Les « natifs du numérique », une appellation galvaudée ?

Il y a un sketch du trio Bernard Campan, Pascal Legitimus et Didier Bourdon, alias « Les Inconnus » datant de la fin des années 1980 qui commence ainsi, de mémoire : « La révolution, époque vachement troublée. Il y eu l’an I, puis l’an II et puis l’Empire. »

Si vous ne le connaissez pas, je vous le conseille, c’est un petit bijou, même si sur certains plans, il fait son âge.

Si on prend un parallèle avec la notion sociologique des générations, il y a eu la génération X (1960-1980), la génération Y (1980-2000) et la génération des « natifs du numérique » (2000 à 2020 ?). Né en 1974, je suis un exemple même de cette génération X qui a connu la fin de la guerre froide, l’avènement de la micro-informatique personnelle, et qui a commencé sa vie intime avec un morceau de plastique pour éviter de se chopper une saloperie du nom de VIH.

La génération Y, c’est celle qui a vu débouler Internet au milieu des années 1990, pile au moment où ses premiers membres arrivait à l’adolescence. C’est aussi une génération marquée pour sa fin par les Skyblogs et le mythique « Lache tes comms » à chaque érucutation écrite. C’est aussi, pour les enfants de la génération Y qui arrivent sur le marché du travail, un sacré boulet qui montre que le grand « nain ternet » a une mémoire d’éléphant… 🙁

Si on prend la génération des ados actuels, la plupart ont été biberonnés avec de l’informatique personnelle à peu près utilisable, et qui sont souvent des adorateurs des réseaux sociaux, que ce soit l’ancestral fesseur de caprins, le SMS à la mode 2.0 alias Twitter ou encore des services de vidéos comme Youtube.

Comme pour les skyblogs de la génération qui l’a précédé, ceux-ci ont une mémoire d’éléphant et dans quelques années, la génération des « Natifs du numérique » s’en mordront sûrement les doigts jusqu’au coude à cause des traces laissées.

Cependant, je trouve que cette notion de génération de « natifs du numérique » est un peu artificielle. Elle laisse sous-entendre que cette génération qui n’a connu que les réseaux haut débit, les réseaux sociaux, les smartphones et les tablettes tactiles aurait presque la « connaissance infuse » pour tout ce qui est numérique et nouvelles technologies.

Ouvrons une rapide parenthèse :

En oubliant au passage que les dites nouvelles technologies pour les plus connues sont nées au début des années 1990, comme la toile d’araignée mondiale, développée au CERN entre autres par Tim Berners-Lee vers 1992-1993. Ou encore que les premiers navigateurs graphiques datent de 1993-1994 🙂

Donc, nouvelles technologies, si on veut 🙂

Fermons donc cette rapide et nécessaire parenthèse.

Cette génération née depuis l’an 2000 serait donc capable de maitriser l’outil informatique et tout ce qui s’y rapporte, du moins dans l’idée qu’on se fait de la personne « native du numérique ».

Sur 100 personnes de cette génération, combien seraient capables d’ouvrir le capot de leur ordinateur pour essayer de comprendre une panne ? Combien seraient capables de se plonger dans les arcanes d’un logiciel pour essayer de l’améliorer ?

En clair, combien de personnes actives et de personnes passives ? Combien utiliseraient l’outil et combien se laisseraient manipuler par l’outil ?

Pour prendre le parallèle facile des véhicules motorisés, combien de passionné(e)s de voiture seraient capables de soulever le capot et de réparer une panne ? Avec les moteurs qui sont désormais de plus en plus complexe et qui ont tendance à faire une indigestion de circuits électroniques, j’avoue que je ne suis pas des plus optimistes.

C’est ici que le vieux con-battant arrive. Quand j’ai commencé la micro-informatique personnelle, en 1989, si on voulait utiliser son ordinateur autrement que comme une console de jeu, il fallait avoir le courage de se palucher des manuels de plusieurs centaines de pages pour trouver la bonne syntaxe de telle commande en langage BASIC. Pour les plus téméraires, l’assembleur 6502 (Oric), 6510 (Commodore 64), Z80 (Amstrad CPC), 68k (Atari et Amiga) était un passage obligé.

La génération Y a eu droit à MS-DOS et son mythique Memmaker, dont l’utilité portait à caution. Très formateur, surtout quand tel jeu demandait telle quantité de mémoire conventionnelle, telle autre de mémoire étendue, etc.

La génération des « natifs du numérique » n’a pas ce genre de soucis, et ce n’est pas des plus formateurs. Leurs ordinateurs arrivent à tomber en fonctionnement avec une régularité d’horloge helvétique. Mais est-ce que cela les préparera à dépanner leur matériel ou cela les conditionnera-t-ils à appliquer la politique du : « Pourquoi réparer quand on peut acheter du neuf ? »

Politique assez vieille, car on la retrouve dans un roman de 1932, d’un auteur très peu connu, Aldous Huxley dans un livre encore moins connu « Brave New World » traduit en français sous le titre « Le meilleur des mondes ».

