Ah, les « abus et facilités » de langage dans la vie courante…

Avant de penser que je vais me lancer dans des grandes digressions linguistiques, je tiens à préciser que je vais uniquement parler dans cet article des abus de langage les plus courants. Ceux qui tiennent de figures de style classique comme l’antonomase (utilisation d’un nom propre ou d’une marque pour désigner un objet comme le frigo qui est l’abréviation de la marque Frigidaire pour le réfrigérateur), les métonymies (utilisation d’un mot pour désigner une idée) ou sa variante la synecdoque.

Dans un article dont j’ai été obligé de clore les commentaires prématurément car cela partait en arachides, il y a un abus de langage, on pourrait dire une synecdoque – à moins que ce soit une métonymie ? – où le sigle BSD était mal interprété.

Dans le domaine informatique, quand on dit BSD, on pense immédiatement à des systèmes d’exploitations à la Unix qui reprennent des normes développées par l’université de Berkeley à la fin des années 1970 et durant les années 1980. Berkeley prit Unix V6, lui rajouta une trousse d’outils qui devint connu sous le nom de Berkeley Software Distribution, qu’on peut traduire par Distribution de logiciels de Berkeley. D’une trousse à outils, on est arrivé à la 4ème génération à un système d’exploitation à part entière.

Les BSD libres actuels que ce soit NetBSD dont est tiré OpenBSD et FreeBSD ont tous pour origine le port pour ordinateur à base de processeur Intel 386 du code de 4BSD.

Donc par abus ou plutôt facilité de langage, même s’il ne doit plus rester plus grand chose du code du BSD d’origine dont le développement s’est arrêté en 1995, les OS que sont FreeBSD, NetBSD, OpenBSD n’usurpent en rien le nom de l’université et en sont la survivance.

Mais prenons un autre exemple. Si vous voyez une voiture de la marque Peugeot avec un 208 sur le coffre, vous allez dire quoi quand vous en parlerez à quelqu’un d’autre : « J’ai vu une Peugeot 208 » ou « J’ai vu une 208 » ?

Je penche pour la deuxième hypothèse, car la marque est sous-entendue dans ce cas. De même pour les personnes nées jusqu’au milieu des années 1980 qui ont connu les magnétoscopes, elles en parleront en utilisant le terme de VHS, une création d’une entreprise du nom de JVC.

Il y a une chanson de 1955 écrite et chantée par Boris Vian et reprise entre autres par Bobby Lapointe qui s’appelle « La Complainte du progrès » et qui joue sur les facilités et abus de langage.

Voici un extrait du texte :

Ah Gudule, viens m’embrasser, et je te donnerai…
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau !
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux !

À la deuxième ligne, une marque pour désigner un réfrigérateur. À la troisième, une antonomase pour désigner un matelas. Les abus et autres facilités de langage, c’est plutôt vieux non ? 🙂

53 réflexions sur « Ah, les « abus et facilités » de langage dans la vie courante… »

  1. mwouais, je ne suis pas convaincu.
    Pourquoi ?
    – L’acronyme BSD est totalement justifié si Berkeley est un intervenant dans la base des dites *BSD.
    Si effectivement, Berkeley n’a plus aucune interactivité dans la base des *BSD, je suis d’avis de dire qu’il faille changer le nom.

    Tu ne va pas fabriquer une voiture et lui mettre la marque d’un autre, non ? C’est un peu le même principe.
    Tu l’as dit toi même, les *BSD n’ont très certainement plus d’attaches avec leur ancêtre.

    Ton exemple sur la 208 est un mauvais exemple. Quelle serait ta dénomination si par exemple Renault avait aussi un modèle 208? Tu serais obligé de préciser la marque pour indiquer à ton interlocuteur le modèle exact.

    Et rien ne dit qu’un jour l’université de Berkeley interdise l’utilisation de son nom dans les *BSD. Mais je pense qu’ici nous sommes dans un Fair Use.

    1. Berkeley est à l’origine du terme BSD qui a été repris par la suite. Changer le nom des OS utilisant les principes de BSD ? Quelle excellente idée pour foutre une merde noire et égarer nombre de personnes.

