Fedora 25 béta : où est en la distribution au chapeau ?

La Fedora 25 béta est sorti très récemment. Je l’ai abordé dans un billet en vrac’ récent – du moins au moment où je rédige cet article, le 12 octobre 2016 – et j’ai voulu en utilisant l’outil des tipiakeurs récupéré l’ISO de cette étape de développement de la distribution communautaire de Red Hat. Les notes de publications de cette versions sont disponibles sur le site officiel de la Fedora.

Je m’étais pourtant promis de ne pas faire d’articles sur la Fedora 25 béta, mais la curiosité a été la plus forte 🙂

Selon Phoronix, qui avait vu juste, Wayland est toujours d’actualité pour la Fedora 25 béta, j’ai donc du me replier sur Qemu, vu que le support de Wayland avec VirtualBox est… limité, faute de main d’oeuvre et d’apport de code.

J’ai donc utilisé les commandes suivantes pour lancer la Fedora 25 béta. La machine virtuelle étant équipée d’un disque de 128 Go, de 2 Go de mémoire allouée et de deux CPUs virtuels.


[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qec disk-fedo.img 128G
Formatting 'disk-fedo.img', fmt=qcow2 size=137438953472 encryption=off cluster_size=65536 lazy_refcounts=off refcount_bits=16
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm64 -hda disk-fedo.img -cdrom Fedora-Workstation-Live-x86_64-25_Beta-1.1.iso -boot order=cd &

Pour mémoire, les raccourcis (ou alias) sont définis ainsi dans mon .bashrc :


qec='qemu-img create -f qcow2'
kvm64='qemu-system-x86_64 -smp cpus=2,threads=1 -k fr -m 2048 -soundhw ac97 -enable-kvm -vga virtio -usb -sdl'

L’option -vga virtio permet d’avoir un circuit récent pour l’affichage vidéo. Et surtout qui gère la 3D. Pour des raisons pratiques, j’ai utilisé une version de développement de qemu dite qemu-git pour être certain que l’affichage de Wayland fonctionne un brin mieux 😉

Une fois l’image ISO démarrée, nous sommes sous un Gnome 3.22. J’ai été un brin curieux et surpris en demandant les détails techniques de la version de Gnome utilisée… 🙂

C’est Anaconda qui nous accueille. J’adore toujours autant le message d’avertissement.

J’ai gardé les options par défaut. Histoire d’être aussi proche que possible de l’offre originelle de Fedora. L’installation par défaut propose Gnome 3.22, avec LibreOffice, Mozilla Firefox et quelques autres joyeusetés. Cela reste malgré tout léger. Il faut compter un petit quart d’heure pour que l’ensemble soit installé.

De l’étape du formatage des partitions…

À l’information comme quoi tout est bon, et qu’on peut redémarrer.

Au premier démarrage, il y a une étape – outre celles classiques de la création d’un compte utilisateur ou du réglage de la langue et du fuseau horaire – dans l’assistant de configuration qui parle de logiciels non-libre. J’ignore si cela active un dépot spécifique, j’ai préféré le laisser désactivé par défaut.

Une fois dans Gnome, n’ayant qu’une confiance limitée dans l’outil logiciel, j’ai lancé la recherche et l’installation des mises à jour via la ligne de commande. On est dans une version béta, non ? 🙂

Les serveurs étant légèrement pris d’assaut, il m’a fallu un autre quart d’heure pour récupérer et installer les mises à jour, près de 200 paquets.

Au démarrage suivant, avec notre Gnome Shell à jour, j’ai rajouté les dépots RpmFusion pour la Fedora 25, histoire d’avoir accès aux méchants logiciels non libres du genre mp3… Je sais que les libristes extrémistes vont nous faire une poussée d’urticaire, mais tant pis pour eux de ne pas accepter le monde réel… Les dits dépôts rajoutant l’accès à un logiciel hautement sulfureux… VLC !

En gros, cela revient à installer les paquets gstreamer1-plugins-bad-freeworld, gstreamer1-plugins-ugly et gstreamer1-plugins-bad-nonfree. J’ai rajouté aussi Gimp, le paquet libreoffice-langpack-fr et les meta-paquet gnome-games. Certains outils ont été rajoutés en vidéo.

J’ai ensuite lancé la capture vidéo de la Fedora 25 béta.

Je dois dire que pour une version béta, la Fedora 25 s’en sort pas trop mal. La traduction est très avancée, modulo l’absence de celle pour LibreOffice. Dommage que Logiciels aient quelques problèmes avec VLC. Sûrement un bug au niveau du dépot RPM Fusion.