Dans le chapitre 3 du livre, on peut lire les contenus des cours d’hypnopédie, dont une phrase qui revient en boucle : « Ending is better than mending » traduit par : « Mieux vaut finir qu’entretenir ».

Il y a bien entendu des exceptions, et j’en citerai au moins une, à savoir Angristan dont le blog tout jeune est quand même assez technique par moment.

Un autre exemple ? On va dire que je suis monomaniaque, mais Cyrille Borne nous montre comment il éduque sa grande fille à dépanner des ordinateurs.

Toutes les générations ont eu droit à des personnes plus curieuses et plus férues de technique, même si certains clichés pûrement sexistes, et parfois très violents, perdurent malheureusement 🙁

Je ne prétends pas être informaticien, juste un utilisateur passionné qui fait tout pour assouvir des besoins dans tel ou tel domaine. Je me sais incapable de pisser du code. Cependant, je ne suis pas un utilisateur complètement passif, donnant un coup de main pour faire du béta-test, de la traduction de documentation.

Que les « natifs du numérique » ait une certaine facilité voire une certaine maitrise des outils numériques, nul ne peut le nier. Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils en maitrisent toutes les subtilités, spécialement si on commence à mettre les mains dans le cambouis.

Surtout si l’utilisation du numérique se résume à balancer des messages courts sur Twitter, cliquer sur des pouces bleus chez le fesseur de caprins ou rigoler comme une baleine devant la dernière vidéo de la dernière start de Youtube à la mode 🙂

Seul l’avenir nous dira si cette appellation n’était pas autre chose qu’une volonté de « commercialiser » toute une génération. Pour le moment, j’ai un léger doute.

21 réflexions sur « Les « natifs du numérique », une appellation galvaudée ? »

  1. Je ne suis pas persuadé qu’apprendre à monter/démonter du hardware soit toujours utile.
    Par contre, savoir des généralités (utilité des composants) je veux bien.
    Après, les logiciels, c’est utile de savoir les installer, savoir où les télécharger, etc.
    Mais pas forcément les coder.
    Installer un OS restant, à mes yeux, le petit plus « ultime » mais pas nécessaire.
    La fille de CB a un papa qui veut lui montrer ça mais de mon côté, mon fils s’en fiche même s’il est peut-être encore trop jeune pour apprendre.
    Plus tard, je lui apprendrai ce que j’ai dit plus haut et s’il veut aller plus loin, ok.
    J’ai de la RAM à installer prochainement pour quelqu’un de ma (belle-)famille, vu qu’il est assez « manuel » et bricoleur (même dans l’âme), j’essayerai de lui faire installer s’il le veut (sans forcer)…

    1. Je ne suis pas persuadé qu’apprendre à monter/démonter du hardware soit toujours utile.

      En cas de petite panne matérielle ou pour sortir la poussière incrustée, ça peut servir.

      Après, les logiciels, c’est utile de savoir les installer, savoir où les télécharger, etc.
      Mais pas forcément les coder.

      Combien d’utilisateurs lambda savent récupérer et installer des logiciels en toute sécurité ? 10% ?

      Ensuite, chaque cas est différent.

  2. (bon je vais me servir de ce commentaire comme brouillon de ma synthèse d’articles)

    Je suis tout à fait en phase avec ta reflexion sur cette generation du numérique. J’ai l’occasion dans mon travail de voir des apprentis et stagiaires et de les tester sur quelques sujets en rapport plus ou moins avec l’informatique, de voir comment ils utilisent leurs mobiles, les outils bureautiques, etc… Et je dois dire que je suis assez étonné de leurs manques de connaissance, de curiosité surtout avec toute la masse de connaissances qui leur tend les bras.

    J’aurais rêvé d’avoir ça à leur age. J’aurais rêvé de pouvoir faire une recherche sur un sujet sur lequel je bute à tout moment grâce à mon smartphone. Mais le plus souvent, ils attendent que ça vienne tout cuit de ma part et préfèrent passer le temps en tchatant ou en allant sur leur mur de fesse de caprin mâle. Niveau hardware, c’est évidemment du fait qu’ils ont directement une tablette et un portable absolument pas démontable qu’ils n’ont aucune idée du fonctionnement de l’engin. Et ils n’ont souvent jamais été farfouillé dans la structure du système pour comprendre comment bidouiller dessus.

    Niveau programmation, à moins de tomber sur quelqu’un qui est tombé dedans, ils vont penser à « une macro » sans savoir comment en faire, et sans penser aux simples fonctions mathématiques plus facile à intégrer. L’autre jour je parlais de petits calculs sur des matrices simples et même si j’ai un peu perdu de vue les notations mathématiques, ils n’ont encore aucune idée de l’application de ce qu’ils ont vu au lycée dans des cas du réel.

