Un trop plein de distributions GNU/Linux tue-t-il le port d’applications tierces ?

Outre le fait que certaines personnes vont hurler au titre franchement « putassier », il faut dire que le bilan des distributions GNU/Linux indexées sur Distrowatch depuis 2002 est tout sauf des plus réjouissants.

En dehors du classement de curiosité de distrowatch qui n’a aucune valeur statistiques – étant donné qu’aucune distribution ou presque ne téléphone à la maison et qu’une page vue ne veut pas dire un téléchargement ou une installation – la seule statistique vraiment fiable, c’est celui d’indexation de distrowatch qui ne compte que les distributions ayant été prise en compte par l’équipe du site.

C’est sans compter les dizaines voire les centaines de distributions qui sont restées sur la liste d’attentes et mortes entre temps…

Prenons donc la première gazette de chaque année depuis 2004. Même si le site existe depuis 2002, les gazettes n’ont commencé que courant 2003. Voici donc le nombre de distributions indéxées, abandonnées, dans le coma (rajouté courant 2009) au début de chaque année depuis 2004 :

Si on regarde la dernière gazette au moment où j’écris cet article, celle du 19 novembre 2018, on a droit à en se basant sur le trio total, mortes, coma : 895, 536, 56.

Soit déjà 13 distributions de plus qui sont mortes en l’espace de 11 mois et demi. On peut penser qu’une ou deux de plus nous quitterons d’ici début janvier 2019.

J’ai donc compilé les données dans une feuille de tableur LibreOffice Calc et voici donc le résultat en mode graphique.

On peut déjà voir qu’il y a eu trois périodes de boucheries intenses :

  1. 2008 : 84 disparitions, soit 1,61 distribution morte par semaine en moyenne
  2. 2009 : 81 disparitions, soit 1,55 distribution morte par semaine en moyenne
  3. 2013 : 65 disparitions, soit 1,25 distribution morte par semaine en moyenne

Depuis 5 ans, on a une grosse vingtaine de morts par an. Si on prend les dernières statistiques d’indexation au moment où j’écris cet article, il y a donc 303 distributions indexées. Si on sort les BSD (19), les Solaris (5), les bases autre que Linux (5), nous n’avons plus que 274 distributions GNU/Linux.

Mais il faut encore sortir les distributions spécialisées comme celle pour du pare-feu (14), les serveurs purs et durs (17), on arrive dans les 243 distributions type bureautique ou multimedia.

Donc on a dans les 200 à 240 voire distributions qui se battent toutes pour la niche de l’utilisateur lambda. Bien entendu, il y a des produits redondants car étant des copies conformes au niveau technique ou presque. Oui, vous l’avez compris, je parle des deux soeurs ennemies issues de la Mandriva Linux.

Sans oublier les distributions qui utilisent une base Ubuntu avec un environnement donné qui ne sont souvent que des enrobages avec un nouveau fond d’écran ou un jeu d’icône donné. Si on sortait les doublons, je pense qu’on pourrait descendre à 50% de distributions en moins sans que la face du monde linux en soit changée.

Maintenant, imaginez la gueule d’une boite qui voudrait porter son logiciel pour le monde linux et s’offrir un marché complémentaire en terme de débouchés. Sur quelle distribution se porter ? Quel format de paquets prévilégier ? Quel widget graphique ? Quel environnement graphique doit-on sélectionner ? Bref, des questions qui ne se posent pas quand on est sur un environnement Apple ou Microsoft.

Avant qu’on me réplique la liberté de choix, je répondrai par une simple loi, celle de Hick : « Plus l’utilisateur à de choix, plus il prendra de temps à se décider » ou plus simplement : « trop de choix tue le choix. »

Mais je dis cela, mais je dis rien au final… Allez, bonne journée !