      Peugeot est connu pour ses modèles à numéro, un peu comme Fiat avec sa célébrissime 500. Ensuite, c’est une convention qui est apparue au fil des années.

      Que Berkeley fasse interdire l’utilisation de son nom dans un des sigles les plus connus de l’informatique, et l’université se prendra un sacré retour de bâton, surtout que les BSD en provenance de Berkeley datent pour les plus récent du milieu des années 1990, en dehors d’un ultime patch pour 2BSD en 2008.

      1. Les principaux développeurs de FreeBSD, NetBSD, OpenBSD sont ils employés par l’université de Berkeley ? Si la réponse est non, j’estime qu’il y a tromperie. Même si l’on peut comprendre que le nom ait été gardé jusqu’alors pour des raisons historiques, une clarification serait la bienvenue. Je pense qu’un changement de nom s’impose. Unix Software Distribution plutôt que Berkeley Software Distribution, et les choses sont beaucoup plus claires. Nous aurions donc un FreeUSD, NetUSD, OpenUSD. Voila, c’est simple, et il n’y a plus de confusion.

        1. Encore cette folle idée de renommer des OS ? Vous voulez foutre un bordel sans nom au nom d’une « tromperie » lié à un nom propre ?

          Bon courage pour mettre en place ce renommage.

          Il suffit de voir comment LibreOffice a eu du mal et a encore du mal à être reconnu pour ce que ce logiciel est : une excellent suite bureautique. Je vous conseille de jeter un oeil sur les interventions du compte twitter de la communauté française de LibreOffice. Vous y verrez nombre de tweets en réponse à l’ancêtre OpenOffice, qui survit tant bien que mal après que le code ait été donné à la fondation Apache.

          https://twitter.com/libreofficefr

          Bref, un renommage même guidé par des bons sentiments, ça fout toujours une merde noire à plus ou moins long terme. Sans oublier que les BSD libre existent depuis 1993, et que la documentation que l’on peut trouver sur la toile les concernant est imposante.

          Enfin, cher utilisateur d’un noeud TOR qui s’appelle hviv117, vous avez vraiment le courage de vos opinions. Désormais, je tuerai à vue TOUS LES COMMENTAIRES en provenance de TOR. J’ai commis l’erreur d’en accepter à nouveau.

          1. Le truc avec LO c’est qu’il n’y a pas eu de phase de transition. Une fois OOO dans le giron d’Oracle, le fork fut immédiat.

            Et si tu veux mêler Lo dans le débat, je vois passer de plus en plus des sujet sur l’utilisation de freeoffice concernant un meilleur support des documents ms office.
            (Rien ne dit qu’un jour ms office arrive sous linux puisque Edge viens d’être officiellement annoncé sous linux et qu’une annonce pour Teams se fait attendre)

            Dans les faits, l’utilisation de Unix dans le nom ne serait pas choquant pour peu que le nom Unix ne soit pas soumis au droit des marques. Et qu’une phase de transition avec une bonne communication soit mise en place.

            Je pense que Berkeley se moque un peu d’un éventuel retour de bâton sur quelque chose qu’il ne développe plus de puis presque 30 ans.

            1. Immédiat le fork ? Rachat par Oracle de Sun : février / mars 2010 -> https://www.nextinpact.com/archive/53958-europe-acquisition-sun-microsystems-oracle.htm

              Naissance du projet LibreOffice ? septembre 2010 avec une première version en janvier 2011 -> https://www.lemagit.fr/actualites/2240195063/Rachat-de-Sun-par-Oracle-OpenOfficeorg-met-les-voiles

              Donc en gros une transition de 6 mois a eu lieu.

              FreeOffice, la suite bureautique en libre téléchargement tellement castrée qu’un eunuque pourrait faire de la concurrence à Rocco Siffredi ? 🙂

              Quant à Edge sous Linux, quel intérêt ? Il y a déjà Chromium 🙂

              BSD est dans le langage informatique courant synonyme d’Unix depuis près de 30 ans. Tu imagines le bazar en cas de renommage ? Quant à Berkeley, je pense qu’il se moque un peu de l’utilisation de son nom dans le sigle BSD. Je pense que les procès de la période 1992-1994 lui ont fait comprendre qu’il fallait mieux se tenir loin de ce panier de crabes.

