 0s

2016-07-29 15:04:56 (3,45 MB/s) — « IcarosLive_2_1_2.7z.exe » sauvegardé [1733093448/1733093448]

J’ai ensuite renommé le fichier IcarosLive_2_1_2.7z.exe en IcarosLive_2_1_2.7z puis un coup de p7zip pour avoir une image ISO exploitable dans VirtualBox.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 4 : FreeDOS.

Pour ce quatrième billet de la série « Les projets un peu fous du logiciel libre », j’ai eu envie de parler de FreeDOS. C’est le pendant du projet ReactOS dont j’ai parlé dans l’épisode 2 de cette série de billet, le 17 décembre 2015.

Le but de FreeDOS est simple : proposer un clone de MS-DOS en logiciel libre. Vu l’énorme logithèque développée pour MS-DOS, le projet confirme son utilité. Il est né en 1994. Alors que Microsoft travaille sur la quatrième version majeure de son environnement MS-Windows à destination des particuliers pour succéder à MS-Windows 3.1 du nom de code de Chicago (alias MS-Windows 95), il annonce que MS-DOS ne sera plus vendu séparément. Un développeur, Jim Hall qui appréciait la simplicité de MS-DOS fut ulcéré.

Il se lança donc dans le projet de faire son propre MS-DOS. Appellé dans un premier PD-DOS pour Public Domain-DOS, il devint rapidement FreeDOS. Mais vu l’énormité du projet, il faudra 4 ans pour qu’une première version alpha sorte et 12 ans pour que la première version officiellement stable, dite 1.0 voit le jour. 6 ans de plus pour que sorte en 2012 la version 1.1 de ce DOS. Qui est largement meilleur que le MS-DOS d’origine : support des CD et du réseau, un shell amélioré (dont l’auto-complétion), le support des noms de fichiers dit longs (au dela du duo 8 caractères et 3 caractères pour l’extension) pour ne citer que les améliorations principales 🙂

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 1 : « FreeDoom ».

Dans cette série de billets que je posterai le vendredi avec un rythme d’une fois tous les 15 jours, je vous parlerai des projets un peu fou du logiciel libre. Le premier exemple est lié à un anniversaire tout frais. Les 22 ans du premier Doom, jeu vidéo mythique des années 1990.

Nous somme le 10 décembre 1993. Une petite entreprise du nom d’id Software qui s’était déjà fait les dents dans le domaines du FPS (First Person Shooter) avec Wolfenstein 3D sorti un an plus tôt sort ce qui sera un titre emblématique : Doom. Derrière un scénario qui tient sur un ticket de métro, on trouve un des jeux les plus addictifs des années 1990.

Le joueur joue un space marine qui a été exilé sur Mars après avoir cassé la tête d’un officier qui lui demandait de tirer sur des civils. Une fois sur Mars, la base installée par des scientifiques qui font des expériences avec des technologies de transport qu’ils ne maîtrisent pas tourne au vinaigre. Vous êtes le seul survivant avec pour tout arme un pistolet… Et d’étranges bruits vous font penser qu’il se passent des choses pas très catholiques près de votre point de départ.

Après la publication du code source de ce qui a été appellé rétrospectivement id Tech 1 en 1999 sous licence GPL, les ports du moteur ont explosés, au point que toute nouvelle plateforme technique qui sort se doit d’avoir son port de Doom.

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