32 réflexions sur « Un trop plein de distributions GNU/Linux tue-t-il le port d’applications tierces ? »

  1. Base Debian
    Base Arch
    Base RHEL

    Ca c’est pour les familles de distrib choisir

    Qt pour le widget graphique, meme si je suis un grand adepte de la gueule de GTK faut bien admettre que GTK semble de plus en plus boudé

    pour l’environnement graphique, restons classique, du bon vieux X, wayland n’est pas encore assez mur, certes X est a pousser vers la tombe de part son ancienneté mais ses successeurs sont encore des bébés, laissons les grandir un peu

    Ca restreint un peu le choix des editeurs donc c’est deja moins imbuvable… meme si c’est encore un peu trop

    Trop de choix nuit à la décision. La multiplicité des informations ou des marchandises qui s’offrent à nous, provoque parfois malaise,  désarroi, indécision et découragement. C’est l’une des pathologies de la liberté.

    Je persiste et signe a nouveau avec cette citation sauvagement piquée sur un autre blog: https://www.dortier.fr/loverdose-de-choix-le-paradoxe-de-labondance/

  2. Il ne faut pas exagérer : l’éditeur choisit une librairie graphique (en gros gtk ou qt) et un format de paquet (voire un format dit universel). Et ça va s’exécuter sans problème sur 99% des distributions (certaines devront convertir rpm en deb ou l’inverse). Alors, qu’elles soient 50 ou 500, ça ne change rien en ce qui concerne le port d’applications tierce. Cite-moi des exemples (vérifiés) d’éditeurs qui n’ont pas voulu porter une appli proprio sur Linux à cause de la multiplicité des distributions.

    On sait que tu trouves cette abondance de distributions nuisibles (et à défaut d’être nuisibles, c’est vrai qu’elles sont a minima carrément inutiles) mais c’est pas la peine d’inventer sans cesse de nouveaux arguments qui n’en sont pas.

    1. On sait que tu trouves cette abondance de distributions nuisibles (et à défaut d’être nuisibles, c’est vrai qu’elles sont a minima carrément inutiles) mais c’est pas la peine d’inventer sans cesse de nouveaux arguments qui n’en sont pas.

      Comme ton commentaire ? Quand tu te retrouves en face de 250 distributions, tu te dis : c’est quoi ça ?

      En dehors d’un toolkit et d’un format – comme les concetés à la flatpak – si tu dois faire des applications qui doivent parler au noyau à partir d’une version précise pour un support matériel donné, tu seras dans la merde.

      Bref, nous resterons en accord sur nos désaccords. Sache que je validerai toute réponse que tu pourras apporter, mais je n’y répondrai pas.

  3. > Quand tu te retrouves en face de 250 distributions, tu te dis : c’est quoi ça ?

    Le titre de ton article est « Un trop plein de distributions GNU/Linux tue-t-il le port d’applications tierces ?« ., pas « Il y a trop de distributions Linux ».

    > si tu dois faire des applications qui doivent parler au noyau à partir d’une version précise pour un support matériel donné, tu seras dans la merde.

    Ce cas très particulier pose également problème entre windows xp, 7 ou 10 et existerait quand bien même il n’y aurait que deux ou trois distributions linux avec des versions récentes et des versions LTS plus anciennes.

    Tu as tout à fait le droit de dégommer ces centaines de distributions inutiles (je partage ce point de vue) mais quand tu choisis un sujet précis par rapport à ça (ici le port d’applications tierce dans ce contexte) et qu’on te répond que ça ne devrait pas être un problème pour telle ou telle raison (argumentation que tu peux bien sûr critiquer/retoquer), répondre « Quand tu te retrouves en face de 250 distributions, tu te dis : c’est quoi ça ? », c’est juste oublier le sujet de ton article pour retomber dans ta critique plus générale du nombre de distributions.

    Un éditeur est un professionnel, il ne se dit pas « c’est quoi ça ? ». Il se pose juste la question de la part de marché possible et après il sait très bien qu’il devra choisir une librairie graphique et, éventuellement, un ou deux systèmes de paquet (coût marginal par rapport à un portage sur une autre librairie graphique que celle d’origine du logiciel).

    Que tu me répondes ou pas n’a aucune importance.

    1. Ma seule réponse est que j’ai déjà répondu par ailleurs à tes argumentations. Je te répondrais juste qu’on est dans le champ d’applications de la loi de Hick qui fait que quand tu as trop de choix, tu finis par ne plus te décider.