    L’avantage que nous avons est d’avoir vu se construire les produits numériques pas à pas, autant que l’internet et d’avoir participé à leur diffusion. Eux ont un produit tout fait, pas customisable pour un sou et ne veulent surtout pas savoir ce qu’il y a derrière. Plus grave, dans leur métier ils devront utiliser de plus en plus l’informatique pour des reprogrammations et reset de programmes. Au moindre blocage, le reflexe n’est pas de comprendre le fonctionnement mais de se tourner vers…. la génération X. A se demander finalement si nous ne sommes pas la vraie génération du numérique ?

    Par contre, je tarde à trouver ce qu’ils ont encore apporter, la stagnation du web me paraissant notoire depuis 10 ans. C’est là leur vrai défi, au delà des facades que constituent les applis mobiles.

  3. Bonjour Fred,

    ton billet reprend les constatations faites par les professionnels de l’Éducation. Ce n’est pas parce qu’un jeune de la génération Z (quelle lettre va t’on utiliser pour la génération suivante soit dit en passant ?) sait pianoter sur une tablette qu’il est conscient de ce qu’il fait sur internet.

    Le discours de restitution de la ministre de l’Éducation () résume bien la position officielle :

    Permettez-moi d’ouvrir cette journée par une question: qu’appelle-t-on un « digital native » ? La formule dit une certaine fascination pour l’aisance apparente avec laquelle les générations les plus jeunes s’approprient leur environnement technologique dans sa dimension numérique : internet, téléphones portables, réseaux sociaux, communication instantanée, vidéos, consommation à distance, tout cela paraît, pour eux, si simple et naturel, que leurs aînés en conçoivent un étonnement toujours renouvelé.

    Qui n’a pas dans son entourage ces enfants et adolescents capables de jongler en permanence avec les multiples applications de leur téléphone portable, tout en consultant une douzaine d’onglets web et en conversant avec des amis sur tel ou tel service de téléphone par internet ?

    Qui n’a pas admiré, non sans se poser certaines questions, ces petits enfants qui manipulent intuitivement des tablettes vers 2 ou 3 ans, alors même que parler leur demande un apprentissage ?

    Nous serions donc entourés d’une génération technophile et techniquement compétente alors que nous, les adultes, « migrants du numérique », aurions tout à apprendre.

    Mais tout est-il si simple ?

    Il va sans dire que les jeunes « ultra-connectés » savent bien faire des choses que nous peinons parfois à apprendre, ou ne savons pas faire… Et que chaque jour de nouveaux génies émergent.

    Mais cette immersion dans un bain d’équipements et d’applications numériques, aussi prolongée soit-elle, ne peut pas suffire à rendre notre jeunesse compétente sur tous les enjeux et usages du numérique. L’utilisation intuitive du numérique ne vaut pas compréhension des mécanismes techniques qui en sous-tendent le fonctionnement. Elle ne vaut pas non plus capacité à utiliser le numérique de manière éclairée, comme individu et comme citoyen.

    Quelles sont les vraies compétences numériques de notre jeunesse ? Que vaut, en vérité, la formule « digital native », quand on sait que seulement 7 % des 15-29 ans ont de très bonnes compétences informatiques, comme une étude autrichienne de 2014 nous l’apprend, et 45 % des étudiants ne font qu’un usage rudimentaire des technologies – c’est là une étude australienne qui nous le dit – , leurs compétences se limitant à des compétences associées au mode de vie : usages de réseaux sociaux, consommation de vidéos ou de jeux.

    Je crois que le « digital native » est un mythe, qui détourne notre attention des priorités. Les apprentissages informels ne peuvent former que des compétences incomplètes. Certaines compétences n’en sont pas réellement. Les jeunes eux-mêmes, à qui nous tendons un miroir déformant, surestiment souvent leurs compétences numériques. Traversons donc les apparences, afin de pouvoir réfléchir au rôle, plus que jamais d’actualité, de notre école dans la transformation technologique du monde.

    Les enjeux sont immenses. Que pourra faire, demain, la jeunesse si elle ne possède pas les clés du numérique, dans un monde chaque jour plus connecté ? Comment pourra-t-elle apprendre ? Quels métiers pourra-t-elle exercer ? Que pourra-t-elle créer ? Quels citoyens pourra-t-elle former ?