    2. NB : les constructeurs auto ont tous acheté à l’avance les séries de chiffres ou de noms qui vont servir pour leurs véhicules. Ainsi seul peugeot peut appeler ses voitures 308 ou 3008, etc …

      1. Faux. Il n’est pas possible de déposer des chiffres. Encore heureux.

        C’est la raison pour laquelle Intel a cessé d’utiliser des chiffres pour dénommer ses processeurs.

        1. Je pense que les marques savent très bien qu’elles auront des ennuis judiciaires avec Peugeot si elle s’amuse à utiliser uniquement des nombres pour nommer leurs véhicules. D’ailleurs, il suffit de se souvenir que les marques automobiles sont très chatouilleuses dans ce domaine : au Japon, la Renault Clio est devenu la Lutécia, car Clio est une appellation d’une autre marque, Toyota de mémoire.

          1. Cookie de session sans doute ….
            bref, il suffit de chercher Peugeot 208, pour voir que c’est une marque déposée, contrairement à ce qu’affirmait Fabien

    3. Avec un gros souci, c’est que si ça ne s’appelle plus  » BSD  » du tout, l’utilisateur n’a plus aucune idée de ce dont il va se servir.
      Déjà qu’en étant un peu prévenu, ça peut vite devenir rock’n roll, alors sans une idée de ce qu’il y a sous le capot, plus personne n’y touche.

      Pour ce qui me concerne, BSD, c’est un serveur installé dans une machine virtuelle. Parcque si pour avoir un bureau xfce je dois encore m’arracher les cheveux, non merci.

      Quant à l’idée qu’un jour ou l’autre l’université de BSD refuserait l’utilisation de son nom, autant oublier.
      D’abord parce que les distributions en question, sont sous licence  » BSD  » , que les universitaires californiens interviennent ou fassent des feux de camps sur la plage histoire de fumer des joints et de se rouler des pelles à la belle étoile, qu’importe. La licence, elle, existe. Tout comme il existe une licence FreeBSD.
      Les contributeurs et développeurs de ces distributions étant plus ou moins les mêmes, c’est à dire des informaticiens issus du sérail de Berkeley ou apparentés, ça n’aurait pas le moindre sens.

      1. D’où tirez vous que les universitaires californiens se roulent des joints sur la plage ?

        Le nom de la licence BSD ne me parait abusif. Ni le nom du système d’exploitation. Je n’ai jamais compris cette polémique. Tout le monde sait bien qu’il s’agit d’un nom. Comme toujours le nom a une signification au début, et puis le projet évolue et le nom n’est pas toujours en raccord. C’est un cas courant que l’on croise a longueur de temps. Ça n’est pas une raison pour changer de nom, car tout le monde connaît le dit nom. Ça n’est rien de plus qu’un nom, c’est a dire un identifiant unique. La signification d’un nom est souvent historique, mais pas toujours d’actualité. Bref, je ne comprend pas cette polémique.

        1. Vous savez bien que la Californie est le pays de la drogue. En particulier San Francisco, proche de Berkeley. Il est de notoriété publique que la consommation de drogues en tout genre se pratique couramment dans cette région, en particulier dans les universités qui sont toujours les lieux de forte consommation. Avez vous entendu parler du mouvement hippie ? On peut donc aisément en conclure que les universitaires californiens se roulent des joints sur la plage, le contraire serait étonnant.

          1. Avez vous mis les pieds à San Francisco avant de colporter ce genre de clichés ? Il est totalement faux de dire que la consommation de produits stupéfiants est courante dans cette ville ou cette région. Si comme partout il y a bien sur des consommateurs, ils ne sont pas plus courants que dans n’importe quelle ville du monde. Votre message me parait donc assez insultants pour les habitants de cette ville.

          2. Sans dire que tout le monde en consomme, San Francisco reste quand même LA VILLE DE LA DROGUE. Elle est connue pour cela dans le monde entier, et ça n’est pas qu’un cliché. Si vous aviez effectivement mis les pieds à San Francisco, vous l’auriez vu, cela saute aux yeux. Des drogués à tous les coins de rue, oui il y en a. Certes il doit bien y avoir des gens dans cette ville qui n’en consomment pas, oui, mais cela ne change pas le propos qui est que parler d’universitaires californiens qui fument des joints n’est en rien une exagération.