      Je n’ai rien oublié, j’ai juste repris un des arguments que j’ai avancé. C’est tout et je n’irai pas plus loin. Nous sommes en accord sur nos désaccords et je maintiens que d’avoir 200 à 250 distributions dont la moitié sont des doublons, triplons voire pire n’est pas un facteur qui aidera au port de logiciels sur Linux.

      Bonne continuation.

  4. dans les distributions linux ,

    il n’ y a pas de « minima » à respecter , dans le sens qualité attendu ,

    par exemple , ne peut être une distribution correct , si la maj des paquets de base ,

    ou la gestion d’ajout d’un pays , abouti a une erreur par la suite

     

     

     

     

  5. Pour le coup, je pense que porter sur les 3 grandes familles debian, redhat et arch serait déjà une bonne base.

    A mon sens, la multicité de distributions n’empêche pas le port de ces applications, les gentoo, void et cie trouveront un moyen pour convertir un des paquets précédents pour les utiliser à leur compte.

    A vrai dire, je ne pense pas que la multicité de distros ne soit le facteur limitant, mais bien la trop faible (pour les éditeurs en tout cas) userbase que représente le monde linux (et c’est bien dommage!). Et je ne vois pas comment changer cela, hormis en offrant une base plus restreinte de distributions plus attractives.

    1. Pas un frein, vraiment ? Mais tu auras toujours des personnes qui n’utilisent pas une distribution des trois familles citées qui hurleront comme des chats que l’on égorge que le logiciel n’est pas disponible sur leur plateforme.

      Une solution serait le flatpak, le snap ou l’Appimage. Mais ce sont des cautères sur une jambe de bois. Moins de fragmentation entrainerait une solidification des solutions existantes, ce qui entrainerait par ricochet une meilleure prise en compte du monde linux qui apparaitrait alors moins brouillon.

      Moins de distribution, mais surtout, mieux de distribution. Il faut arrêter de croire que c’est en multipliant à l’infini les distributions comme des moisissures sur un milieu de culture que la cause du bureau libre progressera.

      Bien au contraire.

  6. bonjour,

    j’ai moi aussi envie de penser que le probleme est surtout pour les utilisateurs qui ne savent pas quoi choisir que pour les devellopeurs qui choisissent de ne pas porter leur applications parce qu’il n’y a pas assez d’utilisateurs.  (ce qui finalement reviens au même mais indirectement)

    et même si maintenant je sais quelle distribution je veux (mint ou manjaro pour ma part et mint que je conseil largement pour les autres) , 250 distrib c’est carrément de trop . (je rajoute « lol » tellement c’est evident !)

    cela dit , si demain il n’en restait que 3, ce serait quoi? debian, arch, et redhat (a peu de chose près), et même si elle serait aussi « accessible » que mint, manjaro et fedora (à débattre), le problème pour les développeurs resterait globalement le même ? non?  (c’est juste une question, hein!)

    1. Si il y a 100 utilisateurs et 15 distributions, ça fait 6,66 utilisateurs par distributions. Avec 10 distributions, chaque distribution en gagne presque 4… Avec une répartition homogène des personnes bien entendu.

      J’aurai conseillé Mint pour les débutant(e)s jusqu’en 2015-2016, plus trop désormais.

      Même s’il en restait 5 ou 10, les développeurs seraient plus tranquille et certains d’avoir un public conséquent en face. Et donc, il y aurait moins de prise de tête pour savoir pour qui développer… Et ne pas perdre du temps avec une distribution qui n’a qu’une poignée d’utilisateurs du côté de Pluton !

  7. Moins de distribution, mais surtout, mieux de distribution.

    En paraphrasant ceci, on pourrai dire « Moins de logiciels, mais de meilleurs logiciels ».  Techniquement, quelle famille de logiciels n’est pas présente dans l’éco-systeme GNU/Linux ? En gros il n’y en a pas.

    Finalement, n’est ce pas le trop plein de logiciels qui nuisent à leur propre intégrations dans les distributions ?  Je pense notamment aux application de lecture multimedia, audio et video par exemple.

