Tenacity et Sneedacity, les deux forks principaux d’Audacity 3.x.

Quand Audacity 3 est sorti, un scandale est arrivé avec lui. Après son rachat par Muse Group, une télémétrie que l’on peut qualifier d’agressive a été rajoutée. Avec une politique de confidentialité assez bizarre. En effet, en recherchant des informations, je suis tombé sur cet article du Monde Informatique du 5 juillet 2021.

Je cite :

Cette politique de confidentialité interdit également aux personnes de moins de 13 ans d’utiliser le logiciel, ce qui, comme le précise FOSS Post, constitue une violation de la licence GPL utilisée par Audacity.

Il n’en fallait pas moins pour que le code source d’origine soit recopié pour être purgé de la partie télémétrie. Deux projets sont apparemment les plus vivaces : Tenacity et Sneedacity. Le premier étant la suite du fork lancé par un développeur au pseudo de Cookie Engineer, l’autre par la communauté de 4chan.

Il s’en serait suivi une campagne de harcèlement à cause du nom du logiciel, allant apparemment jusqu’à des menaces au couteau… Pour l’instant, tout ceci est à prendre avec des pincettes.

Plus d’infos sur ce bug de github et sur un fil reddit.

Pour tout dire, je ne sais pas quoi penser d’une telle déclaration. J’ai voulu voir si les deux forks en question étaient disponibles sur le grand livre de recettes qu’est AUR. Au 13 juillet, je n’ai pu trouver qu’une recette pour Tenacity. Le fork Sneedacity semblant être ignoré pour le moment.

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Dosbox-X, le fork de Dosbox le plus dynamique ?

Dans le petit monde de l’émulation MS-DOS – avec sa logithèque plus qu’énorme, 7766 jeux selon Moby Games – il y a le classique et ancien DosBox dont la version 0.74-3 date de juin 2019, la version 0.75 mettant un temps infini à arriver. Un paquet de forks est apparu. Il y a entre autres :

Quand j’ai eu besoin d’un émulateur MS-DOS, que ce soit pour mes billets vieux geeks ou pour mon plaisir ludique personnel – par exemple avec le RTS Planet X3 – j’ai fait mes recherches. Un point qui me facilitait le transit intestinal, c’était de devoir jongler avec des touches de fonctions ou des raccourcis claviers pour faire des captures d’écran, des enregistrements de vidéo. Sans oublier l’édition à la main du fichier de configuration qui est plutôt chargé.

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Le petit monde des distributions GNU/Linux basées sur Archlinux devient-il frappadingue ?

J’écris cet article devant une tasse d’infusion pour calmer un mal de crâne naissant face aux évolutions et annonces récentes du petit monde « ArchLinuxien » auquel j’appartiens en tant que simple utilisateur depuis le début de l’année 2009.

Je m’aperçois d’une chose : il est franchement mauvais de vouloir profiter d’une nuit de sommeil un peu prolongée, surtout si on est atteint d’une forme de saturation par rapport aux concetés qui peuvent se propager dans le monde du libre au nom des saints canons qui le régisse.

J’ai parlé avec grand plaisir le 17 août 2017 de la ArchLabs, cinquième du nom.

J’avais adoré cet hommage à la BunsenLabs et hommage au deuxième degré à la feu CrunchBang Linux.

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On est trolldi ? Parlons de la Devuan GNU+Linux 1.0rc ;)

Oui, pour changer des concetés politiciennes qui me feront voter – ou m’auront fait – blanc ou nul pour la première fois de ma vie de votant en 25 ans (j’ai eu le droit de vote en 1992), parlons du fork idéologico-technique de la Debian GNU/Linux Jessie qui – au 21 avril 2017 – approche de la fin de sa première partie de son existence avec la sortie de la Debian GNU/Linux Stretch pour août ou septembre 2017.

