C’est officiel : acheter de la musique au format physique, c’est être un schnock !

En janvier 2012 – que c’est vieux – je poussais déjà une gueulante sur la mort du format physique en terme de musique. C’est un extrait d’un article sur l’hypocrisie des lois britanniques en terme de « pompage » de CDs pour pouvoir écouter sa musique sur autre chose qu’une platine CD qui m’a fait sortir de mes gonds.

Je cite l’extrait en question :

[…]Quelque part, toute ces lois sont maintenant à quelques années près des combats d’arrière garde. Le succès d’Apple Music et des autres systèmes de streaming nous orientent vers un système de location de contenus qui devrait finir par s’imposer comme la référence en terme de consommation de ces derniers.[…]

Mon sang n’a fait qu’un tour. Outre le fait qu’on part sur une hypothèse qui peut très bien se casser les dents, comme jadis Yahoo Unlimited (vers 2005 – 2006), car je ne crois pas que l’écoute en flux soit l’avenir de la musique enregistrée, c’est une manière de dire que les personnes  qui aime à avoir une version physique d’un album sont des dinosaures pour rester gentil et dans les limites des propos sociaux.

J’ai connu trois changements de supports musicaux. Mon enfance a été bercée le duo 33 et 45 tours en vynile. Mon adolescence par les cassettes stéréos. Puis les CDs et enfin la musique dématérialisée.

Si je n’ai plus de cassettes stéréos – largement plus fragiles qu’un vynile ou qu’un CD – j’ai toujours plus d’une centaine de galettes pour tourne-disque et plus de 600 galettes plastifiées, dont certaines ont un âge assez avancé : 22 ans. C’est l’âge de mon édition originale de « Into The Labyrinth » des Dead Can Dance.

Quand je vais sur Bandcamp, ma source principale d’approvisionnement, un réflexe est de voir si l’artiste ou le groupe propose une version physique. Pourquoi ? Pour ne pas dépendre d’un ordinateur ou d’un smartphone pour écouter ma musique.

D’autres critères arrivent par la suite : pas plus de 5€ pour un album de moins de 5 pistes (sauf si les pistes en question dépassent les 6 minutes), pas plus de 12€ pour un album de 10 à 15 pistes, pas plus de 20€ pour un double CD.

C’est ainsi que sur ma collection d’environ 211 albums (au moment où je rédige cet article), environ 57,3% du total ont proposés des versions physiques.

Sur les deux photos qui suivent, il y a respectivement 64 et 57 albums. Soit un total de 121. J’ai dû en oublier un ou deux au passage, et un ou deux dont j’attends l’arrivée. Donc, au maximum 125 albums sur 211 ou 59,2% du total.

Je passe de coté les quelques 500 autres albums que j’ai, dont la totalité de la discographie d’Opeth, de Dead Can Dance (plus une demi-douzaine de bootlegs), la totalité de Led Zeppelin, 90 à 95% de la discographie de NiN (qui contient 28 références), etc…

Donc, le format physique, même s’il n’est plus au mieux de sa forme, est loin d’être mort et enterré.

L’avenir de la musique enregistrée sera multi-format ou ne sera pas.

23 réflexions sur « C’est officiel : acheter de la musique au format physique, c’est être un schnock ! »

  1. Ils semblent oublier que quand on veut se faire paisir, on aime avoir un truc dans les mains. Alors certes le marché du CD est en déclin (grand déclin même), je ne pense pas qu’il disparaitrat pour autant. Parce que vendre un CD c’est autre chose que de proposer son album en numérique.

  2. Je dois dire que je suis assez schnock dans le sens où j’ai aussi, avec Madame (la vraie spécialiste) plus de 500 galettes argentées, et une centaine de vinyls rescapés des déménagements. Il y en a bien 60% de numérisés sur le NAS familial afin d’aller piocher à l’envie avec les différents périphériques sonores. Et quand je dis numérisation, ça devient de plus en plus le Flac ou le Ogg évidemment.

    Avec beaucoup d’occupations félines, les risques de déteriorations, les poils, etc, ça devient aussi pratique d’écouter non pas en streaming mais en bibliothèque locale et musicale que l’on emporte sur soi la journée.
    Le streaming me sert peu, à part pour découvrir parfois, chroniquer succinctement un album. Mais surtout, nous sommes très tentés un jour de remettre le paquet sur l’installation audio pour les vinyls. Donc ou, vieux schnock et peut être même avec un brin de snobisme mélomane.

  3. Je pense que tu as mis le « y » au mauvais endroit dans « vinyle » ou pour résumer le disque microsillon.
    Pour ces derniers, ma dulcinée a récupéré sa collection de jeune fille plus ceux de la belle-mère ( dont une collection de Charles Dumont), j’ai toujours le lecteur dans un carton.
    Comme toi j’aime bien pouvoir prendre possession de la galette physiquement, ce qui bien difficile de faire avec un fichier .ogg .
    A pluche, suis en attente du groupe de la Mayenne grâce à toi 😀

  4. Pour ma part, j’ai abandonné le format physique: ça prend de la place, je ne compte plus les CD/DVD que j’ai prêtés et qu’on ne m’a jamais rendu (bah oui, je n’avais qu’a être plus attentifs mais pour ma part je prend grand soin de choses qu’on me prête et naïvement sans doute je m’imagine qu’il en va de même pour les autres). Bref, je ne suis pas matérialiste (en tout cas pour cela) et le format dématérialisé (sans DRM et si possible sans perte de qualité) fait mon bonheur à une exception près.