    Et si le trop plein de logiciels était responsable du nombre de distribution ? Une distribution étant juste une modification du line-up originel d’une grosse distribution la plupart du temps. Pour peu que le logiciel soit suffisamment bas niveau, tu ne peux que créer une autre distribution. Suffit de re-voir la guerre des système d’init. Tu prend une distribution et tu en fait trois.

    Qui cannibalise l’autre au final ?  Est ce la distribution qui créé le logiciel ou le logiciel qui créé la distribution ?

    1. Il y a des logiciels dans de nombreux domaines, mais comme pour les distributions, on est parfois victime de forks plus ou moins justifiés qui éparpille les ressources et les efforts, et par extension l’empaquetage fait par les mainteneurs des distributions.

      Je ne pense pas que nombre de distribution naissent à cause de logiciels de haut niveau. Pour le bas niveau, largement moins visible, c’est souvent des guerres d’ego qui finissent par nuire à tout le monde.

      Un OS est un ensemble de composants logiciels au final. Logiciels de bas niveau, mais des logiciels quand même.

  8. Je trouvais ce billet amusant on est passé de 04 distributions indexées et active en janvier 2004 à 306 en janvier 2018 (ou 200-240 si on filtre pour ne prendre que les distributions GNU/Linux à vocation « bureautique »).

    Puis je lis ce paragraphe:

    Maintenant, imaginez la gueule d’une boite qui voudrait porter son logiciel pour le monde linux et s’offrir un marché complémentaire en terme de débouchés. Sur quelle distribution se porter ? Quel format de paquets prévilégier ? Quel widget graphique ? Quel environnement graphique doit-on sélectionner ? Bref, des questions qui ne se posent pas quand on est sur un environnement Apple ou Microsoft.

    Sérieusement, c’est ainsi que tu pense qu’une boîte aborderait ce nouveau marché ?  Eh bien… je ne miserais pas un Kopec sur l’avenir de cette société si c’est la manière dont elle fait ses analyses.

    Une boîte un tantinet sérieuse qui voudrait évaluer le potentiel de Linux comme marché ne chercherait-elle pas avant tout à évaluer
    – Le coût (et temps nécessaire) au portage (et par la suite à la maintenance et au support) de l’application vers Linux : c.à.d. salaires, formations, prix des outils éventuels pour aider au portage, etc.
    – Évaluation du nombre potentiel d’utilisateurs qui pourraient acheter ces logiciels

    Puis quand tu connais cela tu multiplie le prix de vente/d’abonnement par le nombre d’utilisateur estimés et tu le compares au coût du portage pour savoir si ça vaut la peine de se lancer ou pas. Ça c’est la base.

    On se fiche pas mal des distributions, on porte l’application sur Linux pas sur une distribution Linux X ou Y après c’est vrai qu’il y a le problème de la distribution du logiciel et là on regarde la fragmentation: on veut pouvoir toucher un maximum d’utilisateurs (et on fait sans doute attention aux entreprises, car si on visait un segment purement ludique, on irait d’abord voir du côté de chez steam & cie.) : et là encore tout est simple, les familles Debian et RedHat/Fedora englobent une très large majorité des utilisateurs. Et on se concentrera sur les dernières versions et les version LTS (parce que c’est bien beau de parle de distribution, d’environnement de bureau, de widgets graphiques et cie, mais la seule chose qui compte c’est la version des librairies/dépendances sur laquelle nos logiciels reposent).  Voilà avec quoi on cherche à être compatible.
    Le format des paquets c’est de la vaste blague, écrire un script pour générer un paquet dans un format X ou Y c’est rien du tout et de toute manière il découle de la sélection faite en amont (donc .deb et .rpm). On pourrait éventuellement envisager un format « universel » (snap, flatpak, appimage) à l’avenir en fonction du succès de nos logiciels et de ces derniers, on verra plus tard.