Depuis l’annonce du fork devenu Devuan en novembre 2014, déjà deux ans et demi, l’équipe qui a forké – principalement et uniquement ? – à cause de systemd en proposant au nom de la liberté d’initialisation sysVinit (et pas OpenRC ou runit ?) nous avons eu droit à une série de versions alpha, une ou deux versions bêta dont j’avais parlé en novembre 2016, en perdant au passage un dixième à chaque oeil à cause de la couleur du gestionnaire de connexion proposé par défaut 🙁

La Devuan GNU+Linux version 1.0rc (basée sur la Debian GNU/Linux Jessie sortie à l’origine le 26 avril 2015 et mise à jour entre temps) est enfin disponible sur les dépots de téléchargements depuis le 13 avril 2017.

J’ai donc fait chauffer mon wget pour récupérer une ISO en 64 bits depuis un miroir, histoire de ne pas surcharger les serveurs du projet. À noter qu’il y a une image ISO spécifique pour l’installation en UEFI, que je n’ai pas récupéré.

fred@fredo-arch ~/Téléchargements/ISO à tester % wget -c http://mirror.leaseweb.com/devuan/devuan_jessie_rc/desktop-live/devuan_jessie_1.0.0-RC_amd64-live.iso
–2017-04-21 05:14:20– http://mirror.leaseweb.com/devuan/devuan_jessie_rc/desktop-live/devuan_jessie_1.0.0-RC_amd64-live.iso
Résolution de mirror.leaseweb.com… 2a00:c98:2030:a034::21, 37.58.58.140
Connexion à mirror.leaseweb.com|2a00:c98:2030:a034::21|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 842006528 (803M) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « devuan_jessie_1.0.0-RC_amd64-live.iso »

devuan_jessie_1.0.0 100%[===================>] 803,00M 3,60MB/s ds 3m 46s

2017-04-21 05:18:07 (3,55 MB/s) — « devuan_jessie_1.0.0-RC_amd64-live.iso » sauvegardé [842006528/842006528]

Oui, j’ai fait récupérer l’ISO à 5 heures du matin. Parfois, on souffre de problèmes de sommeil 🙁

J’ai ensuite fait chauffer mon ami VirtualBox pour voir ce que cette release candidate de la Devuan GNU+Linux 1.0 a dans le ventre.

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En vrac’ de fin de semaine.

Comme chaque fin de semaine, l’habituel en vrac’ 🙂

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté culture ? Pas grand chose, désolé.

Bonne weekend.

Énième épisode de la guerre des init : le fork de Debian est officialisé.

L’année 2014 aura été dans le monde des distributions GNU/Linux de la guerre des inits. En gros d’un côté systemd, et de l’autre les systèmes classiques à la sysVinit ou encore des projets alternatifs comme OpenRC (Gentoo et Funtoo), runit (utilisé par Void Linux par exemple) ou encore uselessd. Pour rester dans les grands noms.

En dépliant mon fil RSS ce matin, j’ai pu lire via OSNews que le projet Debian Fork allait jusqu’au bout de sa logique, et mettait en route un fork de Debian GNU/Linux basé sur le rejet de systemd. J’ai appris que le projet portait le nom de Devuan, via un article du blog « Ma Vie Linux ». Merci pour l’information.

Au moment où j’écris cet article, fin novembre 2014, le projet se limite à un paquet spécifique prenant le dessus sur l’installateur de Debian GNU/Linux, j’ai nommé devuan-baseconf, dixit la page de la distribution :

a Debian installer with preseed of sysvinit-core and a couple of devuan packages containing a keyring, repository list files and pinnings. Once installed and updated this package avoids the requirement of systemd as PID 1 and adopts systemd-shim when strictly needed.

Ce qui donne traduit :

Un installateur Debian préconfiguré avec sysvinit-core et un couple de paquets devuan contenant un trousseau de clés, une liste de dépôts et de pinnings. Une fois installé et mis à jour ce paquet évite le pré-requis de systemd que PID 1 et adopte systemd-shim lorsque cela est strictement nécessaire.

Cela me fait penser à un paquet spécifique de la Parabola GNU/Linux, qui s’appelle your-freedom, dont la description est la suivante :

This package conflicts with every nonfree package known to date to ensure your system is free.

Ce qui donne traduit :

Ce paquet entre en conflit avec tout paquet non libre connue à ce jour pour s’assurer que votre système est libre.