    La responsabilité de l’école est engagée, car c’est à l’école d’accompagner le processus d’apprentissage. Elle le fera en fondant les transformations liées au numérique sur des savoirs fondamentaux, qui conservent leur place essentielle : lire, écrire, compter ; mais aussi en valorisant le rôle des enseignants et en préservant l’importance de la mémorisation et l’exigence de correction linguistique. Car c’est bien dans une logique d’accès à l’excellence et non de facilité ou de complaisance vis-à-vis de l’air du temps que l’adaptation pédagogique au numérique doit se construire. La responsabilité de l’école est globale et nous en avons pris acte dans le socle commun, qui dit les connaissances, les compétences et les éléments de culture que chaque élève doit avoir acquis à la fin de la scolarité obligatoire. Elle se traduira dans les nouveaux programmes de la scolarité obligatoire, j’y reviendrai, mais aussi par un soutien qui, loin de nier la formidable capacité des jeunes à apprendre par eux-mêmes dans les domaines qui les intéressent, viendra contribuer à leur accomplissement personnel, intellectuel et professionnel. Contribuer de trois manières :…

    La plupart des philosophes et sociologues tiennent le même discours au sujet de la génération Z.

    à bientôt,

    Patrice HARDOUIN

  4. Bonjour Fred (et les autres),

    Je poste pas souvent, je fais partie de cette génération Y qui n’a pas eu de Skyblog et qui faisait attention à ce qu’elle faisait sur Internet jusqu’à ce qu’elle lise l’article de Ploum : Protégez votre vie privée : noyez le poisson !.

    On a commencé par des pseudos, on a vu que nos « modèles » blogueurs (toi, Cyrille, Seb, Timo, les frères Dorne, et j’en passe, beaucoup sont partis) n’en utilisaient pas ou plus, donc on s’en est passé à notre tour.

    Eh bien nous sommes souvent pris entre deux feux : vus par la génération X comme justement de petits kikoolols, et par les générations Y et Z comme des magiciens « qui arrivent à parler avec l’ordinateur » (sic).

    Quand j’arrive à me voir dans les problématiques « du con qui dit oui » de Cyrille, à me dissocier de ma propre génération pour me sentir plus proche de celle qui la précède, à adorer Halt & Catch Fire lorsque mes propres frères et sœurs ne jurent que par A Social Network, je me dis qu’il ne s’agit pas d’un problème de génération.

    Il s’agit simplement d’un problème de curiosité. Nous sommes spéciaux parce que nous nous intéressons à ce qu’il y a sous le capot. Mes parents devaient taper leurs lignes de BASIC pour jouer à un jeu, maintenant ils ne peuvent plus jouer qu’à des point’n’click. Ils faisaient leurs propres macros Word, maintenant ils savent à peine taper une ligne d’HTML. Ils étaient spéciaux, ils n’ont pas cultivé leur curiosité. La technologie a évolué pour devenir de plus en plus simple d’utilisation, user friendly, et seuls les plus curieux se demandent encore comment ça marche, peu importe la génération.

  5. Je fais parti de la génération née entre 70 et 80, celle qui a manipulé la micro-informatique. Dans ma génération, tout le monde ne s’intéressait pas à l’informatique ou avait la chance d’avoir un ordinateur personnel. Au lycée par exemple, sur une classe scientifique de 25/30, nous étions 5/6 à avoir un ordi, à bidouiller, à être passionné par le domaine : ce n’était pas d’ailleurs forcément bien vu : que ce soit par les profs ou les parents.
    Les temps ont bien changé, qui peut jeune ou pas éviter le contact avec un ordinateur/internet/informatique aujourd’hui : quasi personne !
    Il y avait une minorité de passionnés dans notre génération, il y a toujours des passionnés dans les générations suivantes. Ce qu’il y a en plus : ce sont ceux non passionnés mais qui n’ont pas le choix d’utiliser. Une partie de notre génération s’est tourné vers l’info par choix/passion et les générations suivantes elles n’ont guère eu le choix déjà.

  6. Né en 62, j’ai aussi fais mes armes sur une machine à écrire avec un écran sous Basic avec des goto , gosub, print:print: etc….avec les sempiternels « erreur de syntaxe!! »
    On sauvegardait ses « créations » sur des cassettes audio via un magnétophone relié par une fiche DIN . Ces balbutiements de faux barbu m’ont permit de décrocher un job dans la technique son-lumières dans les années 80.
    Aujourd’hui, je clique comme tout le monde….mais je tente de me soigner en jouant du TTY ce qui me donne l’illusion d’être un peu geek.
    Mes gamins eux n’ont pas connus W$ et j’espère pouvoir les inciter à découvrir l’informatique par eux même.

