Puisqu’on doit tous mourir, rions des projets parasites du monde du logiciel libre.

On va me dire que je radote, que je ferai mieux de passer à autre chose. Mais je dois dire que le confinement imposé sur une partie de la planète à cause du Covid19 me permet de tomber sur des projets parasites au sens biologique du terme : « un organisme qui vit aux dépens d’un autre organisme vivant. »

Dans le monde du logiciel libre qui érige le fork ou embranchement logiciel comme principe inviolable et indépassable – et tant pis pour les utilisations abusives ! – on tombe sur des excréments bien gluants comme Glimpse (le fork éthique de GIMP) ou encore des navigateurs dont le principe est un « c’était mieux avant » comme Palemoon.

J’ai parlé à longueur d’années des distributions GNU/Linux qui se reproduisaient comme des lapins sans qu’une utilité flagrante justifie leur existence, ce que j’ai résumé sous l’acronyme de DGLFI : Distribution GNU/Linux Franchement Inutile. Des projets basés dans environ 80% des cas sur Ubuntu.

Car il faut dire que la famille officielle Ubuntu s’est bien agrandie depuis la première Ubuntu en 2004. Il y a eu en l’espace de 16 ans :

  1. Kubuntu, dès avril 2005
  2. Xubuntu, dès juin 2006
  3. Edubuntu, entre octobre 2005 et février 2016
  4. Lubuntu, dès avril 2010
  5. Ubuntu Mate, dès octobre 2014
  6. Ubuntu Budgie, dès novembre 2016

On a eu aussi la Ubuntu Gnome qui a refusionné avec le projet principal quand celui-ci est retourné sur Gnome Shell en lieu et place d’Unity. J’ai dû oublier un ou deux projets officiels, mais on approche de la dizaine de saveurs officielles. Il y a deux versions dont l’utilité est très faible – à l’image de la saveur Budgie, à savoir :

  1. La Cinnamon Remix, donc un clone de LinuxMint.
  2. La Ubuntu Deepin Desktop remix… Il est vrai que la distribution du même nom n’est pas la plateforme idéale pour le dit environnement !

Bref, deux projets dont l’utilité est nulle au sens mathématique du terme. On pourra aussi rajouter pour rire des projets comme Calam-Arch-Installer qui est une copie mal fignolée d’EndeavourOS ou encore le projet Garuda Linux que j’ai étrillé dans la vidéo ci-après.

Comme j’ai l’habitude de le dire, « Errare humanum est, perseverare libristum est ». Si cela amuse des personnes de perdre du temps dans des projets qui n’ont aucun avenir au lieu d’aider des projets utiles, c’est leur choix. Mais qu’elles ne viennent pas se plaindre si le monde du logiciel libre ne perce pas.

Je ne crois plus depuis longtemps à une quelconque percée du libre dans le monde bureautique et les abus dont je parle avec humour désormais en sont une preuve 🙂

Allez, bonne journée malgré tout !

Le bureau libre ? Une grande désillusion et 13 ans perdus.

Avant toute chose, je tiens à préciser que c’est un point de vue qui se base sur ma propre expérience, qui est constituée de 13 années et des bananes environ, d’utilisation de bureautique libre en mono-démarrage sur mes ordinateurs respectifs.

C’est un article qui est l’expression du dégrisement par rapport à un espoir que j’ai caressé à l’époque du très moyen MS-windows Vista. Quand celui qui avait été connu sous le nom de code de Longhorn est enfin sorti, Microsoft s’était pris une volée – justifiée – de bois vert en ce qui concerne le successeur de MS-Windows XP : lourd, lent, avec l’UAC qui se déclenchait au moindre gaz intestinal de travers.

À l’époque, l’offre libre n’était pas des plus joyeuses, mais il y avait des projets qui auraient pu faire du mal à MS-Windows Vista comme la première Ubuntu LTS, la 6.06 alias Dapper Drake. Évidemment, il y avait encore du travail à faire, mais le monde du libre avait déjà de quoi tenir la dragée haute.

C’était cependant un brin trop tôt. Je me disais alors qu’il faudrait une poignée d’années pour que cela change. Manque de pot, Microsoft ayant pris en compte les critiques sortait en 2008 un certain MS-Windows 7, et une avenue qui s’était ouverte se refermait tout aussi rapidement.

En 2011, c’est l’arrivée des interfaces nouvelles générations comme Unity et Gnome 3.x qui provoquent un rejet de la part des personnes utilisant le libre au quotidien à cause d’un trop grand chamboulement : arrive la naissance du duo Cinnamon/Mate-Desktop qui conservent une ergonomie qui a fait ses preuves depuis des années.

Après le fiasco de MS-Windows Vista, Microsoft tente le coup de l’interface unique avec MS-Windows 8.x et se prend une nouvelle volée de bois vert à l’image des développeurs d’Unity et de Gnome 3.x.

En 2012, le monde du libre avait pas mal avancé sur le plan technique, c’est la grande époque de LinuxMint comme distribution à conseiller. Mais déjà en 2012, il y a pas loin d’une centaine de distributions qui se battent pour le marché bureautique, alors que 6 ans plus tôt, c’était à peine la moitié qui se battait pour le même marché.

C’est vrai qu’il est prouvé qu’avoir 100 choix est mieux pour l’utilisateur au lieu de 50… À moins que ce ne soit complètement l’inverse ?

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Combien faudra-t-il d’ArkOS pour que le monde du libre ait – enfin – une prise de conscience ?

Je l’ai appris via un billet de Carl Chenet sur le réseau social encore plus fantômatique que google plus, à savoir la framasphere*, qui reprenait un article de Phoronix.

Vous ne connaissiez pas ArkOS ? Moi non plus jusqu’à aujourd’hui. Pour tout dire, je ne m’intéressais pas à des projets proposant des distributions pour l’auto-hébergement, n’ayant pas ni la bande passante ni le matériel nécessaire pour l’envisager.

Même si j’ai lu l’excellent livre de Thuban dont la version 3 est disponible depuis le 22 avril 2017, et que je connaissais déjà de nom le projet yunohost, j’avoue que l’annonce de l’abandon du projet ArkOS ne m’étonne qu’à moitié.

En effet, on tombe encore une fois dans le même travers : avoir les yeux plus gros que le ventre et dans son corollaire… Ignorer l’existant et réinventer encore une fois la roue.

Nombre de projets – que ce soit des distributions GNU/Linux ou encore des logiciels de plus haut niveau comme des lecteurs de vidéo, des navigateurs (qui se résument 95% du temps à une interface enrobant qtwebkit ou webkitgtk) – sont sous-alimentés en terme de nombre de développeurs pouvant s’en occuper.

Résultat des courses ? On se retrouve avec des dizaines de projets laissés plus ou moins à l’abandon avec les utilisateurs se retrouvant le bec dans l’eau, faute d’avoir misé sur le mauvais cheval 🙁

Je sais que certaines personnes vont m’intimer l’ordre de fermer mon clapet – dans des termes largement moins courtois – mais il faut le dire ainsi : nombre de projets dans le libre sont condamnés par un manque de responsabilité des développeurs enfermés dans un individualisme mâtiné d’une version extrémisée des saints canons de la FSF dont on attend toujours le noyau GNU/Hurd soit dit en passant. Désolé, je nettoyais le clavier et le coup est parti tout seul 🙂

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