Le projet Devuan me semble cependant partir sous de mauvaises auspices. Pour plusieurs raisons.

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« Oui, mais vous n’aurez pas ma liberté de forker » :)

Dans un article publié sur le blog-libre, Cep a pondu un article très intéressant, dont je reproduis ici un morceau qui m’a interpellé :

« […]Ceci me pousse à parler de diversité. Je le dis tout de go, les forks, les dérivés, ne me dérangent pas du tout et pour les iso anecdotiques, et bien je ne les vois pas, je les ignore même.

J’entends souvent crier au gâchis, à la dispersion, la complexité de choix, de développeurs irresponsables et plus soucieux de leur petite personne que de l’intérêt général.

Certes, et après ? de quel droit devrions-nous restreindre les initiatives personnelles ? les travaux et essais de quelques-uns, isolés ou pas et les obliger à se cantonner dans un travail sérié, restreint, pour le soi-disant bien du plus grand nombre ? Non, ces personnes ont tout à fait le droit de tester des projets, voire de se tromper et de se retrouver dans une impasse, une route sans issue, de se décourager ou d’intégrer ensuite une grosse équipe de développement.

Si on avait écouté cette voie d’une prétendue sagesse on en serait peut-être toujours à un monde des distributions Linux cantonné à une Slackware, une Debian, une Redhat. Malgré les très grandes qualités de ces ancêtres qui sont d’ailleurs toujours le tronc commun et indispensable de bien des dérivées, une chose est certaine, les grandes avancées vers la simplification initiée par Ubuntu pour ne citer qu’elle n’aurait jamais eu lieu. Et, à ce titre, la Mint Cinnamon, pur produit de cette possible diversification est un exemple parfait de ses bienfaits.[…] »

Tout ce beau discours, sur lequel je souscris en partie est une façon de mettre la poussière sous le tapis. Car c’est un discours qui est à la fois techniquement recevable, mais complètement inadapté pour populariser le logiciel libre dans son ensemble.

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Le logiciel libre et les distributions GNU/Linux : le grand suicide sous couvert de liberté ?

Avant d’écrire ce billet, j’avoue que j’ai hésité longuement avant de le rédiger. J’avais envie de pondre un truc du genre : « Salut, et encore merci pour le poisson« . Je tiens donc à remercier les personnes qui m’ont contacté par courrier électronique pour exprimer ce qu’elle pensait, même si parfois ce n’était pas en toute cordialité.

Au moins, cela m’a permis de voir un peu plus clair. Une blogosphère linuxienne francophone monocolore ? Ca ne me tente pas vraiment.

Je comptais réouvrir le mardi 29 octobre matin, mais ce lundi soir m’est apparu un peu plus approprié. Revenons au sujet du billet.

J’avoue que je ne pensais pas que mon antépénultième billet apporte autant la merde et des commentaires aussi acerbes. C’était sans compter sur le « sectarisme » d’une partie du monde du logiciel libre qui refuse de voir une partie du problème qui se pose, et que je dénonce, de manière immature et maladroite, depuis des mois, voire des années.

J’ai déjà eu l’occasion de parler plusieurs fois de la politique du fork à tout va qui finit par desservir l’idéal du logiciel libre. Le dernier article en date datant d’avril 2013.

A trop forker, on finit par pondre la distribution en trop, celle qui en voulant révolutionner, réinvente la roue en recopiant pour la énième fois soit l’environnement de Microsoft Windows avant Microsoft Windows 8, soit celui de la firme de Cupertino. Pour un bénéfice proche de zéro.

L’échec de SolusOS est lié à une trop petite équipe portant un projet trop ambitieux. Avoir une trop petite équipe peut rendre l’avenir d’une distribution difficile à envisager. En dessous d’une dizaine de codeurs, à moins d’avoir une communauté forte pour soutenir les dits-codeurs, que ce soit graphiquement ou documentairement, l’avenir n’est pas des plus « roses ».

Il y a bien entendu des exceptions qui confirme la règle. Le premier qui me vient à l’esprit ? Juste une distribution ayant fêté ses 20 ans cette année : la Slackware Linux. Le fondateur Patrick Volkerding a longtemps travaillé seul avant d’intégrer des développeurs pour l’aider.