  7. Salut.
    Je fais parti de cette generation des natif du numerique et je me suis souvent demandé pourquoi les gens ne savaient pas grand chose de l’informatique à part utiliser Facebook/Twitter et consort.
    En faite j’en suis arrivé à une reponse simple : ils n’en ressentent pas le besoin. C’est vrai, au fond, ca leur sert a quoi de savoir coder si ils font pas de choses specifiques ? Personellement, je suis tomber dans le bain de l’informatique grace a 2 oncles joueurs de Counter-Strike. Etant petit ( je devais avoir 7/8 ans ) je voulais absolument jouer avec eux. Et c’est ainsi que j’ai appris a utiliser un ordinateur -> je jouais a des jeux, et quand le PC planter / les jeux ne voulaient pas marcher je devais me debrouiller tout seul, mes oncles n’etant pas forcement toujours chez moi. La 1ere fois que m’ai venu l’idee de nettoyer mon pc c’est parcequ’il a fait un bsod et que ca s’entait le cramer… Puis j’ai appris que je pouvais l’ameliorer par petite touche : j’ai donc appris a le demonter entierement et a le remonter, seul etant donner que mes parents n’y connaissaient rien.
    Aujourd’hui je sais coder, simplement parceque arriver au college je ne trouvais plus de jeux qui m’interresser et j’avais donc entrepris de creer le meilleur jeu du monde. Maintenant au lycee, je repar les pc des copains. C’est un peu « mon gagne pain ».
    Mais les autres ? Ceux dont les jeux video ne les interressent pas ? Ceux qui n’ont pas l’utiliter de creer leurs programmes ? Ceux qui n’ont meme pas de PC, simplement une tablette ou un smartphone. Ils n’ont simplement pas besoin de tout cela. Et meme si ils ont besoin de rafraichir ou de reparer leur pc, il y a toujours quelqu’un pret a le faire pour une dizaine d’euro.

    1. Merci pour le commentaire. Et je suis d’accord avec le constat que tu dresses. Le problème est le manque de curiosité. Ou simplement la facilité de se dire qu’il y a toujours le geek de service pour les sortir de la mouise dans laquelle ils sont.

      Dommage que ce manque de curiosité mélangée à la peur de mal faire fasse que nombre de personnes se considèrent comme nulles et n’en démordent pas…

      1. Je te rejoins comlètement sur ta dernière remarque Fred. C’est dommage d’autant plus que parmi ces personnes, il y a des personnes qui font preuve de bon sens, de logique, ont des idées et réflexions bien intéressantes parfois, souvent des femmes d’ailleurs.

        Nous en avons tous rencontrés de telles personnes.
        La dernière en date, perso, ma voisine dans l’ascenceur, ayant remarqué que je trimballais un pc à réparer, qui me dit :

        « Je n’y comprends rien. Je suis nulle. » Et pourtant on sentait une envie de savoir, de comprendre, une certaine curiosité derrière cette déclaration.

        « Tant mieux ! Cela veut dire que vous êtes logique. » lui ai-je répondu, en référence au fait de cliquer sur démarrer pour éteindre.

        J’ai toujours une sympathie d’entrée pour ces personnes qui se disent « nulles » car leur raisonnement est loin de l’être la plupart du temps.

  8. Bonjour,
    bien que je suis d’accord avec les propos tenus dans ce billet, je pense qu’il est important de rappeler que la curiosité et la passion sont des choses qui touchent toutes les générations.

    Techniquement je me situe dans la génération Y puisque je suis né en 1996 mais j’ai connu l’informatique des natifs du numérique. Certes l’assembleur est une notion abstraite pour moi et il m’arrive d’envier la génération X. Néanmoins lorsque j’étais sous Windows 2000, puis Xp, puis Vista, puis 7, je jouais beaucoup avec l’invite de commande. Notamment pour faire des scripts batch et visual basic. J’avais beau avoir un OS qui installait les drivers presque tout seul comme un grand, l’informatique me rendait curieux.

    L’informatique est ensuite devenue une passion à partir du moment où j’ai découvert ubuntu, puis debian, puis fedora, puis Mageia, puis Archlinux. (et là je me lance lentement mais sûrement dans FreeBSD)
    Je connais l’html, le css, le xml, le javascript, le C, le C++ et j’apprends, là aussi lentement mais sûrement, le Vala, le Python et le Php. Sachant que j’ai commencé à m’y mettre sérieusement il y a 4ans (à peine) je pense qu’on peut dire que je suis bel et bien ce qu’on appelle un passionné. (C’est dingue ce qu’on peut faire par autodidaxie 🙂 ) Alors oui j’ai la chance de trouver des bons cours sur le web en 2015 pour apprendre les rudiments de l’informatique, mais parfois j’apprends sans même le vouloir. Gnome-Shell étant môche par nature (oui oui je sais les goûts et les couleurs… :P) j’ai tâté du css alors que je n’avais pas les bases. Qu’importe, quand j’ai attaqué l’html, étant donné que j’avais pour habitude de modifier mes thèmes pour Gnome Shell, faire du thèmage et de la mise en forme en css n’était pas bien compliqué pour moi.

