36 heures sans connexion ADSL : un dur et court sevrage numérique…

Tout en écoutant « Blackwater Park » d’Opeth, je m’apprète à faire le récit des 36 dernières heures d’un accroc du numérique sans sa dose. Car il faut être honnête : la connexion aux outils du numérique est une drogue dure, à l’image de l’alcool, du tabac (pour rester dans les substances licites) ou des opiacés.

Évidemment, on ne met pas sa santé en jeu avec l’addiction au numérique, mais il suffit d’avoir un incident de connexion ADSL pour comprendre à quel point « l’homo numericus » est un être fragile. Tout commence le 23 juin 2015. Alors que je me lève pour prendre ma dose quotidienne d’informations avant d’attaquer mon petit déjeuner, je tombe sur le cauchemar absolu de « l’homo numericus » : ma box est bloquée au tout début de sa connexion au réseau. Pour les utilisateurs de Free, cela correspond à l’étape 2 : en clair, le routeur cherche en vain à accrocher une connexion au grand réseau mondial.

Mon réflexe est de prendre mon téléphone portable et de prévenir mon fournisseur d’accès. En 5 minutes, l’incident est rapporté. 20 minutes plus tard, grace à la connexion 3G de mon smartphone (étrangement, la couverture 4G de mon opérateur mobile s’arrête à une centaine de mètres de mon appartement), j’ai un courrier électronique me confirmant de l’ouverture du ticket et qu’une enquête est en cours.

J’arrive à me connecter à mes réseaux sociaux, les fantômatiques Google+ et la Framasphère* pour grapiller quelques informations. J’acquiers une confirmation : un écran de 4,5 pouces n’est pas vraiment idéal pour faire de la navigation internet basique.

Quand on a l’habitude de pouvoir accéder au « grand nain ternet » avec un écran d’au moins 10 pouces de diagonale, ça pique vraiment les yeux.

J’essaye aussi les conseils qu’on me donne et qui ne s’avèrent pas franchement utiles : le coup d’éteindre la FreeBox durant une demi-heure en la débranchant du courant, puis en la rebranchant me donne toujours un blocage à la même étape. Avec une FreeBox qui est en fonctionnement plus ou moins régulier depuis novembre 2011, j’en viens à penser à une vieillesse du matériel.

Par chance, mon smartphone Wiko Kite 4G me permet d’obtenir un accès internet via le tethering. Cela me fait revenir une bonne quinzaine d’années en arrière sur le plan technique : devoir surveiller sa consommation, et surtout sa durée. Même si j’ai un débit qui fait penser à du bon 2 à 3 Mbps/s, je suis loin du confort de ma ligne fixe qui montent dans les 17 à 20 Mbps/s.

Les personnes qui n’ont pas connue la grande époque des connexions en RTC ne peuvent pas connaître ce genre d’angoisses.

De plus, même si je suis limité à 20G de données sur le plan mensuel, je limite mes connexions au strict minimum : mettre à jour mon pc fixe et mon portable. Même si j’ai dû me connecter durant une petite heure en cumulée avec comme modem mon portable, ma consommation de données s’en est pris plein la tronche : près de 600 Mo ! L’arrivée du noyau linux 4.0.6 n’a pas franchement aidé… Il pèse 58 Mo, et j’ai dû le faire récupérer par deux fois.

Le 23 juin au soir, je reçois un autre message de la part du service technique : un technicien doit être envoyé dans les 7 jours ouvrés pour voir s’il n’y a pas un problème au niveau du répartiteur local.

J’avoue que je m’attends au pire, et à une coupure qui s’éternise. Voir le délai de 7 jours ouvrés maximum me plombe le moral. La nuit passe, et ce matin – j’écris ce billet le 24 juin – je rebranche la Freebox que j’avais éteint durant la nuit. Même topo, bloquée en étape 2.

