Linux Mint Debian Edition : que devient la distribution qui « a raté le coche » en 2012 ?

Dans mon article de mes prévisions pour 2013, je me déclarais déçu de voir comment l’équipe de Linux Mint avait raté une occasion en or de se rendre encore plus populaire avec sa distribution Linux Mint Debian Edition.

Commençons par l’occasion manquée de l’année sur le bureau Linux, j’ai nommé la LinuxMint. Elle avait tout cette année pour prendre son envol, en proposant une vraie distribution à publication en flux continu avec son interface Cinnamon par dessus. La LinuxMint Debian Edition est un fiasco, avec des « services pack » réguliers qui est tout sauf de la publication en flux continu.

Si on en croit la page officielle du projet, elle est définie désormais comme une semi rolling release, ce qui est plus honnête : « Linux Mint Debian Edition (LMDE) is a semi-rolling distribution based on Debian Testing. »

La sortie de la version Release Candidate de la LMDE 201303
me donne l’occasion de voir où elle en est. Selon l’article du blog, elle contient l’Update Pack 6, Mate 1.4, Cinnamon 1.6, un installateur amélioré et surtout un bel écran de démarrage 😉

Utilisant le réseau des pirates à savoir Bittorrent, dixit l’industrie de réplication de galettes plastifiées, j’ai récupéré l’ISO de la 201303 avec Cinnamon en 64 bits. Et j’ai utilisé VirtualBox pour voir l’ensemble en action.

L’installateur a été en effet amélioré. Les étapes sont très graphiques.

Le seul hic, c’est au niveau du choix des partitions. Si on part d’un disque vide, il n’y a pas de partition /home créée. On peut cependant modifier les partitions très simplement.

Le récapitulatif juste avant de lancer l’installation pour de bon est très complet et très lisible.

Après l’installation, quelques mises à jour sont proposées dont la mise à jour des miroirs de la distribution.

Les dits miroirs ne sont pas non plus super rapides, du moins, au niveau des vitesses moyennes de connexion actuelles.

Un point noir : je n’ai pas réussi à activer l’accélération graphique, malgré l’installation des additions invitées de VirtualBox.

On a une impression d’inachevé dans cette version de la Linux Mint Debian Edition. En effet, on a droit à un Cinnamon récent, mais une version obsolète de LibreOffice. Ou encore un Mozilla Firefox récent, et un vieux Banshee.

Dommage que les développeurs n’aient pas poussé la logique des logiciels récents plus loin. Maintenant, la chance ratée par l’équipe de la Linux Mint de proposer une Debian GNU/Linux avec sa populaire interface Cinnamon ayant été ratée en 2012, je crains que 2013 ne part pas sur les meilleures auspices pour cette version de la Linux Mint Debian Edition.

Et j’espère sincèrement me tromper.

10 réflexions sur « Linux Mint Debian Edition : que devient la distribution qui « a raté le coche » en 2012 ? »

  1. Ce que tu reproches à LMDE vient de la nature même de cette distribution: elle est basée sur debian testing. On est en période de freeze chez debian donc plus aucune nouvelle version n’est acceptée depuis juin dernier (sauf erreur de ma part). Il faudrait se baser sur la debian experimental pour avoir firefox 19 et libreoffice 4 par exemple.

    De par sa nature, LMDE ne sera à jour que peu de temps (entre deux freezes) et risque des instabilités à chaque fois qu’il y a une nouvelle debian stable. J’ai adoré l’idée de la LMDE quand elle est apparue mais cela me semble être une fausse bonne idée avec du recul même en semi-rolling release.

    1. Sauf que LMDE propose Mozilla Firefox 19 (qui est ultra récent), Cinnamon 1.6 (celui de la dernière Linux Mint), et ne pousse pas sa logique au bout en rajoutant un PPA pour avoir LibreOffice 3.6.x qui est encore la version conseillée pour être déployée en production, la 4.0 étant encore très fraîche.

      Peu de temps ? Sachant qu’il faut compter environ 2 ou 3 ans entre chaque version stable de la Debian GNU/Linux, c’est pas franchement une si courte période de temps 😉

      Le semi-rolling est une erreur monumentale, et surtout ne pas avoir mis plus de ressources sur une version qui aurait pu s’affranchir de la maison mère Ubuntu pour proposer une vraie alternative.

      C’est pour cela qu’en décembre dernier je parlais d’occasion en or manquée.

      1. Au temps pour moi pour Firefox.

        debian sort environ tous les deux ans une nouvelle version stable (si ce n’est pas en mars au plus tard cette année, tu pourras me dire que je me suis trompé 😉 ). Mais la période de freeze arrive plus de 6 mois avant donc les logiciels sont bloqués.

        Pour le reste, on est d’accord: Linux Mint devrait être construite sur debian plutôt que sur Ubuntu.

