Free #AdGate ou grand bal des hypocrites et des vierges effarouchées ?

La nouvelle version du micrologiciel de la FreeBox propose de bloquer les pubs. Benjamin Bayart, défenseur de la neutralité de la toile a précisé le point important dans un de ses messages : c’est une option que l’utilisateur peut désactiver en quelques secondes.

En gros, il suffit d’aller sur l’interface de gestion de la freebox, dans la configuration et de cliquer sur une simple option. Evidemment, c’est pas abordable par l’utilisateur lambda, ni complètement infaisable.

Oui, c’est un mouvement « dur ». Mais ceux qui gueulent ne sont-ils pas en partie hypocrite ?

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En vrac’ rapide en petite tenue…

Car il fait bien 28°C dans l’appartement, rideaux baissés… Je hais le mois d’août !

C’est tout pour aujourd’hui… Je retourne chercher la fraicheur !

Petite piqûre de rappel : Ce qui nous attend avec Loppsi 2…

Une petite vidéo pour se souvenir que la loppsi signifie la fin de la neutralité d’internet…

Tout cela au nom de la lutte contre la pédopornographie… La réaction de l’association l’Ange Bleu n’est pas piquée des hannetons.

Un site filtré une heure pourra sans aucun obstacle migrer vers un nouveau serveur l’heure suivante. Tant que le diffuseur n’aura été arrêté et le contenu détruit, ce dernier restera toujours présent sur la toile.
Des techniques permettent de contourner anonymement les filtrages imposés par les autorités, par l’usage par exemple de proxys.
[…]
Il est fort à craindre en effet que les diffuseurs de pédopornographie prennent acte de ce dispositif pour déployer toutes les ressources en leur possession afin de sécuriser et renforcer leurs traffics si ce n’est déjà fait. De part notre expérience auprès du public concerné, nous confirmons qu’aucun filtrage d’Internet ne saura répondre aux objectifs visés.
[…]
Le célèbre site d’encyclopédie en ligne fut bloqué dans ce pays selon le principe repris par la LOPPSI de filtrage des contenus pédopornographiques, après avoir renseigné leur liste noire d’une seule de ses pages présentant la pochette de l’album « Virgin Killer » du groupe Scorpions.

Ce pays étend désormais le filtrage à beaucoup d’autres contenus que la seule pédophilie ce qui pour nous constitue une source supplémentaire d’inquiétudes. En effet et pour faire un parallèle, pensons au précédent du fichage ADN en France. Quels usages en a-t-il été fait au cours de cette décennie ? Initialement destiné spécifiquement aux grands criminels, il a peu à peu été étendu à des catégories de délits mineurs jusqu’à toucher aujourd’hui les sans-papiers, les faucheurs OGM, voire des manifestants.

Et une dernière pour la route…

Maintenant, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas…

LOPSI 2 ? Bienvenue en République Populaire de Ch… de France.

Avec LOPSI (loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure) présentée à la chambre d’enregistrement…euh, je voulais dire Assemblée Nationale, l’internet en France sera à l’image de l’internet en Iran, en République Populaire de Chine : censuré à mort.

En effet, les fournisseurs d’accès devront bloquer sans délai des sites sur une liste apparement tenue au secret, sans intervention du pouvoir judiciaire pour légitimer les demandes de blocage.

Tout cela au nom de la lutte juste contre la pédo-pornographie. Mais cela risque au contraire de créer d’effroyables dégats collatéraux. Les pays qui ont testés ce genre de mesure se sont aperçus des effets secondaires de ce genre de filtrage :

En Australie, le filtre avait mis hors ligne des sites de jeux en ligne ou encore des sites proposant les liens bittorrent ; quel lien avec la pédopornographie ?

En Allemagne, seul 1,5% des sites listés étaient réellement liés à de la pédopornographie !

Dès que la lopsi 2 sera votée et les décrets d’applications publiés, les contenus réellement pédopornographique utiliseront des technologie de chiffrage encore plus importante, se rendant encore plus invisible, donc impossible à combattre.

Le vrai but de lopsi 2, c’est,  au final, non pas la lutte contre la pédopornographie, mais contre un internet qui ne peut pas être controlé par les gouvernements. Il suffit de voir la dernière idée de Silvio Berlusconi pour voir cette volonté de mettre au pas l’internet.

Et je finirais cet article avec une citation de Benjamin Franklin :

Celui qui est prêt à sacrifier un peu de sa liberté pour plus de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.

Filtrer les échange en pair à pair ? Assez dur, voire impossible !

Certains « défenseurs des droits d’auteur » dans le domaine musical veulent que les FAI filtrent les échanges en pair à pair sous prétexte que les technologies en question sont utilisées à des fins de copies illégales.

Les majors du disque n’ayant pas vu arriver le virage de la musique numérique et de leur rôle « sautable » d’intermédiaires entre les VRAIS producteurs de contenu et les consommateurs, pour voir à quel point leur peur de perdre une « rente » (vente de galettes plastifiés dont la technologie est vieille de 25 ans) les poussent à demander l’impossible.