Au bout de cinq minutes de souffrance, je la débranche. La journée passe. Vers 17 h 30, décidé à écrire ce billet, et ayant besoin d’une photo de la Freebox bloquée en étape 2, je la rallume. Après avoir satisfait un besoin plus que naturel – il ne faudrait jamais abuser du thé aux fruits rouges – au moment où j’observe le panneau de la Freebox, celle-ci m’annonce l’étape 3… 35 secondes plus tard, elle arrive à l’étape 4, puis l’heure s’affiche.

Je ne saurai sûrement jamais ce qui s’est passé, mais je peux penser à une fausse manipulation au niveau du NRA qui a dû interférer avec ma connexion. Je parle en titre de sevrage, car il faut rester honnête : tout se fait par internet de nos jours. Que ce soit l’achat de musique, de livres, de films, les démarches administratives, le contact avec des connaissances qu’on voit en chair et en os deux fois par an, etc.

Je ne crie pas victoire pour autant. J’espère juste que je n’aurai plus à rapporter un problème de connexion de ce style avant plusieurs mois. Car le temps peut devenir très long, surtout quand la moindre activité sur certains plans (comme celui professionnel) un peu poussée nécessite de récupérer des informations sur le « grand nain ternet ».

Je vois parfois le graphique suivant, à savoir la pyramide dite de Maslow légèrement modifiée, et je me dis qu’on est pas très loin de la vérité pour l’homo numericus !

 

19 réflexions sur « 36 heures sans connexion ADSL : un dur et court sevrage numérique… »

  1. Bon courage alors. 🙂

    Personnellement j’utilise presque exclusivement la connexion 3G de mon téléphone au quotidien avec mon forfait 3Go illimité. Lorsque je dois faire une mise à jour de ma archlinux, j’édite la liste des paquets à mettre à jour histoire de ne pas tout faire un seul coup. (Sinon au bout de 2 semaines, la mise jour peut me prendre une bonne journée !)

    Du coup je peux comprendre ce qui t’arrive. (Bien que je sois en illimité, au delà de 3Go utilisé je passe en débit réduit…)

    1. J’avoue que le tethering, j’espère n’avoir à l’utiliser de nouveau que le plus tard possible. Sinon, sur le plan des mises à jour, évite de faire trop cela. Pour éviter une instabilité de ton système.

  2. Le problème du « débit réduit » c’est que c’est minitelesque en vitesse… sinon ça marche bien le tethering…
    Au passage, la dernière fois que j’ai eu un souci de Freebox « grillée » (panne à cause de l’orage), j’ai dû attendre plus de 15 jours qu’un technicien Free vienne constater la même chose que moi.
    Chez Orange, on m’a prêté un « domino » (boîtier qui capte la 3G Orange et te fait un point Wifi) le temps de la panne, qui n’a duré que 2 jours car le technicien « avait 5 minutes devant lui il a réglé notre problème et nous a appelé ». Véridique.
    Free, tu as le prix.
    Orange le service, je pense.
    Mais je regrette Free :p

  3. Je touche du bois et même du singe, cela est arrivé une fois mais cela a duré plus de 8 jours (je n’étais pas seul puisque dans le village, les abonnés du même réseau que moi étaient dans le même cas), ce qui me désole c’est qu’ils se renvoient chacun la balle et que finalement tu ne sais jamais qui a fait la bourde.
    8 jours sans téléphone je dois dire que cela ne m’a pas manqué 😀
    A pluche.

  4. « Siouplé » corrigez la faute « Mo » dans l’article.
    Lire ça sur un blog « geek » fait saigner mes yeux… deux fois…
    Et c’est pas bon pour la santé de mes yeux, déjà atteints de myopie

    1. Quelle faute pour Mo ? J’ai parlé de débit. Donc, aussi bien de Mbps/s que que Mo/s.

      Edit : j’ai modifié pour corriger un abus de langage dont nombre de personnes sont victimes.

      1. Bonjour,
        Je pense que notre ami souligne le fait que ta connexion internet c’est du 20Mb/s et pas du 20Mo/s qui sont difficiles à atteindre même avec la fibre optique!

        Sinon le matériel Free comme Bouygues (ma P….. de Bbox) ont l’air assez fragiles je ne vois que des retours de freebox autour de moi.