    Parmi mes amis, certains n’aiment pas GNU/Linux et préfèrent MS-Windows et bien qu’ils soient sur un OS fermé, la plupart d’entre eux font du visual Basic, du java, du Php, bref ! Ils programmes. (Comme quoi on peut aussi s’épanouir informatiquement parlant avec Windows.)

    Alors oui il y a énormément de personnes de mon âge qui regardent encore leur clavier pour ne serait-ce que taper un mot. Des personnes qui confondent encore « Navigateur Web » et « Moteur de recherche » ou encore « charger » avec « télécharger ». Ça m’agace dans un premier temps, puis dans un second temps je me dis que ces personnes utilisent un ordinateur comme on pourrait utiliser une télévision. Ils ne sont pas passionnés par l’informatique et c’est leur choix. Si certains ne savent pas utiliser correctement un ordinateur, d’autres savent jouer d’un instrument de musique ou autre.

    Le problème de la génération des natifs du numérique vient peut-être du sens que l’on donne à cette appellation « natifs du numérique ». La génération n’a pas de problèmes. Ils y en a qui aiment et d’autres qui n’aiment pas l’informatique, tout simplement. 🙂 (Pardon pour le pavé…)

  9. Tien un exemple me vient en tete. Durant l’annee, notre prof de math a tenter de nous initier a la programmation en python sur nos heures d’AP. Nous sommes une trentaine en classe de 1ereS et les ordi sont plutot pourris ( ils ont environs 10 ans et tournent sous windows xp )
    Plusieurs type de personne se sont manifestees :

    – Il y a d’abord ceux que ca n’a absolument pas interresse depuis le debut. ( 2 ou 3 )

    – Vient ensuite ceux qui avaient deja coder sur PC dans divers langage de prog. ( 2 personnes )

    – Les flemmard qui avaient automatiser dans leurs calculatrice tout les truc redondant et repetitif comme les algorithme. Eux j’hesite a les mettre avec ceux qui codent sur PC ( 4 )

    – Ceux qui n’ y connaissaient absolument rien ni en programmation ni en algorithmique et qui ont fait des efforts au cas ou ca pouvait rapporter des points ou parcequ’ils etaient de toute facon la pour 1h et qu’il y avait rien d’autre a faire. ( 10 environs )

    – Ceux qui ont abandonner au 1er « Syntax error » en pretextant que c’est trop dur pour eux et qu’ils y arriveront jamais ( 4 ou 5 ). Ces personnes sont typique de ceux qui « ne comprennent rien en math, svt, physique, *inserer autre matiere* » et qui partent tous defaitiste.

    De tout cela j’en est deduis deux choses :
    -D’abord la majorite de la classe a plus ou moin jouer le jeu et a reussi avec plus ou moin de brio, donc c’est a la portee de tout le monde. Cependant seul 2 ou 3 personne ont pris la spe ISN ( Informatique et Sciences du Numerique ) en terminal. Il faut donc un stimuli autre que la curiosite -> une recompense ( ici obtenir une bonne note ou vaincre l’ennui ). Quand cette recompense disparait l’envie d’aller plus loin aussi.

    -Secondement, ceux qui echouent sont ceux qui ont abandonner avant meme de commencer.

    J’ai aussi remarque dans les commentaires que vous parlez beaucoup du manque de curiosite chez les  » natifs « . J’aimerais cependant faire remarquer quelque choses : ce manque de curiosite est commun a toutes les generations. Mes parents sont de 1980 et ne connaissent pas grand choses d’autre que Facebook et Twitter. Il en va de meme pour la plupart de mes connaissances qui sont dans cette tranche d’age.

    Voila j’ai fini mon pave, au passage desole pour les accents manquant et les fautes de frappes / orthographes et la mauvaise mise en page, c’est pas pratique d’ecrire depuis un mobile.

    1. Merci pour ce long commentaire qui m’a fait très plaisir. Cela apporte un éclairage, et surtout, il vient d’une personne qui est pile dans la catégorie (ou presque) des natifs du numérique. Apparement, pas grand chose n’a changé dans la filière scientifique depuis que j’étais au lycée (1989-1993).

      Le problème est que le manque de connaissance est une source de création de testicules en or de la part de dépanneurs peu scrupuleux…

  10. Cette histoire de depanneur peu scrupuleux est tellement vrai. En 3eme on devait faire un stage et j’ai ete dans une boite de depannage informatique. Une mamie est venu avec un vieux pc qui n’avait certainement pas ete nettoye depuis de nombreuse annees et qui s’eteigner tout seul -> formatage et on refait payer la license windows au passage.
    Un homme avait un probleme de wifi -> formatage ( toujours la license windows a repayer ) + changement de la carte reseau. Le pire c’est que le reparateur a tester la carte reseau, elle marchait bien et il l’a gardee pour lui.
    Le pc fait un bruit monstre -> on formate + depoussierage + on en profite pour changer les ventilo.