Wayland ? J’avoue que c’est la bonne surprise de la version. Je ne m’attendais pas à un résultat aussi utilisable. On est loin de la technologie inutilisables que certaines personnes aiment à décrire. C’est vrai qu’il y a certaines limitations techniques, dont certaines que j’ai pu expérimenter sur mon portable Toshiba lors d’un test non publié. Il n’y a aucun outil de capture vidéo du bureau qui soit porté sous Wayland.

Heureusement, il y a le filet de sécurité de Gnome sur Xorg pour les applications et serveurs graphiques un peu tatillon. Mais pour une utilisation bureautique classique, Wayland est déjà dans le plus que potable. Je pense que la Fedora Linux 26 (qui sortira aux alentours de mai 2017) fera très mal à la concurrence.

Sans vouloir faire l’anti-ubuntu primaire, je pense que la Fedora Linux 25 risque d’être le premier clou dans le cercueil de Mir qui n’arrive toujours pas à fonctionner en dehors du domaine expérimental pour la version « bureau » de la distribution de Canonical, dixit l’article de NextInpact sur la Ubuntu 16.10.

Reste à savoir si l’avenir me donnera tort ou raison.

16 réflexions sur « Fedora 25 béta : où est en la distribution au chapeau ? »

  1. Bonsoir Fred.
    j’ai installé fedora 25 béta en dur sur mon PC d’essai (un bon vieux Dell optiplex 780), et je dois dire que je suis épaté du bon fonctionnement de cette version beta! j’ai même réussi à intaller VLC en passant par Yum Extender (DNF) avec RPM Fusion, et à mettre LibreOffice en français.
    Perso j’utilise KaOS qui fonctionne parfaitement bien, mais pas avec Wayland.

  2. Franchement ça fait mal au coeur.
    Fedora fait du bon taff, leurs distro sont propres, solides, innovantes MAIS le système de gestion de paquet reste (malgré toutes les MAJ, les optimisations, etc…) rédhibitoire.
    Pour utiliser quotidiennement une distribution basée sur Fedora c’est vraiment d’une lourdeur…

    Mis à part cela, pour une Beta, c’est une très bonne beta.

    1. Je ne comprends pas en quoi DNF, ou autrefois Yum, sont moins bons que les autres gestionnaires de paquet. J’ai installé une Debian et une Ubuntu récemment et je dois au contrainre dire que je trouve apt-get vraiment lourdingue, sans même parler des interfaces graphiques au-dessus, et mal conçu au niveau de la syntaxe.

      Alors plus précisément, quels reproches avez-vous contre DNF ?

      1. Petite confusion lejocelyn (normal, c’est un peu sioux), je parle du « système de gestion de paquet » (à savoir RPM) et non au « gestionnaire de paquet » (à savoir DNF). Pour répondre sur les deux points tout de même :
        Yum n’as jamais été bon et plus le temps est passé plus il est devenu mauvais. API franchement mal foutue, mal optimisé, gourmand et lent. DNF c’est mieux. Beaucoup mieux même. Mais toujours moins efficace qu’un pacman ou qu’un cards (NuTyX).
        Par contre les RPM c’est une longue histoire. Pas assez fiable selon moi. Tu peux lire ce qu’en dit Hanno Böck (fuzzing-project.org) pas plus tard que fin aout (comparaison DPKG / RPM, bugs, rapidité d’action des équipes de dev, etc…).

        Pour finir : les GUI lourdingues c’est pareil pour tout le monde. Pas de jaloux, elles sont toutes inefficaces.
        PS : si tu trouves apt-get « vraiment lourdingue », jette un œil à apt-rpm 😀

  3. Salut, au vu de ton article cela s’annonce très bon pour la futur stable.
    Fedora est une distribution qui s’améliore de plus en plus, sans oublier que Gnome est l’environnement de prédilection de cette distribution.
    Merci pour tes test 🙂

  4. J’ai testé aussi en machine virtuelle et j’ai remarqué de bonnes petites nouvelles choses dans Logiciels.

    Entre autres, un paquet de francisation pour tout le reste, incluant LibreOffice. Et une section consacrée aux Extensions, qui s’installent, au lieu de passer par Firefox.

    Très stable, pour une beta. Impressionné par Wayland, même en virtuel.

    Cordialement.

    PS : J’ai aussi pu installer VLC avec YumEx.

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