    Ceci étant dit, je comprend que certaines personnes aient besoin de l’objet physique, de la jaquette, du livret, de pouvoir se le faire dédicacer, etc..

    Autant je trouve le streaming gratuit génial pour découvrir des trucs, autant les systèmes de location du contenu pour la musique ça ne me conviennent pas. Pour des films/séries je ne dis pas (bien que je trouve généralement cela trop cher pour ce que c’est) mais la musique ça se réécoute encore et encore selon les humeurs 🙂

  5. Salut,

    En ce qui me concerne, je n’achète pas un album s’il n’y a pas de version cd. Acheter ou louer un truc immatériel ne m’intéresse pas. L’écoute en streaming ? Uniquement lorsque je découvre des albums sur Bandcamp ou les sites d’artistes indépendants ou des sites qui regroupent des oeuvres sous licences art libre ou creative commons avant d’éventuellement acheter les cds. Un cd ou un vinyle, c’est un témoignage de l’époque de sa parution. On ne peut pas en dire autant de vulgaires fichiers numériques sur un disque dur. Et me faire doublement enfiler avec un abonnement à Deezer et autres services du genre ainsi qu’un forfait 3g ou 4g, non merci, la vaseline n’étant jamais fournie gracieusement. De plus, il y a déjà du streaming depuis des années. Cela s’appelle les radios FM.

    Donc, vive le CD et le vinyle.

  6. La cassette audio revient en force, en ce moment je tombe sur plein de labels (certes peu connus) qui sortent des groupes qu’avec ce seul média physique.

    Effectivement il y a une inversion entre le y et i de vinyle.

  7. Je fais aussi partie de ceux qui abandonnent progressivement le format physique. J’ai plus de deux mille albums dans ma musicothèque numérique gérée par un logiciel qui rime avec « thunes » et probablement les deux-tiers au format physique.

    Ça prend de la place. Beaucoup. Voire trop. En plus, je suppose qu’il y a des choses à dire à propos de l’impact écologique du bazar (les CD ne sont pas exactement des produits recyclables). Comme j’écoute ma musique sur téléphone ou sur ordinateur, les formats dématérialisés me conviennent très bien, tant qu’ils ne contiennent pas de verrous numériques.

    1. Je suis d’accord pour la prise de place, et le côté peu écologique des supports physique. Mais, l’un dans l’autre, est-ce moins écologique que les dizaines de milliers de serveurs qui tournent en 24/7 ?

      1. Bonne question, pour les serveurs. Honnêtement, je n’ai pas de réponse.

        Si quelqu’un a une étude sur ce sujet, je suis d’ailleurs intéressé; j’en ai lu récemment une sur les véhicules électriques, sur Ars Technica, qui tendaient à montrer que l’impact écologique global est plus brutal que pour les véhicules classiques.

  8. Ce que je regrette c’est la qualité. Le vinyle c’est chaleureux avec des fois des grésillements. Les cassettes se scratchaient dans l’appareil, bonjour le scotch, c’était chaleureux aussi. Le CD c’est précis mais pas très chaleureux. Le MP3 c’est trop compressé (formule poli pour dire que je ne m’y retrouve pas). Il y a bien eu les DAT qui ont fait un four. Maintenant, il y a bien le FLAC, mais prend trop de place.
    Bref, on a perdu en qualité, et tout le monde s’en fou car un bon nombre n’ont pas connu autre chose.

    1. J’ai connu les vinyles qui se rayaient et les cassettes dont les bandes s’emmêlaient, le passage au CD puis au dématérialisé m’est plutôt apparu comme une évolution bienvenue.

  9. je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai utilisé un CD .
    même en voiture tout est sur carte SD .
    et quelle formidable source de découverte que le streaming. on passe d’un artiste a un autre .c’est un puit sans fond.
    et en plus c’est meilleur pour la planête.

    1. Je ne sais pas si c’est meilleur pour la planète (je serais plutôt de l’avis de Fred sur ce point), mais je suis bien d’accord sur le côté découverte.
      Dans mon précédent commentaire, je ne parlais que de la qualité audio 😉

  10. Je n’ai pas non plus la moindre idée de l’impact écologique qu’ont ces serveurs qui tournent 24/24 pour héberger de la musique par rapport à celui d’un média physique (et là je suppose qu’il y a aussi une différence entre la musique à télécharger et à « streamer »). Ceci étant dit, c’est la même chose pour tout : facture électronique, presse en ligne, etc et même le téléworking !

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