  11. Bonjour,

    Voilà un sujet qui me passionne depuis quelques temps, et je me suis fait quelques réflexions sur l’historique et les implications, et je pense effectivement qu’il y a là un sujet essentiel. Alors j’y vais de mon « petit » commentaire.
    Alors pour situer je suis un vieux Y (1981), je ne me suis intéressé à l’informatique et à l’intertube que très tard (mon premier PC perso date de 2005). Mon premier Linux date de 2013. Mon premier serveur personnel de cette année.
    Pour revenir sur le sujet, je dirais que le manque de curiosité pour l’informatique est à mon sens normal. Tout le monde ne s’intéresse pas au fonctionnement de ce qu’il utilise. Par contre je trouve effectivement malsain de s’émerveiller de voir tant de jeunes utiliser ces puissants outils sans avoir la moindre idée de ce qui se passe derrière l’écran. Cette génération est totalement dépendante de ces outils. Et le fait qu’elle n’en comprenne strictement rien est à mon avis très dangereux.
    C’est pourquoi je trouve très préjudiciable que le principe de fonctionnement d’un ordinateur programmable comme d’internet et ses principales technologies d’accès et protocoles ne soit toujours pas intégré au tronc commun de l’école obligatoire. En effet les ordinateurs programmables, nous en utilisons tous les jours, dans quasi tous les aspects de notre vie quotidienne (smartphone, tablette, four programmable, imprimantes, voiture, smart-tv et maintenant même la domotique qui pointe son nez…). En fait quasi chacune de nos actions au quotidien impliquent de près ou de loin un ordinateur (c’est un programme informatique qui décide le prix de mon assurance, le magazine TV est aujourd’hui un magazinetv.fr, même la caisse enregistreuse de mon boulanger est un ordinateur). Savoir ce qu’est un ordinateur fait donc partie aujourd’hui de la culture générale de base, et chacun devrait recevoir cet enseignement.
    On ne peut d’ailleurs pas le reprocher à ces jeunes, puisqu’on a laissé la main sur le sujet à quelques grosses firmes qui ont tout intérêt à maintenir leurs utilisateurs dans l’ignorance. C’est pourquoi ils ont conçut des outils non démontables, non modifiables, des OS où l’on doit s’assoir sur la garantie constructeur pour pouvoir simplement administrer son système. Comment reprocher aux jeunes à qui l’on donne un truc qui marche sans avoir besoin de mettre les mains dans le cambouis, de ne pas regarder ce qu’il y a derrière, alors que regarder derrière est interdit!
    Pour l’Internet, il s’est produit exactement la même chose. Un outil a été créé pour nous libérer tous, et nous avons laissé quelques grands industriels le transformer en télé 2.0, avec laquelle on abrutit aujourd’hui cette génération du numérique avec encore plus d’efficacité que ne le faisait la télévision (puisque le semblant d’interactivité permet en plus de mesurer l’efficacité des méthodes de « lavage de cerveau » en temps réel).
    Désolé pour le pavé, mais je suis vraiment inquiet de voir que notre système éducatif ne fait rien pour donner à nos jeunes les moyens de s’y retrouver dans un monde numérique. Et pire encore, on se félicite de voir à quel point ces jeunes sont devenus les esclaves de quelques grandes entreprise peu scrupuleuses…
    Je pense que c’est un sujet d’actualité essentiel, et je suis bien heureux de voir que le sujet apparaît ici où là.

  12. D’ailleurs à trop m’emporter j’en perd le lien avec l’article… D’où le rattrapage :
    Apprendre les bases à tous est aussi le meilleur moyen de susciter des vocations. C’est lorsque j’ai monté mon premier PC à presque 30 ans, puis en installant ma première distrib linux un peu plus tard que j’ai commencé à m’intéresser vraiment au sujet. A vouloir comprendre comment ça marche, et ce qu’on peut faire avec.
    Je pense que tant qu’on a devant nous une boite noire qui juste marche, la question du comment ne se pose même pas…

  13. Ça a été plus ou moins déjà dit, mais de nos jours, industriels ou éditeurs font tout pour que les utilisateurs ne soient que de simples consommateurs. Les appareils sont conçus de telle sorte qu’ils ne soient pas démontables (Apple utilise par exemple un format de vis propriétaire), tout en rappelant au passage que le démontage annule la garantie.

    Même chose niveau logiciel, où tout est fait pour que l’utilisateur ne puisse rien casser par accident, limitant de se fait la bidouillabilité. La tendance est également à supprimer toute information superflue qui pourrait perturber l’utilisateur. De nos jours, la plupart des navigateurs suppriment le protocole utilisé dans une URL, ne laissant que le nom de domaine. L’utilisateur ne peut donc plus s’interroger sur la signification du http, et donc chercher à comprendre la notion de protocole.