          3. San Francisco je sais pas, mais ils semblerait que vous, vous preniez de la drogue …

            Plaisanterie mise à part, je ne pense pas que la consommation de drogue à San Francisco soit représentative de celle des universitaires californien. Et puis qu’est ce que ça change au final ?

          4. Goldo : tu sais qu’il y a de fortes chances que tu t’adresses à quelqu’un qui se répond à lui-même sous différents pseudos (parce que plusieurs messages sous des pseudos totalement random mais qui emploient le même ton, ça finit par se voir ; en tout cas, Bruno Falccianito et Mazoute Castagnol, c’est clairement la même personne à mes yeux, tout comme Fabien Balastier, Fabrice F., Yannick Bidoche, Jean-François Bertignol…) ?
            Je sais pas combien ils sont dans sa tête, mais plusieurs, ça, c’est sûr.

            1. Pour ta question, je ne saurais y répondre, mais je ne peux dire qu’une seule chose : ce sont toujours des IP en provenance d’un certain réseau qui sont utilisées.

              Je préfère m’en amuser qu’enrager au final.

          5. Tout est parti de la remarque de donaukinder sur les universitaires californiens qui fument des joints. Mais qu’ils en fument ou pas dans la réalité, qu’est ce qu’on en a à branler franchement ? Dans tous les cas si vous en êtes encore à débattre la dessus, c’est peut-être vous qui devriez en limiter votre consommation.

  2. Les mêmes qui sautent à la gorge de ceux qui font preuve d’imprécision concernant BSD, n’hésitent en revanche jamais à parler de  » linux  » , à la manière dont ils parleraient de windows. Pour eux, le noyau, les distributions et les environnements de bureau, c’est la même chose. Ca ne les dispense pas de faire la leçon à tout le monde chaque fois qu’on ose toucher à leur BSD chéri.
    J’ai vu un con démontrer par A+B que  » linux  » c’est de la merde, avec un fork mal fait d’une Distribution Android. Certes, c’est un noyau linux. C’est tout ce que ça a de linuxien.

    Les détracteurs plus ou moins agricoles, qui se sentent pousser des ailes dès qu’ils entrent deux lignes de commande dans un terminal deviennent les pires cyber-talibans qu’on puisse trouver dans le domaine de l’open-source.

    Et dans l’absolu, si on regarde sous quelles licences les filles de BSD sont distribuées, l’abus de langage est tout ce qu’il y de relatif.

    Quand ces malades mentaux parleront des distributions Gnu\Linux et apprendront à appeler une table une table, et une chaise une chaise, ils auront déjà moins le problème que rencontrent tous les mecs qui cherchent à manger, le cul posé dans leurs assiettes.

    Autant de prises à parti d’individus qui visiblement n’ont plus guère de raison de vivre depuis la fermeture de certaines chaînes youtube.

      1. Vous tombez dans le piège de ces idiots. Tout ce qu’ils souhaitent c’est vous provoquer afin que vous preniez des décisions radicales comme le bannissement de TOR. Comme toujours ceux qui subissent les conséquences des actes de ces idiots sont les utilisateurs honnêtes.

          1. J’ai posté au cours de ces dernières années un certain nombre de commentaires sur votre blog. La plupart de ces commentaires ont été visiblement appréciés et ont engendré des discussions qui me paraissent constructives. Petit détail: tous ces commentaires ont étés postés via Tor pour la simple et bonne raison que c’est le seul navigateur que j’utilise.

            J’ignore la teneur des autres commentaires que vous recevez, mais j’imagine bien qu’ils ne sont pas tous plaisants. En revanche, je souhaitait vous rappeler par ce message la présence d’utilisateurs légitimes.

      1. Tu parles de FuryBSD ? Elle a été créée par un des deux mainteneurs de GhostBSD en lien avec Ghost et Midnight pour revenir à une distribution plus proche de et synchronisée avec FreeBSD-mère. L’idée est de réduire la charge de travail de développement pour faire une distribution BSD spécifiquement desktop. Je vois çà comme un retour à la défunte PC-BSD en vue de monter un simple live-cd installable de FreeBSD et peut être servir de passerelle entre Free et Ghost:Midgnight sans passer par TrueOS, qui se concentrerait encore plus sur le développement d’une distro purement serveur basée sur FreeBSD. A voir dans les mois qui viennent.