Je suis d’accord, c’est vraiment l’exception qui confirme la règle. Il y a aussi un autre problème lié à ce foisonnement de distributions qui sont souvent peu inventives les unes par rapport aux autres : Leur apport réel à la cause du libre et sa démocratisation.

On va commencer par une vérité : oui, c’est agréable de pondre une distribution. Oui, ça fait plaisir. Si elle apporte quelque chose de plus à l’utilisateur, pourquoi pas ? Trois exemples parmi les plus célèbres :

Linux Mint apporte quelque chose : un environnement fonctionnel « out-of-the-box », avec une interface graphique mimant l’ancienne génération du bureau de Microsoft Windows.

ElementaryOS apporte autre chose : une interface léchée, inspirée du Finder de MacOS-X sans tomber dans la photocopie bête et méchante. Et certains logiciels de qualité comme Shotwell, qui remplace le vieux gThumb depuis des années sur mes différentes installations.

Ubuntu, qui depuis 9 ans, essaye plus ou moins maladroitement de séduire des utilisateurs de Microsoft Windows.

D’autres distributions GNU/Linux dont Nuclear Snake a interviewé l’auteur me laisse plus pantois quant à leur intérêt général. Ce qui m’a valu une volée de bois vert, aussi bien dans l’article que dans les commentaires. Je vous laisse déguster les dits textes.

Cette politique du fork à tout prix, ou encore du « fork comme on a envie d’uriner » a un coût.

Outre le fait que les ressources ne sont pas extensibles à l’infini, cela se paye cash, par une mortalité qui fait peur.

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C’est curieux chez les libristes ce besoin de forker.

Je tiens à m’excuser d’avoir honteusement plagier une réplique de Francis Blanche dans « Les Tontons Flingueurs ».

J’ai déjà eu l’occasion d’écrire sur les bienfaits et les méfaits du fork dans le logiciel libre, comme quand je m’étais expliqué en terme chatié sur l’idée developpée par SolusOS.

Lisant l’excellent blog « La Vache Libre », je suis tombé sur un billet qui m’a fait pensé à la phrase que j’ai utilisé pour le titre.

L’article en question nous parle d’une projet qui a pour but de forker le code de KDE4. Du nom de KLyDE, l’idée est de travailler le code pour rendre l’environnement plus léger. Si j’ose prendre un terme médical, lui enlever de la mauvaise graisse.

Pour le moment, le code de KDE SC a été copié depuis le dépot principal. Mais les trois objectifs affichés sont ambitieux :

  1. Réduire la consommation en ressource de l’environnement par défaut en découpant les paquets et en rendant certains composants optionnels. Pour l’idée de méta-paquets me vient à l’esprit ici ?
  2. Améliorer le temps de démarrage
  3. Simplifier la configuration en réduisant le nombre de greffons proposés par défaut, et en proposant des interfaces de configurations simplifiées

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Trop de forks tue le fork ? L’exemple de Consort proposé par SolusOS.

Alors que la version 3.8 de Gnome proposera une session qui reprendra les grandes lignes de Gnome 2.x en utilisant une série d’extensions pour se faire (cf cet article de World Of Gnome et le bug en relation sur l’outil de suivi de Gnome), SolusOS a décidé de faire son petit fork.

En prenant le code peu maintenu de ce qui a été jusqu’à la version 3.6 le mode « fallback » de Gnome 3, et en l’appellant Consort. Outre le fait que le code du gnome-panel a été « forké », celui de Nautilus et de Metacity aussi.

Encore un fork, serais-je tenté de dire. Car il y a, en relation avec le code de Gnome 2 et / ou 3 :

Pourquoi rajouter un quatrième fork ? Quel intérêt ? Si ce n’est rajouter encore en manque de lisibilité ? Comme si trop de forks ne tuait pas au final le principe du fork ?

Dans un autre domaine, quand MySQL a été racheté par Oracle à Sun, combien de forks sont nés ? Au moins quatre : Drizzle, MariaDB, Percona Server et OurDelta.

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