    On se retrouve donc avec des boîtes magiques où il n’y a plus rien à comprendre. On l’allume et ça nous donne l’illusion d’être actifs, alors qu’en réalité, cliquer sur tel ou tel lien pour afficher une page Facebook ou une vidéo YouTube reste une activité passive de simple consommateur.

    Pour reprendre fredololo, « C’est pourquoi je trouve très préjudiciable que le principe de fonctionnement d’un ordinateur programmable comme d’internet et ses principales technologies d’accès et protocoles ne soit toujours pas intégré au tronc commun de l’école obligatoire ».

    Je pense que le gros problème du système éducatif français, c’est qu’il s’agit avant tout d’apprendre par coeur et bêtement. On nous apprend à être individualistes plutôt que de travailler ensemble, et comme on a pu le voir avec les récentes épreuves du bac, on fait la chasse à la technologie qui n’est là que pour tricher, alors que le monde a changé et qu’on peut désormais, à tout moment, trouver rapidement l’information dont on a besoin.

    À mon avis, il faudrait donc tout revoir, travailler l’esprit critique, la recherche d’informations, le travail collaboratif, le do it yourself, la bidouille…

    Tous les postes informatiques devraient être sous GNU/Linux et n’utiliser que des logiciels libres, on devrait arrêter de leur dire que la copie c’est forcément mal (ils ne parlent jamais du fait qu’avec le libre, c’est non seulement autorisé, mais également encouragé), que oui ils peuvent chercher à comprendre et améliorer leurs outils, qu’ils peuvent contribuer à Wikipédia, OpenStreetMap… et que finalement, c’est tout de même mieux de participer, d’échanger ses connaissances, sa culture, son information, de débattre…

    Et là, on en ferai de vrais citoyens libres de leur destin, plutôt que simple consommateurs conditionnés à bien respecter les règles et ce que racontent les médias de masse.

  14. En fait, de ce que j’ai remarque dans mes cours, on tente de nous inculquer un esprit critique mais pas de la bonne facon. Par exemple en Francais, ou on nous apprend a faire des commentaires litteraire dans l’espoir fou qu’on les utilise au quotidien pour tout les sujets.

    Niveau informatique ce qui m’enerve le plus ( et pas que moi si j’en crois des conversations surprise entre certains prof ) au lycee, c’est de un que tout se fait sur des logiciels proprietaire, et de deux que cela entraine de nombreux cout facilement dispensable.

    Une licence windows / office pour equiper un parc d’environ une centaine de pc a un cout non negligeable. Il en va de meme pour Pronote, le logiciel permettant de faire l’appel et de rentrer les notes. Surtout que ce dernier est bourre de failles et de bugs en tout genre.

    Le pire dans tout ca, c’est l’etat des ordi. Dans mon lycee ils sont sous windows xp et je ne sais absolument pas si l’extension du suivi de MaJ a ete payer. Il faut parfois plus de 30min ( c’est long, surtout quand le cours n’en dure 50 ) pour les allumer et ils sont toujours entrain de freeze, voir crash. Les logiciels ne sont pas mis a jour ( firefox en version 30.x ). Et dire qu’il serait plus simple d’installer un linux sur les pc. Surtout que certain profs tournent sur linux !

    Cependant tout n’es pas perdu ! Le libre resiste encore et toujours a l’envahisseur ! On utilise Geogebra ( geometrie ) et Xcas ( resolution d’equation entre autre ) !

    Avec un ami on a regle la plupart de nos probleme de lenteur et de securite meme si ca sert pas a grand chose quand c’est pour les cours : on a chacun une cle usb 32go sur laquelle on a installer un os et toute la bureautique necessaire. On la branche au pc et on boot dessus ( oui le bios n’est pas protege ). On a d’ailleur ete convoque dans le bureau du directeur avec nos parents pendant 2h en tentant d’expliquer que non on ne tente pas de cracker le systeme et que oui c’est autorise ( ou plutot que ce n’est pas interdit etant donner qu’il n’y a pas d’installation sur la machine ) dans le reglement.

    Au passage a tout les lyceen qui passerait par ici : lisez bien le reglement interieur de votre lycee, puis profiter de tout ce flou juridique a votre avantage. Par exemple si vous changez l’ordre de boot du pc c’est interdit, parcequ’il y a modification sur la machine. Mais si il y a un bouton permettant de choisir sur quel peripherique boot, c’est autorise car on a pas modifie de reglage.

    Je conseille quand meme de garder un log de ce que vous avez fait sur la machine, au cas ou on vous accuse d’avoir modifier le mot de passe admin etc… ( meme si dans mon bahut tout le monde sait que l’identifiant et le mdp administrateur sur la machine c’est « admin)

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