        Je regrette la disparition des offres non « triple play » avec juste le téléphone et internet. Je sais ça existe mais au même prix donc c’est un peu l’arnaque…
        Je vais déménager et passer du 20Mb/s au 4Mb/s du coup plus de télé ADSL mais des abonnements au même prix pour un service moindre chez les principaux opérateurs.
        Il y a la fibre dans l’immeuble mais bon le prix s’envole du coup!

        @+ gempaouindo

        1. D’accord. Dans ce cas, je vais modifier les coquilles. Car sinon, on a tellement l’habitude par abus de langage de confondre Mo et Mbps 🙁

          Le seul retour que j’ai fait effectuer, c’est le boitier lecteur de mon offre FreeBox Revolution. Le boitier serveur est le même depuis novembre 2011 !

          Quant à la fibre, je voudrais bien l’avoir. Mais avant que cela n’arrive dans la région où j’habite, tout la 5G sera la connexion par défaut pour les téléphones portables.

  5. Tu as aussi ici pou essayer de voir si c’était ton NRA https://www.free-reseau.fr/ c’est là aussi que l’on peut être mécontent de Free, le délais d’intervention est très mauvais si réellement ta box avait était en panne, tu aurais attendu la venue du technicien qui vient les mains dans les poches enfin je veux dire par là qu’il n’a pas de freebox de rechange c’est vraiment une anomalie majeure dans leur procèdure du coup il constate « a oui c’est la freebox » ensuite il faut deux jours pour recevoir la nouvelle quand ce n’est pas 5 si le week end est proche (cas concret de mes parents sur Lyon 13 jours sans internet et oui le techniciens il est pas venu dans les 2 jours mais 7 puis 5 jours pour recevoir la box ).

  6. Cet article vient de me faire prendre conscience que le NRA le plus proche ne notre prochain domicile (dans 3 semaines si tout va bien). est à 3 km (à vol d’oiseau). Autant dire adieu à l’ADSL et passer à la fibre si disponible.

  7. Je suis au moins 3 fois dans ton cas par ans
    moi qui est un accro (a ton blog ) au réseau sociaux , qui veille sur de nombreux sujet.
    Je n’utilise peu internet (il parait que d’ici 2017 , le centre hospitalier aura une connexion internet.
    Cela me dérange pas , j’écoute de la musique (que j’écoute très rarement) je ne fais plus de veille et mon lecteur de flux rss déborde.
    En même temps quand je suis indisponible pour le web et disponible pour ma cure , au début je ne suis pas dans un état de travaillé sur un pc.
    C’est une passion l’informatique (malheureusement plus un métier) donc si il y a quelques années j’aurais pas cru que sa n’aurait pas été possible , et niveau le peu d’entourage familial que je côtoie disent de moi que je suis intoxiqué par internet et les nouvelle technologie , et quand je leur dit que durant ces séjours je reste 1 semaine sans internet (a de rare occasion , je me met en 3 g quelque minute) mais j’emporte tout de même mon pc dans ce lieu pour écouter de la musique tout en jouant au jeux en mode hors ligne car je ne prend pas la tv , cela coûte trop chère comparé au chaînes qu’on a (tarif de base sans toutes les chaînes de la tnt et a se qui a a la tv en général

    1. Évidemment, si on a une tripotée de flux RSS, on tombe rapidement dans la surcharge quand on coupe la veille pendant une semaine.

      L’informatique est une passion dévorante, et je voudrais éviter – tant que cela restera possible – d’en faire une activité professionnelle.

      Le problème est que nous sommes désormais ultra-connecté, et qu’une coupure de réseau est de moins en moins bien supportée.

      Quant aux hopitaux, moins je les vois, mieux je me porte ! 😀

  8. C’est pour cette raison que je ne jetterai jamais mon vieux Quid. Un jour, j’ai tout eu down. Internet, et téléphone… Papier power.
    Cela reste à confirmer, mais j’ai entendu que l’avatar du KGB est repassé aux vieilles machines à écrire. Difficile de pirater du papier. ^^

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