      2. Savez vous que le fork est pourtant l’un des principes fondateurs de l’open source. Sans le fork, l’open source n’existerait tout simplement pas.

          1. Vous avez mis le doigt dessus, parfois il y a des abus.

            En parlant d’abus, le nommage de BSD alors que ce projet n’est plus sous le giron de Berkeley en est un, et certainement pas des moindres. Pour des raisons historiques aucun changement de nom n’a été entrepris. Ça n’en reste pas moins un problème qu’il serait bon de régler.

            1. Et foutre une merde noire au niveau documentation et dénomination des projets ? Il suffit de se souvenir des changements de noms comme Mandrake devenu Mandriva pour se dire que c’est une très mauvaise idée, même si elle part d’un très bon sentiment.

          2. J’estime en ce qui me concerne que le passage du nom Mandrake à Mandriva s’est relativement bien passé. Malgré les difficultés légales de la société dans cette affaire, les choses ont plutôt bien tourné au final. Ce n’était pourtant pas gagné des le départ. J’estime que les développeurs ont fournit un excellent travail afin d’effectuer ce changement en douceur, sans problèmes majeurs visibles pour l’utilisateur. De même plus tard les changements en PCLinux, OpenMandriva, Mageia et autres dérivations n’ont pas engendrés de problèmes en cascades, comme il était possible de le craindre. Non, du fait de l’expérience acquise, tout s’est même très bien passé. Du coté de SUSE et openSUSE, projets que je connais bien, tout s’est également passé parfaitement. On pourrait parler aussi de Red Hat et Centos. La liste est longue.

            Au final dans le monde du libre, c’est à dire le monde du Fork, le changement de nom est une opération qui se pratique de manière courante. Et c’est justement par ce qu’elle se pratique de manière courante qu’elle peut se réaliser sans encombres.

            Si le nom BSD est si compliqué à changer, c’est qu’il a trop été attendu avant d’engager ce changement pourtant nécessaire. Au fil des années, le problème, loin de disparaître, évolue en complexité. La solution n’est donc pas d’attendre car cela ne fait que durcir le problème.

            1. Je ne répondrais qu’au dernier paragraphe : ce changement apporterait plus de négatif que de positif. Si un changement de nom avait dû être effectué, cela aurait idéalement au milieu des années 1990.

              C’est désormais largement trop tard pour que cela se fasse en douceur.

          3. Le passage du nom Mandrake à Mandriva qui se serait relativement bien passé ? Vous plaisantez ?

            Des années après le changement il restait encore de nombreuses références à Mandrake. Et je ne parle pas du site mandrakesoft.com qui disparaît du jour au lendemain sans la moindre redirection … Grotesque !

            Ce changement de nom en urgence et sans véritable planification était de mon point de vue une catastrophe, qui a en partie aidé à précipiter la société dans sa longue chute. Il faut vraiment rien n’avoir rien suivi à l’époque pour oser affirmer que le changement s’est « relativement bien passé ».

            1. Ce n’est pas moi qui a dit que la migration du nom de Mandrake vers Mandriva s’était passé sans accrocs. Loin de là.

              Quant à Mandriva, elle était techniquement morte quand Canonical a sorti Ubuntu, et a été achevée avec la première LTS du projet de Canonical en 2006.

          4. Je sais bien que vous n’avez pas affirmé cela, ma réponse s’adressait à Fabien Balastier. Je pense que nous sommes en accord sur ce point.

            Vous avez parfaitement raison sur les conséquences de l’arrivée d’Ubuntu. Il se trouve que Mandrake a changé de nom exactement à cette période, c’est à dire à un moment critique pour la survie de la distribution, et voila qu’un changement de nom vient rajouter encore à la confusion. J’ajoute que l’incompétence crasse des dirigeants de la société (je pense tout particulièrement à Francois Bancilhon, mais le reste ne valait pas beaucoup mieux) n’a en rien aidé par la suite.

