La route du logiciel libre à 100% est-elle pavée de bonnes intentions ?

Note au 18 janvier 2019 : suite à une prise de bec dans les commentaires à cause d’une fausse manipulation de ma part, je ferme ceux-ci après avoir virés les dits commentaires. Désolé, mais je n’ai pas le temps physique de gérer actuellement une nouvelle crise.


Cela fait maintenant près de 23 ans que j’ai goûté pour la première fois au monde linux. C’était via une Slackware Linux proposée avec le magazine PC-Team et son numéro 9 de janvier 1996.

Autant dire que ça date pas mal… Au fur et à mesure des années, j’ai connu les grands noms de l’époque dont une partie a survécu avec plus ou moins de succès. Depuis presque 10 ans j’utilise au quotidien Archlinux. Ce qui m’a sensibilisé au logiciel libre et à la volonté de réduire la dépendance maximale aux composants logiciels non libres.

Cependant, comme toute volonté de se libérer le plus possible, voire complètement, cette route est pavée de pas mal d’embuches. Entre 2008 et 2009, j’ai dû batailler ferme avec un circuit wifi Atheros qui n’était pas encore complètement reconnu en utilisant l’enrobeur ndiswrapper.

Au fil des années, j’ai pu me passer de la quasi-majorité des codes non-libres qui ont tourné sur mes équipements successifs, le plus gros succès ayant été l’utilisation au quotidien de Nouveau pour faire fonctionner mes cartes Nvidia successivement abandonnées par leur créateur.

Mais je n’ai toujours pas franchi le cap de l’installation du noyau linux-libre, vous savez le noyau dont les composants non-libres, spécialement les micrologiciels ont été enlevés.

Pour une simple et bonne raison : sans des micrologiciels non libres comme le microcode AMD pour mon Ryzen3 2200G, gérer correctement le GPU est une galère sans nom et j’ai dû batailler ferme pour faire supporter complètement mon GPU durant plusieurs mois. Sans le microcode non-libre, je n’imagine pas les galères que j’aurais encore dû supporter.

Sur le plan des distributions officiellement adoubées par la Free Software Foundation, les progrès ont été énormes, bien que des écueils comme la BLAG (une mauvaise idée au final vue la facilité théorique de libérer complètement une Fedora Linux vue la politique de RedHat pour les logiciels non-libres) aient existé. J’en ai d’ailleurs parlé dans cet épisode de ma série « Les distributions GNU/Linux (in)justement oubliées.

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Le noyau linux-libre, un cul-de-sac à terme ?

J’ai pu lire sur Phoronix qu’à peine sorti, le noyau linux 4.14 avait été disséqué pour enlever les micrologiciels et bouts de code précompilés nécessaire au fonctionnement de nombre de matériels.

Le projet Linux-libre veut proposer un noyau complètement débarrassé de ces bouts de code. C’est un choix qu’on peut comprendre sur le plan éthique, même si cela peut entraîner soit le non-support soit un support imparfait du matériel que l’on a parfois acheté à des prix qui font mal au fondement.

Cependant, on peut lire sur l’article de Phoronix la phrase suivante qui résume bien le noeud du problème concernant la production du noyau « libéré » :

There were also complications around upstream Linux 4.14 having dropped their in-tree firmware code.

Une traduction rapide :

Il y avait aussi des complications autour de Linux 4.14 en amont ayant abandonné leur branche du code pour les micrologiciels.

Mais il reste un problème de taille… Le noyau 100% libre ne saurait être vraiment utilisable sans problème sans du matériel qui est lui aussi 100% libre…

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Retour gagnant pour la gNewSense 4.0 alias Ucclia ?

Dans le petit monde des distributions GNU/Linux, il y a deux catégories. Non pas les distributions sérieuses d’un côté et les celles pondues pour satisfaire l’égo de certaines personnes. Mais non, je parle d’une autre segmentation : Les distributions libres selon les canons de la FSF et les autres.

La gNewSense est une Debian GNU/Linux avec le noyau Linux-libre et qui évite comme la peste les logiciels privateurs.

La dernière fois que j’ai parlé de la gNewSense, c’était il y a environ… 3 ans, du moins au moment où je rédige cet article. En effet, je parlais de la gNewSense Parkes alias 3.0 en mai 2013.

La gNewSense 4.0 alias Ucclia a été annoncée via une première alpha en décembre 2014. Près de 18 mois plus tard, la version stabilisée est enfin arrivée !

