Ah, si on parlait du panier de crabe ?

C’est après avoir vu la soirée Thema « L’Amérique et ses doutes » sur Arte hier soir que j’ai eu envie de parler de la vie politique française actuelle.

Commençons par le commencement. Par une des principales motivation actuelle : les élections présidentielles de l’année prochaine et de la couverture médiatique de celle-ci. Bien que les deux tours de l’élection n’ait lieu que dans environ une année, les médias – qui semblent n’avoir rien compris des précédentes échéances – ressortent au moins deux fois par semaine les inévitables intentions de votes.

Seul problème, les candidats putatifs listés ont peu de chances d’être ceux qui seront réellement au deuxième tour. Faisons donc travailler notre mémoire.

1994 : on parle de duel Edouard Balladur / Jacques Delors. Après le départ de Jacques Delors, on nous parle du duel Edouard Balladur / Jacques Chirac.

Finalement, Edouard Balladur arrive troisième au premier tour, et un duel Lionel Jospin / Jacques Chirac a lieu.

2001 : on parle ( gave ? ) de duel Lionel Jospin / Jacques Chirac. Et on se souvient que Lionel Jospin aura la plus mauvaise place à l’issue du premier tour, la troisième.

Je me souviens de mes cours de droit constitutionnel en faculté. Quand on parle d’un suffrage à deux tours, on schématise ainsi : « au premier tour on choisit, au deuxième, on élimine. »

J’aurais plutôt tendance à dire : au premier tour, on vote selon sa conviction, au deuxième, pour le moins pire des deux restants, en fonction de nos convictions.

Il y a aussi une autre loi d’airain – si on peut dire cela ainsi – c’est que pour une élection présidentielle, si l’ultime premier ministre se présente, il perd. Pourquoi avoir formulé une telle loi ? Il suffit de se baser sur les résultats des derniers scrutins présidentiels.

1988 : Jacques Chirac, ancien premier ministre affronte François Mitterand, président sortant. Et après une célèbre pique de François Mitterand lors du débat d’entre deux tours entre les deux finalistes, François Mitterand est réelu.

1995 : Edouard Balladur, dernier premier ministre de François Mitterand se présente et finit troisième à la fin du premier tour des élections présidentielles.

2002 : Lionel Jospin, après cinq années de cohabitation avec Jacques Chirac, se présente et finit troisième au premier tour des présidentielles.

On pourrait donc en déduire que si Dominique de Villepin veut se présenter, il a intérêt à partir le plus tôt possible du gouvernement.

Et si on regarde les candidats médiatiques, sans être méchant, ni mysogine (en tout cas moins que les éléphants du Parti Socialiste), Ségolène Royal n’a que peu de chances d’être choisie comme candidate du Parti Socialiste et donc d’être au deuxième tour de l’élection présidentielle.

Quand au maire de Neuilly, Ministre de l’Intérieur actuel, Nicolas Sarkozy, ne ferait-il pas mieux de se mettre au vert avant de subir le même sort que celui d’Edouard Balladur ?

Sur le plan politique, je l’avoue, je suis centriste, et donc vous pouvez deviner aisément auprès de quel parti j’ai pris ma carte, même si je pense que son leader n’a que peu d’espoir de dépasser les 10% au prochain scrutin présidentiel.

Maintenant, si on me parle des candidats ayant des chances de se retrouver au deuxième tour s’il se présentent, j’avoue que je sèche un peu. A droite, je ne vois pas grand monde, peut-être mis à part Jean Louis Borloo s’il s’en va du panier de crabe qu’est devenu le gouvernement actuel.

A gauche ? Peut-être Dominique Strauss-Kahn… En tout cas, je vois mal Laurent Fabius, premier ministre en 1984 arriver à faire l’unanimité sur sa candidature.

En tout cas, une chose est sûre. Si on regarde les candidats potentiels de la future élection présidentielles, on s’apercevra aisément que la plupart ont fait leur armes depuis le début des années 1980… Soit environ un petit quart de siècle

Pas que je crie au jeunisme, mais un peu de renouvellement, cela ne ferait pas de mal.