    Quand on développeur commence à bosser sur un logiciel, il choisi ces outils son/ses langages de programmation, et éventuellement framework/api par exemple Qt ou GTK+, de la base de donné qu’il va éventuellement utiliser mais il se fiche complètement de la distribution, de l’environnement de bureau, du format de paquet, tout ca c’est du bullshit, ca n’entre absolument pas en ligne de compte. Si c’était le cas, on aurait par exemple un Firefox pour Kubuntu (Firefox KDE pour Ubuntu), LibreOffice pour Debian XFCE, Krita ou toutes les autres K-applications ne fonctionneraient QUE sur les environnements de bureau Qt, exit donc tout ceux qui sont basés sur GTK+, ArchLinux n’aurait qu’une poignée de paquets dans ses dépôts car aucun développeurs n’a pensé AUR/Pacman au moment de la conception de son application (bah oui, les cons ne se sont pas demandés Sur quelle distribution se porter ? Quel format de paquets prévilégier ?)…

    Bref, vive le nimportenawak !

    1. Je ne répondrais qu’à certains éléments de ton commentaire :

      Une boîte un tantinet sérieuse qui voudrait évaluer le potentiel de Linux comme marché ne chercherait-elle pas avant tout à évaluer
      – Le coût (et temps nécessaire) au portage (et par la suite à la maintenance et au support) de l’application vers Linux : c.à.d. salaires, formations, prix des outils éventuels pour aider au portage, etc.
      – Évaluation du nombre potentiel d’utilisateurs qui pourraient acheter ces logiciels

      Il y a dans le portage le choix du widget dans la liste, et l’environnement graphique qui va avec.

      Et on se concentrera sur les dernières versions et les version LTS (parce que c’est bien beau de parle de distribution, d’environnement de bureau, de widgets graphiques et cie, mais la seule chose qui compte c’est la version des librairies/dépendances sur laquelle nos logiciels reposent). Voilà avec quoi on cherche à être compatible.

      Ce qui excluera mécaniquement une part des distributions du monde linuxien.

      Le format des paquets c’est de la vaste blague, écrire un script pour générer un paquet dans un format X ou Y c’est rien du tout et de toute manière il découle de la sélection faite en amont (donc .deb et .rpm). On pourrait éventuellement envisager un format « universel » (snap, flatpak, appimage) à l’avenir en fonction du succès de nos logiciels et de ces derniers, on verra plus tard.

      Ah, le paquet universel, solution pour tout… Même pour guérir des écrouelles ? 🙂

      Si c’était le cas, on aurait par exemple un Firefox pour Kubuntu (Firefox KDE pour Ubuntu), LibreOffice pour Debian XFCE, Krita ou toutes les autres K-applications ne fonctionneraient QUE sur les environnements de bureau Qt, exit donc tout ceux qui sont basés sur GTK+

      Il a existé à une époque un port de Firefox pour QT. Abandonné depuis.

      ArchLinux n’aurait qu’une poignée de paquets dans ses dépôts car aucun développeurs n’a pensé AUR/Pacman au moment de la conception de son application (bah oui, les cons ne se sont pas demandés Sur quelle distribution se porter ? Quel format de paquets prévilégier ?)…

      J’avoue que c’était maladroitement de parler de format de paquets dans la liste, mais je m’excuse de te dire que ta grande démonstration, au final, elle m’en a touché l’une sans me faire bouger l’autre.

      Je l’ai cependant apprécié.

      mais il se fiche complètement de la distribution, de l’environnement de bureau, du format de paquet, tout ca c’est du bullshit, ca n’entre absolument pas en ligne de compte.

      Sauf si tu dois intégrer ton logiciel pour qu’il passe mieux esthétiquement parlant. L’esthétique, comme l’ergonomie sont des facteurs à prendre en compte.

      1. Je ne répondrais qu’à certains éléments de ton commentaire

        Ah oui tiens, comme c’est commode… Les politiciens font ça aussi 😉

        Il y a dans le portage le choix du widget dans la liste, et l’environnement graphique qui va avec.

        Oui sauf qu’on fait d’abord une étude de marché avant de décider si oui ou non on va se lancer et ce n’est qu’en cas de décision positive qu’on se lance dans une analyse technique.

        Ce qui excluera mécaniquement une part des distributions du monde linuxien.

        Sauf que là ce n’est là qu’une conséquence. Niveau méthodologie c’est tout de même autre chose que de partir d’une liste de distribution « distrowatch » comme point de départ et de commencer à rayer certains éléments de la liste…

        Il a existé à une époque un port de Firefox pour QT. Abandonné depuis.