          5. S’il est un point sur lequel nous sommes en accord, c’est sur l’incompétence des dirigeants de l’entreprise Mandrake Soft (et par la suite Mandriva). En premier lieu François Bancilhon, leur PDG à l’époque.

            Au niveau technique la distribution était pourtant plutôt bien gaulée. L’équipe de développeurs était compétente et à la hauteur. Tout était la pour fonctionner. La ou ça a vraiment coincé c’est dans l’équipe dirigeante qui s’est permis de dilapider l’argent sans avoir une once de compréhension des mécanismes de l’open source. On peut parler notamment des décisions marketing d’une idiotie sans nom et l’absence de business modèle. Le véritable point fort de la distribution était sa communauté, mais l’on peut dire que tout a été fait pour perdre la confiance de cette dite communauté. Tout cela venait de décisions prises au plus haut niveau. François Bancilhon n’était clairement pas à la hauteur d’un tel projet, et les dirigeants qui se sont succédé par la suite ne valaient guerre mieux. Sans surprise la distribution a finit par décliner, vivant sous perfusion un bon moment, jusqu’à mettre définitivement la clef sous la porte. Il s’agit la d’un grand gâchis, un projet open source en plein boom rapidement ruiné par des dirigeants incompétents, avides de pouvoir et d’argent, sans le moindre intérêt pour le logiciel libre. Tout n’était que business, qui rajouté à l’incompétence nous a donné le résultat que l’on connaît.

            Si la distribution a tenu si longtemps, c’est entièrement grâce à sa communauté. Les dirigeants de l’entreprise n’ont eux fait que nuire de façon massive à cette distribution.

            Il est important de rappeler ces faits. François Bancilhon est le principal responsable de l’échec de l’entreprise ainsi que de la distribution.

            1. Pour Mandrake / Mandriva, je m’étais arrêté à l’époque de la Mandrake 9.x, quand Gaël Duval était encore aux commandes. Quand j’ai migré sur Linux pour de bon via Ubuntu, Mandriva était pour moi un projet qui partait dans tous les sens et qui n’avait pas compris que son heure de gloire était déjà passée.

              J’ai juste croisé deux membres de Mandriva aux RMLL 2010 et ils volaient à des kilomètres au-dessus des attentes de leurs utilisateurs principaux, les particuliers.

          6. Qui étaient ces deux membres de Mandriva ? Vous rappelez vous quelle était leur fonction au sein de l’entreprise ? Je suppose qu’il s’agissait de membres de l’équipe dirigeante. Ayant eu la même expérience que vous, ce que vous dites ici ne m’étonne absolument pas. L’équipe dirigeante était complètement à coté de la plaque. Au final ce qui surprend c’est que l’entreprise et la distribution aient mis tant de temps avant de disparaître. J’en suis convaincu, c’est sa communauté qui a maintenu en vie cette distribution pendant de si longues années.

            Saviez vous que le PDG de l’entreprise, François Bancilhon, utilisait une machine Apple, sous système d’exploitation Apple ? Il en était de même pour la plupart des dirigeants de l’entreprise. Ces incompétents n’étaient pas capable d’utiliser leur propre produit, jugé trop compliqué selon leur propres dires (conclusion d’une petite discussion autour de la machine à café). Quelle image donnaient ils en se rendant chez les clients avec ce type de machine ? Quelle crédibilité pouvaient ils avoir ? C’était la triste réalité de cette entreprise, les dirigeant n’avaient pas le moindre intérêt pour le produit que leurs équipe concevaient avec talent. Ces dirigeants étaient totalement déconnecté de leurs utilisateurs, et de leurs équipes de développement situé un étage plus bas. Quand on sait que ce sont ces personnes qui prenaient toutes les décisions, il n’est guerre étonnant que cela se soit mal terminé.

