Le monde du libre actuel part en couilles ? Bonus n°3 : pédagogie et Diafoirus, un sacré cocktail.

Dans ma série de billets sur les problèmes du monde du libre en 2017-2018, il y a quelque chose que j’avais oublié. Un problème qui est un peu à double face à l’image du signe astrologique des Gémeaux, celui qui a deux visages.

D’un côté, une volonté d’appliquer une pédagogie forcenée et de l’autre, l’existence de Diafoirus : des personnes comparables aux médécins décriés par Molière dans « Le Malade Imaginaire » et qui ont tués plus de patients qu’ils n’en ont sauvé au final.

Sur la volonté de pédagogiser ? C’est simplement une tendance lourde dans une partie du monde du libre de croire que les personnes qui arrivent de nos jours sur des OS libres ont envie d’apprendre comment cela fonctionne de A à Z.

De connaître la différence entre un micro-noyau et un noyau monolitique. De savoir comment fonctionne un système d’initialisation. De savoir comment graver une image ISO sur une clé USB en ligne de commande.

Si cela est intéressant, il faut rester réaliste. L’immense majorité des novices s’en contrebat les organes génitaux à un point inimaginable. La plupart du temps, ce qui compte, c’est de pouvoir utiliser son ordinateur avec les outils désirés et point final !

Pour prendre une comparaison automobile : a-t-on besoin de connaître le fonctionnement de l’injection dans un moteur diesel pour aller d’un point à un autre ? Je ne le pense pas.

Oui, j’ai une série de vidéos vulgarisatrices sur l’informatique libre, « Dis Tonton Fred ». Et une autre plus pédagogique sur la ligne de commande.

Mais ce n’est pas pour autant que j’ai vocation à vouloir former chaque personne qui arrive dans le monde du libre. Cela serait irréalisable.

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Le monde du libre actuel part en couilles ? Bonus n°2 : le prétexte fallacieux du choix pour que rien ne bouge.

Je m’étais promis de ne plus faire de billets dans cette série, mais il faut parfois se faire violence.

Un des mantras que psalmodient la plupart des libristes, c’est que le libre, c’est la liberté du choix.

C’est vrai et c’est une bonne chose. Cependant, avec l’application pathologique du principe du fork – qui est une bonne chose au départ – on finit par se retrouver bloqué devant une telle tétrachiée de choix que l’on ne peut plus rien décider au final.

Avoir du choix, c’est nécessaire. Mais se retrouver avec plus de 250 ou 300 choix en terme de distributions à destination bureautique, c’est pas un brin excessif ?

On tombe dans ce que l’on appelle la loi de Hick-Hyman. On la résume ainsi : « Plus l’utilisateur à de choix, plus il prendra de temps à se décider. »

Une autre conséquence, c’est le distro-hopping. En clair, il y a tellement de choix qu’on peut changer de distributions presque chaque jour de l’année.

J’ai connu cette période durant plusieurs années. J’ai sauté de distributions en distributions. Plus j’ai fini par me poser sur Ubuntu (durant deux ans et demi) puis sur Archlinux depuis l’année 2009. J’ai trouvé une forme de stabilité bien que ce soit une rolling release.

Le problème est qu’avec le développement des réseaux sociaux que ce soit le fesseur de caprins, le fantômatique Google Plus ou encore Youtube, il est plus facile de dire tout et son contraire.

D’adorer une distribution le lundi et de la vouer aux gémonies le vendredi de la même semaine. Devenir une girouette et ne plus être crédible. Passer pour le clown de service et ridiculiser un peu plus le monde du libre qui n’en a pas vraiment besoin.

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