        Ce qui démontre bien que cette fixette sur l’environnement graphique n’a pas de sens… Firefox, Chromium, & cie. fonctionne parfaitement sur Plasma et Krita, KeepassXC & cie. fonctionnent parfaitement sur Gnome.

        J’avoue que c’était maladroitement de parler de format de paquets dans la liste, mais je m’excuse de te dire que ta grande démonstration, au final, elle m’en a touché l’une sans me faire bouger l’autre.

        Pas besoin de t’excuser, heureusement pour moi, je ne cherche nullement à toucher tes parties !
        Mais je suis tout de même ravi que tu aies trouvé ma grande démonstration aussi débile que moi j’ai trouvé la tienne.

        Sauf si tu dois intégrer ton logiciel pour qu’il passe mieux esthétiquement parlant. L’esthétique, comme l’ergonomie sont des facteurs à prendre en compte.

        On arrive à te très bons résultats avec les outils dont on dispose et même si il faut faire quelques sacrifices, pour que cela s’intègre bien partout, c’est quelque chose de tout à fait normal et acceptable. Quand on veut faire tourner une application sur plusieurs environnements, il faut tenir compte des limitations de chaque environnements sinon il faut maintenir des pans entiers de codes spécifiques, ce qui coûte cher et complique la maintenance. exemple tout bête: un développeur web, soit il se limite volontairement pour faire un truc qui tourne sur à peu près tout, soit il utilise les dernières technologies qui ne sont supportées que sur certains butineurs/certaines plateformes, avec des codecs précis, etc. Il se fera plaisir mais limitera grandement son audience.  Alors oui c’est + cool, mais si le gars est doué, il peut faire un truc esthétique et ergonomique sans forcément s’appuyer sur les dernières technologies fraîchement débarquées.

         

        1. Le début de ta réponse me fait ignorer le reste que je valide sans autre forme de procès. Je pense que la dispersion actuelle – format de paquets, environnement, widgets – est un des freins à l’adoption de linux.

          Me comparer à un politicien est pour moi une insulte. Fin du fil en ce qui me concerne.

  9. Est-ce que trop de choix tue le choix ? Pour les gars qui sont capables de prendre une décision à peu près sensée, en s’appuyant sur de vrais critères et pas sur des sottises, tout ce choix ne pose aucun problème. Nous, nous avons choisi. D’autres courent d’une distribution à l’autre comme des poulets sans tête. Il s’imaginent que la distro et l’environnement de bureau parfaits, ça existe. J’appelle ça des windowsiens contrariés. Ils ont tous oublié que lorsqu’ils utilisaient des OS microsoft, ils les prenaient tels qu’ils étaient, qu’ils aient à s’en plaindre ou pas. Et impossible d’y changer quoi que ce soit. Xp, c’était pour tout le monde pareil. Les bordures de fenêtres, Vertes, bleues ou brunes. Et ils trouvaient ça très bien. Et aujourd’hui, c’est pire. Mais ils continuent à changer de distros comme de slip.

    Tout ça pour qu’au final,  ce soient bien les Distros phares qui sortent du lot.

    Est-ce que la présence d’autant de distributions pose des problèmes en terme de portage d’applications sous licence commerciale ? Je ne le pense pas totalement.

    Les gars qui développent ça, le savent bien que les utilisateurs de systèmes open-source ne sont pas tout à fait du genre à acheter des logiciels hors de prix. En gros, on passe un peu pour des radins.

    Je pense également que certains sont cul et chemise avec windows et apple. Un de nos grands humoristes dirait  » Mais qui c’est la chemise ?  » . Ils développent de manière à ce que leurs partenaires de toujours ne voient pas leur clientèle s’envoler.

    L’open-source a encore cette réputation de logiciel pour barbus qui gèrent des serveurs, et développent des applications en ligne de commande. C’est idiot, mais pas loin d’être vrai. Les joueurs ? Madame Michu et l’archivage de recettes de cuisine ? Un garagiste utilisant solid works et les plans de voitures fournis par le constructeur en même temps que l’ordi qui sert à détecter les pannes ?

