L’auto-édition devient-elle aussi « conne » que l’édition classique ?

Ce billet est un peu le pendant de ma série de billets sur le « monde du libre qui part en gonade », appliqué au monde doucereux de l’auto-édition.

Cet article est né de la confrontation de plusieurs faits qui se sont déroulés sur le mois de septembre, et aussi durant le mois d’août. Par ordre anté-chronologique, je commencerai par citer un article d’IDBOOX sur la troisième édition du concours « Plumes Francophones » organisé par Amazon.

Dans le billet en vrac’ du 29 septembre, je disais ceci :

IDBOOX annonce la date des résultats du concours des Plumes Francophones 2017 : 2 lauréats (ou lauréates ?) pour 719 participations… Soit 0,27% de chance d’être choisi. C’est quand même mieux qu’au loto, finalement.

Étant allé en cet après-midi du 30 septembre 2017 faire quelques courses à l’hypermarché de ma ville, j’ai pu voir environ une soixantaine de livres sur plusieurs tables avec un grand panneau « Rentrée littéraire ». Si j’en crois cet article de FranceTV Info, en ce mois de septembre, c’est pas moins de 581 romans qui vont se bousculer sur les rayonnages des librairies… Autant dire que le marteau-pilon risque de ne pas chômer dans quelques mois avec des centaines de titres qui n’auront pas eu la chance d’être retenus.

581 romans papiers contre 719 électroniques… Ici, on peut dire que l’auto-édition copient les pires travers de l’édition classique…

Un autre fait qui m’a donné envie d’écrire cet article, c’est le constat amer fait par Laurent Jardin sur son compte twitter.

On apprend que les efforts déployés n’ont pas été franchement couronnés de succès : entre les libraires qui sont surchargés de livres, les blogs littéraires qui répondent aux abonnés absents, les inscriptions sur divers réseaux spécialisés, le bilan n’est pas fameux. Je n’en suis pas le moins du monde étonné.

Ici, on tombe dans le « chacun pour sa gueule » typique des milieux concurrentiels comme celui de l’auto-édition.

Être bloqué en mode « promotion » ne sert à rien. Croire que l’on gagnera des fortunes, une illusion. Sans aucune promotion de mes diverses créations en dehors d’un billet de temps à autre, j’ai dû faire une demi-douzaine de ventes pour chacune de mes œuvres payantes.

Je n’avais pas envie de me mettre la rate au court-bouillon pour vendre juste de quoi me payer mensuellement – avec de la chance – un menu au MacDonalds du coin. J’écris et je vends, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, tant pis !

J’écris avant tout pour le plaisir et la grosse nouvelle policière en cours de rédaction sera disponible au prix exorbitant de 0,99€ sur Amazon. Idem pour le deuxième tome de ma saga en cours d’écriture.

Et puis, on s’aperçoit que la gloire fait rapidement tourner la tête. Comme disait les romains de l’Antiquité « Arx Tarpeia, Capitoli Proxima » : « la roche Tarpéïenne est proche du Capitole », ou si vous préférez quelque chose du genre : « Plus on est haut, plus dure est la chute ». Je vais revenir sur ce point.

Le dernier point qui m’a donné envie d’écrire cet article sont liés à des ennuis personnels d’Agnès, détentrice du blog Destinations Passions. Avec ses ami(e)s de l’auto-édition, une cagnotte avait été mise en place pour l’aider à affronter les frais auxquels elle a été confronté.

Je me suis occupé de contacter son cercle d’auteurs, et les retours ont été un peu à la hauteur de ceux exprimés par Laurent Jardin sur son fil twitter. Agnès a fini par se fendre d’un billet assassin et j’avoue que je la comprends.

Pour résumer simplement la situation : c’est quand on est dans la merde qu’on reconnaît les personnes sur lesquelles on peut compter. Désolé pour la crudité des termes, mais au moins, cela a le mérite d’être clair.

Pour paraphraser Hans Fritzsche un des rares acquittés lors du procès de Nuremberg de 1946 :

Vous tous qui nous accusez n’attendiez rien de bon de l’auto-édition et vous êtes effondrés par l’horreur de ce qui s’est passé vraiment. Mais alors essayez de comprendre l’indignation de ceux qui attendaient quelque chose de bon de l’auto-édition et qui furent trahis. Je suis l’un d’entre eux.

Oui, la charge est franchement violente, mais elle est à la hauteur de la déception générée.

Pour finir, je dois dire que je n’attends pas grand chose de l’auto-édition en ce moment.

Les quelques rares livres que je pourrai attendre d’ici le début 2018 ? Le troisième tome de la saga de Solenne Hernandez – ayant adoré le tome 2 – ou encore un nouveau tome des aventures de Rossetti et MacLane de Jérôme Dumont, ou encore le dernier Olivier Saraja. Soyons fous, un petit roman de Mickael Paitel, aussi ?

Ce n’est pas grand chose, mais je préfère limiter la casse… En espérant une bonne surprise !

4 réflexions sur « L’auto-édition devient-elle aussi « conne » que l’édition classique ? »

      1. Eh oui Fred !
        La surcharge de livres chez les libraires lors de ce qu’ils appellent la rentrée littéraire ainsi que le format numérique des indépendants qui envahit les différentes plateformes seront toujours un problème majeur quand au positionnement du marché de l’un et de l’autre. Et on ne parle même pas des différentes méthodes de marketing qui à elles seules frôlent parfois l’arnaque, le mensonge. Pas inutile de rappeler également les nombreux trafics des indépendants prêts à tout pour le 1/4 d’heure de gloire et je reste polie.
        Quand on prend tout l’ensemble, on en arrive à un véritable lavage de cerveau et perso, j’ai décidé de ne plus rentrer dans ce jeu là. Le jour où l’autoédition subira un nettoyage de masse, ça risque de faire mal.
        Seul regret, un web attristant quand à cette guerre des marchés. Eh bien ce sera sans moi !

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