En octobre 2007, un livre blanc demande la mise en place d’un filtre sur les flux en pair à pair, allant même jusqu’à l’idée de bloquer purement et simplement les technologies d’échange en pair à pair : quid de Skype qui utilise en toute légalité ce genre de technologie ?

[…]
« Par le biais du filtrage protocolaire, qui va permettre de bloquer le protocole des logiciels peer to peer. C’est le système de filtrage le plus efficace mais qui contient un risque : celui de faire barrage à tout type de téléchargement, y compris légal. Mais puisqu’on sait très bien que le peer to peer est pour l’essentiel lié au piratage, nous estimons qu’il ne faut pas tergiverser. Pour exemple, imaginez qu’un kiosque vende 98 % de journaux illégaux, faudrait-il le laisser ouvert sous prétexte qu’il y a 2 % de ventes légales ? Nous pensons que non. »

Nous affirmons que non, effectivement, un kiosque qui vend 98 % de journaux illégaux doit être fermé. Mais comparer un réseau P2P décentralisé à un kiosque de journal est encore une fois ne rien comprendre à ce qu’est le P2P. Et nous affirmons que même si 98 % des contenus d’un réseau P2P sont illégaux, le réseau lui-même ne doit pas être fermé. Contrairement au marchand de journaux, personne n’est à la tête du réseau P2P pour passer commande de « journaux illégaux ». Chaque client arrive avec ses journaux et se les échange dans le kiosque, sans qu’aucun dirigeant de boutique n’ait ni son mot à dire, ni la possibilité de dire quoi que ce soit. L’utilisateur légal propre sur soi ne voit jamais circuler les « journaux illégaux », car le réseau est neutre. Il est simplement une place d’échange entre utilisateurs, qui sont seuls et uniques responsables de ce qu’ils échangent.
[…]

Or, suite à la commande d’une étude, on s’aperçoit que ce genre de demande se prend une petite déculottée à coup de fléau d’armes :

Electron Libre nous informe qu’une synthèse des résultats a finalement été publié fin mars par Internet Evolution, qui a co-financé avec le SNEP l’étude commandée au Centre de Test Réseau Avancé Européen (EANTC). Les résultats, issus d’une analyse conduite entre avril et octobre 2007, sont timorés.

D’abord, ils sont comiques. Alors que les tests étaient tous frais payés par les commanditaires, sur 28 sociétés qui commercialisent des solutions de filtrage des réseaux P2P dans le monde, seules 5 ont accepté de soumettre leurs produits aux batteries de tests. Sur ces cinq courageux, trois ont eu tellement peur en voyant les résultats qu’ils ont choisi a posteriori d’exercer leur droit de véto à la publication des résultats. Sur les 28 candidats de départ, il ne restent donc que l’Américain Arbor/Ellacoya et l’Allemand Ipoque, qui ont accepté que leurs résultats soient publiés. Les autres sont visiblement dans les cordes et ont encore beaucoup de progrès à faire.
[…]
En revanche, lorsqu’il est activé, le brouillage de protocole réduit considérablement l’efficacité des routeurs de filtrage du P2P, avec un taux de filtrage qui chute à zéro pourcent sur eDonkey/eMule. L’option de brouillage est pour le moment désactivée par défaut sur eMule, mais il suffit qu’ils l’activent par défaut pour que tous les utilisateurs contournent avec succès le filtrage. Freenet, qui est entièrement crypté, n’est pas du tout détecté par les routeurs.

Sur BitTorrent, l’option de brouillage de protocole est moins efficace pour contrer les filtres, sauf lorsque l’ensemble de la communication (et non seulement les en-têtes des paquets) est cryptée. Dans ce dernier cas, le système de Ellacoya est totalement floué, et celui de Ipoque laisse passer près d’un paquet sur deux.

Les résultats montrent donc qu’il est en théorie possible de filtrer des protocoles cryptés, mais que la difficulté est beaucoup plus grande. Or là aussi, le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer. Les réseaux cryptés ou brouillés sont encore jeunes et devraient beaucoup se développer cette année.

Je tiens à préciser que je ne nie pas que de la musique soit piratée, et cela a toujours existé. Seulement, ce n’est pas en attaquant les « vilains pirates » que les ventes repartiront. Car il y a une série de problème de taille :

  • La qualité du contenu des galettes
  • Le prix de ventes de galettes
  • L’offre qui est souvent d’un intérêt proche de zéro : citez donc une dizaine d’albums novateurs sorti depuis la fin des années 1970…
  • Les méthodes presques maffieuses utilisées par les maisons de disque : cf l’affaire dite de « la poule »
  • La musique n’est pas un besoin de première nécessité, et dans des périodes de berne pour le pouvoir d’achat…

Bref, les majors du disque et leur affidés continueront à mentir comme des arracheurs de dents, ne voulant pas se remettre en cause… Plus dure sera la chute…