    Mais tous ces gens là sont windowsiens bon teint. Et quand il devient question de compter les sous, les sociétés qui vendent ces logiciels savent que le gars, il ne veut pas entendre parler de  » sudo  » .

    C’est donc la question de l’œuf et de la poule. A laquelle une société comme Adobe a depuis longtemps répondu, en s’occupant de celle qui pond des œufs d’or.

    Sans quoi, du .deb et du .rpm, voir des .tar.xz ; destinés aux distributions les plus en vue ; seraient apparus  sur le marché depuis longtemps.

    Sans compter que les maisons mères des grandes distributions, pouvaient aussi se pencher sur la question.

    Mais RedHat, Canonical, et Novell, n’ont pas eu l’air de s’en soucier.

    Est-ce que ce serait souhaitable ? D’ailleurs.

    On voit RedHat, racheté par IBM, nous sortir un gnome disposant de son propre gestionnaire de paquets. Le tout pour faciliter l’installation et l’utilisation d’un format de paquets universel dont ils sont les développeurs.

    Est-qu’ IBM a l’intention ; après avoir abandonné à Lenovo sa branche informatique de bureau ; de nous ressortir des pc utilisant un GnomeOS qui sonnera la fin de Fedora ?

    Ou comment transformer du logiciel gratuit et open-source, payant tout en fermant le code.

    Apple l’a fait avec Unix.

    En face de ça, c’est justement la diversité qui permet d’éviter qu’un monopole tombe entre les mains d’individus qui ne sont pas que des anges.

    S’il n’est pas bon de multiplier à outrance les projets sans intérêt, reposant sur des équipes ridicules et qui ne durent que le temps de voir passer la mode. Il n’est pas bon non plus de laisser les distros de merde s’étaler, tout ça parce qu’un rigolo n’a pas pu s’empêcher de pondre une iso de ce qu’il a dans la machine. Une Debian avec des icônes et un thème Arc, ça reste une Debian.

    Mais sans la diversité et le tirage de bourre entre les sociétés qui font avancer le libre, on va voir un monopole s’instaurer sur le dos des utilisateurs.

    Alors c’est chiant, car les applications open-source restent basiques pour tout ce qui concerne autre chose que du pur serveur, de la sécurité  et de la bureautique tout à fait standard. Dans les écoles ça se passe bien, car il n’y a pas besoin de plus. Mais les entreprises font avec ce qu’elles ont sous la main. Le bouzin marche sous windows, tant-pis.

    Mais je ne pense pas que ça vienne uniquement du trop grand nombre de distributions.

        1. Pour tout dire, que Mageia survive ou disparaisse, c’est le cadet de mes soucis. Cette distribution ne vit que par son héritage historique qui est aussi son fardeau.

          J’ai pu faire mumuse avec une « bêta 1 » de la version 7.0. Autant prendre une Manjaro KDE, au moins, on est à jour sans attendre 2 ans une hypothétique nouvelle version.

      1. Je n’ai pas du tout compris, pourtant j’utilise Mint.

        Concrètement quels sont les aspects qui font que c’est une distribution que l’on ne peut plus conseiller à un débutant ?

        1. L’héritage et la dépendance à Ubuntu est déjà problématique, surtout si comme je le pense, Canonical finira dans les entrailles de Microsoft.

          Le fait aussi qu’elle soit figée durant deux années pour sa base technique. Une personne avec un Ryzen3 2200G (ou tout Ryzen avec un GPU intégré) sera dans l’impossibilité d’utiliser la totalité du produit, car le noyau proposé avec la 19.0 est incompatible. J’ignore si ce sera le cas avec la 19.1 par contre.

          Disons que d’ici un an, le successeur du Ryzen3 que j’utilise sort, et qu’une personne veuille y coller dessus une Mint… Les chances seront faibles que le processeur soit entièrement supporté.

          Aussi le fait qu’il faille tous les deux ans se taper une montée en version qui peut être casse-gueule. Après, je suis contre le principe même d’une base fixed pour les utilisateurs classiques qui ont une bonne connexion.