  2. C’est effectivement une bonne version, dotée d’un très bon installateur.

    Elle a beau avoir un noyau déjà ancien, le 3.2, elle est rapide, et a remplacé sur mon disque la Mint Nadia, nettement plus lente.

    Par contre, l’ISO s’est faite trop longtemps attendre (8 mois ?!), les mises à jour aussi. Ce n’est plus du tout une rolling, ni même une semi-rolling. C’est une bonne distribution basée sur Debian Testing, sauf qu’elle évolue moins vite que cette dernière.

    Désolant, car cette distribution est de qualité, mais tant que l’équipe qui s’en occupe la traitera en parent pauvre, elle ne servira pas à grand-chose.

    A noter quand même les polices de caractères, dont le rendu est exécrable sous Chromium.

    Dommage aussi l’absence de systemD : j’ai toujours l’impression qu’elle est plantée au redémarrage, mais ça, c’est un choix Debian.

    Je reste sur une sensation de regret.

  3. Une LMDE qui traine derrière Debian testing, je n’en vois plus l’intérêt. Ça fait longtemps que j’ai supprimé cette partition.
    Au lancement de LMDE, j’avais espéré le meilleur d’Ubuntu et Debian testing et le tout en rolling release. J’ai vite déchanté et gardé Ubuntu d’un coté et Debian testing de l’autre (en gardant séparés raison paresseuse et intérêt personnel).

  4. Je ne vois pas l’intérêt de se baser sur Debian Testing, tout simplement.

    Testing n’a de sens que 6 mois avant la sortie d’une Debian Stable (7 en ce moment).
    Ensuite, la branche Testing ne sert plus à rien pendant 1 an et demi.

    Le reste du temps, la version de dev est la Debian dite « Unstable » (sid) qui est relativement stable dans les faits.
    Si on veut jouer avec les développeurs, on ajoute le dépot Experimental, sinon, on attend les maj dans Sid.

    Mais chercher à utiliser la branche Testing est une abbération.
    Ubuntu se base sur Sid, car c’est la branche courante utilisée, en dehors de Stable.

    En quelque sorte, si on utilise Debian Sid, on a un peu l’équivalent d’une Arch;
    et si on utilise Sid+Experimental, l’équivalent d’une Arch+dépots Testing.

    J’ai utilisé un moment Debian Sid sur mon laptop et Debian Stable sur serveur.
    Sur mon portable, je préfère avoir Arch, qui est plus « stable » dans le cutting edge, mais je garde Debian Stable sur le serveur
    (même si malheureusement les versions des logiciels sont rarement celles qu’il me faudrait, selon quand a eu lieu le « frozen », mais bon, j’ai pas trouvé mieux…)

    1. Testing n’a de sens que 6 mois avant la sortie d’une Debian Stable (7 en ce moment).
      Ensuite, la branche Testing ne sert plus à rien pendant 1 an et demi.

      L’équipe de Debian sera contente d’apprendre la branche testing ne sert à rien les 3/4 du temps.

      Le reste du temps, la version de dev est la Debian dite « Unstable » (sid) qui est relativement stable dans les faits.
      Si on veut jouer avec les développeurs, on ajoute le dépot Experimental, sinon, on attend les maj dans Sid.

      Mouais. J’avoue que je préfère testing à sid durant cette période. Mais tous les goûts sont dans la nature, après tout.

      Mais chercher à utiliser la branche Testing est une abbération.
      Ubuntu se base sur Sid, car c’est la branche courante utilisée, en dehors de Stable.

      J’aurais quelques réserves sur cette distribution qui proposent de nombreux hacks pour stabiliser trop rapidement les paquets.

      En quelque sorte, si on utilise Debian Sid, on a un peu l’équivalent d’une Arch;
      et si on utilise Sid+Experimental, l’équivalent d’une Arch+dépots Testing.

      Je dirais plutôt experimental pour la arch testing. Mais il est vrai que je n’utilise de manière presque ininterrompu la Archlinux depuis fin 2008 – début 2009.

      J’ai utilisé un moment Debian Sid sur mon laptop et Debian Stable sur serveur.
      Sur mon portable, je préfère avoir Arch, qui est plus « stable » dans le cutting edge, mais je garde Debian Stable sur le serveur
      (même si malheureusement les versions des logiciels sont rarement celles qu’il me faudrait, selon quand a eu lieu le « frozen », mais bon, j’ai pas trouvé mieux…)

      Je maintiens ce que je disais : Tous les goûts sont dans la nature.

  5. C’est vrai que cette LMDE avait un certain potentiel mais on dirait vraiment que même Mint n’y croit plus : on dirait que ça reste une version secondaire dont on s’occupe quand on a du temps…

    Et puis l’éventuel passage de Ubuntu en Rolling ne va pas arranger les choses !

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