Je disais que la gNewSense 3 sentait la naphtaline, car elle se basait à l’époque sur l’ancienne version stable. En mai 2013, la Debian GNU/Linux stable était la Wheezy, sortie début mai 2013.

Autant dire qu’utiliser une base Debian GNU/Linux Squeeze (sortie en 2011) donnait une odeur de renfermé prononcée. De même, la gNewSense 4.0 est basée sur la Debian GNU/Linux Wheezy, sortie donc en mai 2013. Il y a 3 ans au moment où je rédige l’article. Cependant, j’ai voulu pousser la curiosité jusqu’au bout et j’ai lancé mon client Bittorrent pour récupérer l’ISO de la gNewSense 4.0 avec Gnome en 64 bits.

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La Blag Linux 200000, une vaste blague ?!

Il y a trois semaines de cela, j’avais parlé de la Blag Linux 200000, qui devait sortir en version stable, dixit l’outil de suivi pour le 22 octobre 2014. Ci dessous, la capture d’écran faite en ce 23 octobre 2014.

On peut clairement lire : « An upcoming stable version of BLAG-200000 will be available October 22nd, 2014. » ce qu’on peut traduire par « Une version stable à venir de la BLAG-200000 sera disponible de 22 octobre 2014 ».

Non seulement, il n’y a pas de liens directement disponibles, mais le lien de téléchargement est assez intéressant à déchiffrer, je vous la recopie ici, ainsi qu’avec une capture d’écran du 23 octobre 2014 qui prouve ce que j’avance : ftp://blag.fsf.org/200000/Live/x86_64/Testing/

Oui, testing qui en bon anglais peut être traduit par version de test. Chouette, une version de test qui était annoncé comme stable par l’outil de suivi. Mais restons optimiste, et voyons ce que donne cette version rendue disponible au 22 octobre 2014.

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Parabola GNU/Linux : où en est la Archlinux 100% libre ?

La Parabola GNU/Linux, c’est la version libérée (au sens où l’entend la Free Software Foundation) de la distribution GNU/Linux Archlinux. Les grandes différences ? Des dépôts spécifiques avec des logiciels complètement libres (dont le noyau linux-libre), un paquet du nom de « your-freedom » qui met sur liste noire les vilains logiciels qui ne sont pas libres ou pas suffisamment libre. La première fois que j’en avais parlé, c’était en octobre 2010, la dernière fois dans une expérience complètement inutile donc indispensable en mai 2013.

La dernière ISO d’installation de la distribution étant sortie en ce début octobre 2014, je l’ai récupéré puis j’ai lancé une machine virtuelle Qemu pour y mettre une Parabola GNU/Linux à l’intérieur avec Gnome et LibreOffice. Une occasion de faire le bilan près de 18 mois après le dernier article et de voir si on peut l’utiliser dans la vie de tous les jours 😉

Je serais bien passé par un fichier torrent, mais la dernière ISO en date (au moment où je rédige l’article, le 9 octobre 2014) n’a pas de torrent à son nom 🙁

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c https://repo.parabola.nu/iso/2014-10-07/parabola-2014.10.07-dual.iso
–2014-10-09 17:55:08– https://repo.parabola.nu/iso/2014-10-07/parabola-2014.10.07-dual.iso
Résolution de repo.parabola.nu (repo.parabola.nu)… 80.87.131.232
Connexion à repo.parabola.nu (repo.parabola.nu)|80.87.131.232|:443… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 560988160 (535M) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « parabola-2014.10.07-dual.iso »

100%[======================================>] 560 988 160 1,82MB/s ds 11m 12s

2014-10-09 18:06:20 (816 KB/s) — « parabola-2014.10.07-dual.iso » sauvegardé [560988160/560988160]

Et l’habituelle machine virtuelle ci-dessous. 

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qed disk.img 128G
Formatting 'disk.img', fmt=qed size=137438953472 cluster_size=65536
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm64 -hda disk.img -cdrom parabola-2014.10.07-dual.iso -boot order=cd &

Pour mémoire, kvm64 est un alias pour : qemu-system-x86_64 -k fr -m 2048 -sdl -soundhw hda,ac97 -no-frame -vga std --enable-kvm

L’installation est strictement identique à celle d’une Archlinux. On peut migrer depuis une Archlinux vers une Parabola GNU/Linux. J’ai donc suivi le dernier tutoriel en date que j’ai proposé pour une installation d’Archlinux (la version 12 au moment où je rédige cet article). Les modifications sont très faibles voire anecdotiques.

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