Le post-rock, une spécialité française ? Encore un exemple avec « Hors Sujet ».

S’il y a un mouvement musical que j’apprécie, en dehors du metal, c’est le post-rock. J’ai pu le prouver plusieurs fois en en parlant sur le blog, que ce soit avec les Orléanais des Have The Moskovik, les grenoblois de Collapse, les Quimpérois de Corbeaux, les Nancéens de Fūjon et les Annéciens de The beauty the world makes us hope for, on peut dire qu’on est gâté dans ce domaine.

Ça change des flatulences musicales produites à la chaine par Kendji Maillé, Gandhi Djuna, Kevin Bonnet, Anne Peichert ou encore Élie Yaffa. Je vous laisse trouver à qui correspondent les identités en question 😉

Alors que je cherchais à me changer les idées, je suis tomber sur le dernier LP de Hors Sujet, originaire de Toulouse. L’album s’appelle « Nous n’y trouvons que le doute« .

Avec cet album de 7 pistes et presque 70 minutes, on a droit à des productions post-rock ciselées, travaillées.

Après une courte mise en bouche d’un peu moins de 5 minutes, on a droit à une longue piste qui donne tout son sens à la catégorisation de l’album en tant que post-rock : durée, guitares, voix parlée sur laquelle se pose une musique tout en douceur. Tout ce que j’aime dans le post-rock, donc 🙂

Ici, nous avons du post-rock qui joue le cotonneux, le doux, le « vangélien » si je peux me permettre d’inventer un néologisme.

Le trio de pistes centrales, à savoir « Le souffle peu à peu (pt 1) », « Float | L’avancée » et « Le souffle peu à peu (pt 2) » nous offre quelques chants, le reste de l’album étant essentiellement instrumentale.

L’avant-dernière piste, qui ne durent que 9 minutes et 50 secondes me fait penser à un monde à la Blade Runner dans son ensemble. On s’attendrait presque à se promener dans les locaux de la Tyrell Corporation. On s’attendrait presque à voir surgir un replicant au détour d’un couloir. Une piste très immersive avec une montée en puissance qui vous surprend dans les deux dernières minutes du titre.

Dans la dernière piste, on tape dans le lourd. Pas moins de 27 minutes au compteur pour « Et maintenant, les ombres ». On peut même dire que c’est un album dans l’album.

Car on y retrouve tout ce qui fait la substance des autres pistes : textes parlées, ambiance « vangélienne ». On est plongé une nouvelle fois dans cette ambiance futuriste, à la fois glaciale et technologique.

Il ne manque que les voitures volantes, la pluie constante. Désolé de faire une fixette sur le chef d’oeuvre de Ridley Scott, mais quand j’entends cette piste, je revois les scènes les plus célèbres défiler devant mes yeux.

Pour conclure, je dois dire que cet album a été un énorme coup de coeur. C’est vrai qu’on est loin des productions formatées pour saturer les ondes radios, mais ça fait tellement du bien !

À vous d’écouter maintenant.

4 réflexions sur « Le post-rock, une spécialité française ? Encore un exemple avec « Hors Sujet ». »

  1. Salut,

    J’ai bien aimé cet album bien que ça ne soit pas ce que j’écoute d’habitude encore que je ne sais pas si j’ai des « habitudes » musicales en dehors de celle d’éviter comme la peste bubonique les mièvreries radiophoniques.
    Donc, nous ne partageons pas les même goûts musicaux à moins que tu n’en vienne à apprécier les miens. Je suis plutôt kobaïen de ce point de vue. Magma mais aussi beaucoup de ce qui en est dérivé ou cousin (Art Zoyd) et que l’on retrouve maintenant dans l’appellation Rock In Opposition issue de la mouvance Canterbury (Henry Cow, Art Bears). J’adore la musique de Thinking Plague. Pour découvrir tout ça le label Cunéiform records (sur bandcamp). J’élargis mon horizon à la musique répétitive américaine, aux productions de Bang On A Can. Le jazz j’aime bien l’écouter aussi et certaines productions métissées genre Collectif COAX et Alain Bashung.
    Je me rends compte que je me suis fait une sacrée audiothèque au fil du temps et que j’en découvre tous les jours. Des trucs étonnants comme Artùs par exemple ou Alfie Ryner qui sévissent dans ma région (en accès libre sur Bandcamp).
    Bonne découverte si le cœur t’en dit.

    1. Ah, Magma… Je n’ai jamais pu écouter le premier album en entier, et pourtant j’aime le jazz progressif et les saxophonistes comme John Coltrane.

      Merci pour les liens, je mets ça de côté pour plus tard.

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