            Et je ne vous parle pas de l’équipe commercial … Quand on est chargé de vendre un produit, il est impératif d’en connaître un minimum les spécificités. Ce qui s’avère impossible lorsqu’on ne l’utilise pas personnellement au quotidien. Cela peut paraître insensé aujourd’hui, mais l’intégralité des membres de l’équipe commerciale tournaient sous Windows, leur logiciel phare étant la suite Microsoft Office. Ayant travaillé à l’époque dans une entreprise qui envisageait sérieusement de devenir cliente de Mandriva, je peux vous dire que l’effet fut quasi immédiat, après avoir découvert que non seulement l’équipe commerciale, mais aussi le PDG et l’équipe dirigeante n’utilisaient pas leur produit sur leur poste de travail, nous nous sommes tournés vers Red Hat. Et pourtant, nous étions au départ largement favorables à l’idée de travailler avec une entreprise française, mais il y a des limites dans la connerie. Nous étions déjà utilisateurs de la distributions sur nos machines personnelles, il n’y avait donc pas de client plus facile à convaincre que nous, c’était la distribution qui avait le vent en poupe, mais ils ont pourtant réussis l’exploit de nous faire aller signer ailleurs, il fallait quand même le faire ! Après avoir vu leurs équipes commerciales en action, il n’était donc pas étonnant d’apprendre par la suite que la distribution se trouvait en difficultés financières. Avaient ils ne serait-ce qu’un seul client professionnel ? Je me suis mis à en douter.

            Du coté des utilisateurs grand publique ce n’était pas mieux. S’ils avaient quelques utilisateurs qui payaient un abonnement, c’était plus une donation déguisée qu’autre chose. En effet cet abonnement n’offrait strictement aucun avantage. Au contraire, la version commerciale de la distribution était truffée de saloperies propriétaires. Les idiots comme moi qui avaient fait un geste de soutient en prenant un abonnement se retrouvaient alors bombardés d’offres commerciales toutes plus ridicules les unes que les autres. Les personnes chargées de la communication avec les abonnés n’avaient visiblement aucune idée de ce que représente le logiciel libre. Il n’en avaient également absolument rien à faire de leur abonnés, un manque de respect total. Si la distribution était plutôt bonne techniquement, je m’en suis progressivement écarté en raison de cette communication désastreuse. L’arrivée d’Ubuntu a finit par mettre un terme à cette plaisanterie.

  3. Bon ca a un peu dévié dans les commentaires.

    Finalement, le sujet tient plus du droit des marques. Berkeley est une marque. Je vais préciser, certains vont pas comprendre.
    C’est une marque à but protectoral. C’est là pour qu’on ne puisse pas utiliser le nom de l’université à des fins peu scrupuleuses. Et puis cela permet aussi à l’université de faire du business dans d’autres domaines que l’informatique.
    C’est pour cette raison que je dit que l’utilisation du B pour Berkeley est un Fair Use.

    Pour ce qui est soulevé dans les commentaires, il ne faut pas oublier que les marques sont parfois très très connes et vindicatives.
    Par exemple en France, Orange qui dépose le nom de la couleur sans que cela ne pose de problème.
    En Allemagne, Deuth Telekom qui attaque toutes entreprises qui utilise la teinte rose dans son logo car DT a décidé que le rose lui appartenait. Et ainsi de suite.
    Imaginez Free qui dépose le rouge. Je pense que SFR serait bien emmerdé 😀

  4. J’avais oublié le passage sur Edge.
    Alors, si tu n’en vois pas l’utilité, c’est par ce que tu ne suit pas non plus l’actualité autour 🙂

    D’un point de vue utilisateur privé, c’est juste, cela n’a pas d’intérêt. Du point de vue pro, ca en a beaucoup plus, ca ajoute pas mal de connectivité sur Office 365.

    Ce n’est plus avec Windows que MS fait de l’argent c’est avec Office 365 et Azure.
    Azure fonctionnant principalement avec Linux, il leur est logique de fournir certains de leur produits sur cette plateforme.
    Pour moi, Edge, OneDrive, Teams seraient déjà un très bon départ.
    Sous windows, j’ai Edge Beta et Dev. Et lorsque je l’utilise, il m’arrive souvent de penser être sous chrome xD
    Les seules trucs qui me déplaisent, c’est la page nouvel onglet qui n’a qu’une seule ligne de favoris et le moteur de recherche qu’on peu pas changer (en tout cas j’ai pas trouvé ou le faire)

    J’utilise encore Chrome bien que je sais que je vais passer dessus pour le développement, car je vais pouvoir débugger du code C# directement dans les devtools de Edge (le truc qui s’obtient par F12).