          Autant une distribution fixed release est adapté à un milieu professionnel (serveur) ou type collectivité, autant sur une machine personnelle le rolling peut s’envisager, quoiqu’en dise certaines personnes.

  10. Quelques remarques.

    Un paquet « DEB », ça passe sur une Debian, une Ubuntu ou une dérivée de ces 2 distros.

    En revanche, un paquet « RPM », c’est par forcément prévu pour toutes les distros RPM. J’avais fait l’expérience avec OpenSUSE. Un logiciel était fourni en version DEB ou en version RPM. Mais la version RPM, c’était pour Fedora, OpenSUSE n’arrivait pas à l’installer.

     

    Ensuite, j’essaie de me mettre dans la peau d’un gars qui doit faire des choix et qui n’est pas trop branché informatique. Un responsable politique qui doit se prononcer sur un logiciel à distribuer. On lui explique qu’il faut une version pour Windows et une version pour Mac… Et là qqn essaie de lui expliquer qu’il faut une version pour ce truc bizarre nommé « Linux », dont il a vaguement entendu parler 2 ou 3 fois. Mais on lui explique qu’il faudrait payer un informaticien pour préparer des versions différentes, parce que Linux, hein il y a en a de toutes les sortes…

    On peut faire la même expérience de pensée avec un responsable d’entreprise.

     

    Et on ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec d’autres problèmes résultant de cette dispersion. Un « Mac pour les Nuls » ou « Windows pour les Nuls », ça va, c’est gérable. Mais le Linux pour les Nuls ? J’en avais lu un une fois (qui avait déjà quelques années). Ils ont fait le choix de se rabattre sur Fedora et Ubuntu, ainsi que sur KDE et Gnome.

     

    Et convaincre des fabricants de hardware de faire un effort pour le monde Linux ?

     

    Etc.

  11. N’empêche, c’est pas faux. Ce qu’il y a de bien avec Windows, c’est qu’il en a qu’une version, voir deux (la 10 et la 7 encore supportée), mais ça reste du windows.

    Alors qu’avec Linux, y’en a tellement qu’on sait plus où donner de la tête, même en étant simple utilisateur, debian, ubuntu, mint, MX, fedora, manjaro, solus, opensuse, …. et tu multiplies tout ça avec les environnements de bureaux… ça devient d’un compliqué. Même quand tu te poses, y’a toujours un truc qui va finir par déconner et après lequel tu vas finir par te demander s’il ne faut pas essayer une autre distro (un logiciel qui veut pas s’installer, qui se trouve pas dans les dépôts, un périphérique non reconnu, …)

    Alors qu’avec windows, oui c’est pas parfait, non c’est pas gratuit, les logiciels non plus mais au moins suffit de regarder sur la boite si cela s’installe sur un windows et en général ça fonctionne.

  12. La multiplicité des environnements d’exécution est un problème immense pour un éditeur.

    En développement web, vous vous basez aussi sur des standards W3C et pourtant vous testez sur plusieurs navigateurs car vous savez que des différences subtiles peuvent exister.

    A une époque, J2ME (java sur mobile) était aussi censé fournir aux développeurs des API unifiées pour plein d’appareils et d’OS mobiles différents, et les gens qui ont bossé avec ont encore froid dans le dos en repensant à la merde que c’était de réaliser des applis qui passaient partout.

    En desktop, c’est pas si différent, on peut dire qu’il suffit de se baser sur GTK ou la lib XX, mais combien de versions de ces libs (pas forcément que graphiques) sont dans la nature? Sans compter que chez GTK, la compatiblité entre les versions c’est pas toujours la joie et sur un produit proprio, il y a pas toujours un geek motivé pour patcher et refaire une release, ou recompiler avec la version Y de libjsépaquoi.

    Imaginez ensuite le boulot pour fournir du support à des utilisateurs qui ont des soucis avec l’explication alors que personne n’a exactement les mêmes distros et les mêmes paquets. Concevoir un port c’est pas forcément le plus difficile, le supporter par contre c’est lourd, et ça l’est d’autant plus que les environnements des utilisateurs sont divers et disparates.

     

Les commentaires sont fermés.