    Firefox c’est bien mais alors que tout les autres supportent les symboles en utf8 dans les dropdown list, Firefox lui non. Et Moi j’utilise de tel symboles dans mes apps. Pour cette raison que j’ai déprécié Firefox pour l’utilisation avec mes app.

    Et pour l’anecdote, en 2019 ma femme rencontre encore des gens qui utilisent Internet Explorer alors qu’ils sont dans le giron du développement. Abérrant!!!

    1. Pour son utilité, il faudra voir, comme c’est un énième enrobage de Blink, le moteur de Chromium/Chrome…

      Merci pour le commentaire et la remarque de fin. Cependant, vu l’hégémonie de Google dans le domaine des navigateurs web, le Edge nouvelle génération n’est qu’une volonté de MS de ne pas complètement disparaître de ce marché qu’il a jadis dominé d’une manière écrasante.

      1. Plus qu’un simple enrobage, je dirais : les équipes de MS ont quand même pas mal modifié la mécanique interne pour l’adapter à ce qu’ils veulent avoir (à commencer par le remplacement de toutes les références à Google par leurs équivalents maison ; ce qui, au vu de ce que doivent faire les concepteurs de Vivaldi qui sont confrontés au même problème, n’est pas une mince affaire, tellement Chromium est véritablement un pur produit de, par et pour Google avant tout).
        Et justement, comme ils sont très impliqués en conséquence dans la conception et les évolutions de Chromium, ça pourrait aboutir à ce que ce dernier soit à l’avenir un peu moins le pur produit de Google.

        D’accord avec ta conclusion : clairement, ce que Microsoft fait, c’est un baroud d’honneur pour espérer garder une place dans le monde des navigateurs Web, et redorer un blason plus que terni avec Internet Explorer, qui aura eu raison de la première mouture d’Edge (pourtant techniquement au niveau de ses concurrents Firefox et Chrome, lui ; alors qu’IE est abandonné depuis 2015 et la sortie de la première version de Windows 10).
        Microsoft ne vise d’ailleurs même pas le grand public, là : pour ce qu’on peut en voir, la cible de ce qu’on surnomme « Edgium » est le monde professionnel et les programmeurs. C’est là qu’ils espèrent regagner des parts de marché, ou se reconstituer au moins un noyau dur. Le grand public, lui, est perdu parce que désormais définitivement acquis à Google pour le navigateur Web. Là, même Mozilla devrait se faire une raison et arrêter de s’aliéner les seuls utilisateurs qui lui restent (les adeptes de la première heure, les anciens de Netscape et ceux qui veulent un navigateur qui n’appartienne pas à une grande entreprise commerciale), avec des choix techniques et politiques des plus douteux depuis 5 ans par rapport aux valeurs qu’ils prétendent vouloir mettre en avant (je parle pas du passage aux WebExtensions, même si ça a fait bien mal à certaines extensions très réputées, mais qui n’ont pas pu suivre, ou y ont laissé des plumes). Ça éviterait de se retrouver à terme avec Chrome à 90% de PDM pour lui tout seul, 5% de Firefox car il se laissera pas abattre facilement, 3% de Safari car Apple, et les 2% restants partagés par tous les autres, dont quasiment que des dérivés de Chromium (Vivaldi, Opera, Brave, Torch, Edge dans un futur proche…) et les « bizarreries » comme Gnome Web, Falkon, Midori et autres navigateurs propres aux environnements Linux, sans parler de Tor Browser pour les quelques paranos de l’anonymat en ligne, mais qui ne figureront jamais dans les statistiques, car trop peu nombreux.

        1. Pour l’utilisateur final, le rendu entre Edge et Chrome sera à 99,9% le même. Idem pour Vivaldi, Opera et la tétrachiée de navigateurs utilisant Blink comme moteur d’affichage.

          Mozilla ? Il est moribond, et la responsabilité est aussi partagée par son coeur de cible qui préfère parfois des forks à la con comme le paranoïaque PaleMoon, Waterfox (qui se disait à l’origine plus rapide que Firefox à cause d’options de compilation agressive), l’inutile mais indispensable IceCat (car soutenu par la FSF), etc…

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