Le meilleur du pire de Distrowatch : le « worst-of » des distributions GNU/Linux :)

Oui, je vais être assez méchant dans l’article qui suit. C’est pour parler des distributions GNU/Linux dont on se demande si les créateurs ont des notions basiques en terme de biologie humaine, sur les principes de lisibilité ou simplement sur l’inconscience complète du mal qu’ils font au monde du logiciel libre.

Avant qu’on me dise que la critique est facile et l’art difficile, et que je n’ai qu’à proposer mon propre travail au lieu de balancer des hectolitres d’acide sulfurique, voici ma réponse.

Je n’ai pas envie de pondre une distribution qui sera utilisée par une dizaine de personnes, et de rajouter encore du chaos à un monde qui est déjà assez complexe à explorer.

Voici donc quelques exemples qui me font dire que le tricot aurait de nouveaux adeptes à son actif, si les personnes derrière les distributions dont je vais parler s’y mettais…

Je vais donc vous parler de la Blu Linux, de la Black Gnome Linux et de la version communautaire de la Manjaro Linux avec Mate Desktop. Car ces trois regroupent ce qu’il ne faut absolument pas faire, aussi bien sur le plan esthétique que technique.

Commençont par les deux dérivées d’Ubuntu et par la Blu Linux avant tout.

C’est une énième dérivée d’Ubuntu, apparemment la 14.04 LTS. Outre le fait que l’ISO pèse plus de 3 Go, elle ne propose pas de connexion automatique de l’utilisateur.

En effet, il faut se connecter avec le mot de passe « password », sans oublier que nous sommes en présence d’un clavier qwerty, dont il faut entrer « pqsszord » pour arriver sur le bureau. Ici, on retrouve un thème qui fait penser à celui de l’Antergos, à savoir Numix ou pour être plus réaliste, un thème d’icone aux couleurs qui font penser à des réalisations d’une grande section d’école maternelle. En restant méchant avec les dits éleves d’école maternelle.

Le choix des couleurs est horrible. Essaye donc de déchiffrer les informations contenues lors du lancement d’Ubiquity… C’est illisible 🙁

Sans oublier un joli plantage de l’installateur si on ose installer l’ensemble dans une autre langue que l’anglais…

Ce qui me rappelle étrangement un problème similaire avec la ZorinOS 8

Bon, je vais rester poli en concluant ainsi : mv /dev/null

La Black Gnome Linux est une distribution basée sur Ubuntu 14.04 avec Gnome 3.12.x et un thème noir. La recette est simple : Ubuntu Gnome Edition, avec un PPA pour avoir Gnome 3.12.x, comme celui-ci à savoir « Gnome3-staging » (cf le mode d’emploi posté par La Vache Libre) et un thème noir.

Sans oublier un petit paquet d’extensions qui « gnome2ise » Gnome 3 et qu’il faut réactiver si on passe en français ?! Il est vrai qu’il n’existe pas de mode « Gnome Classic »… On voir la très haute inventivité de la distribution… 1,8 Go de téléchargement pour tout cela…

Blu Linux voit presque sa place de distribution à ne pas faire être attaquée par la Manjaro Linux Mate 0.8.10, avec son ISO du 10 juin 2014, qui ne pèse que 1,5 Go.

Mate Desktop est connu pour être une interface assez rapide… Que nenni ! Cette ISO rajoute une couche qui ralentit l’ensemble, j’ai nommé Compiz. Sans oublier le thème d’icone bien moche, un menu qui reprend celui de la Linux Mint 17 Mate, donc limite inutilisable et pas vraiment lisible.

Sans oublier des icones proposant parfois un mélange des teintes vertes et rouges. En clair, on s’en contrefout des personnes qui souffrent du daltonisme dans sa forme la plus connue, celle qui empèche de distinguer le rouge du vert, à savoir la deutéranopie.

Bref, toujours le même problème de lisibilité pour les personnes souffrant de troubles de vision des couleurs.

Deux captures d’écrans pour montrer l’étendue du massacre… Entre l’écran de connexion illisible, et Mate Desktop en franglais, sans oublier le menu déroulant de la Manjaro Linux Mate et l’icone de gparted qui est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire en terme d’association de couleurs.

Autant partir d’un Manjaro Linux dite « net edition », rajouter Mate Desktop, le résultat sera largement plus propre ! Un guide avec la version 0.8.4 est disponible, et doit être valide à 99% avec la version 0.8.10.

On peut aussi partir d’une Manjaro Linux officielle et rajouter Mate Desktop dessus.

Ajout à 14h15, le 15 juin 2014 :
voici donc le résultat d’une installation à la main. Et on voit la différence…

Evidemment, ce n’est que la partie visible de l’iceberg, et j’avoue que j’ai pris les meilleurs exemples du pire ce qu’on peut trouver dans le monde des distributions GNU/Linux. Vous comprendrez pourquoi je ne rajoute pas ma dose à la pléthore de distributions GNU/Linux existantes actuellement.

18 réflexions sur « Le meilleur du pire de Distrowatch : le « worst-of » des distributions GNU/Linux :) »

  1. Soyons honnêtes, avec plus, (si ma mémoire est bonne), de 200 versions différentes le monde Linux aurait tout à gagner s’il n’y en avait que quatre ou cinq ou encore mieux une seule et unique qui regrouperait ce qu’il y a de meilleur à offrir (de toute manière ce ne sont que ces quatre ou cinq qui sont vraiment fiables et fonctionnelles).

    Trop de versions qui ne sont que des sous produits de produits phares, lesquelles dans leurs versions originales sont les seules à offrir stabilité et du même coup un gage d’une certaine durabilité dans le temps. J’en ai essayé des tonnes et la plupart du temps c’est bugs par dessus bugs, choix graphiques douteux, logithèque pauvre ou dont les programmes une fois installés ne fonctionnent pas adéquatement.

    Concevoir un OS fiable et conséquent représente une somme de travail considérable et n’est pas à la portée de n’importe quel quidam qui décide de greffer des petits ajouts personnels à un code déjà existant pour au final lui donner un nom pompeux de nouvelle distribution quand au fond ce n’est que de la surcouche ajoutée sur ce qui existe déjà. Surcouche qui bien souvent apporte son lot de bugs à d’autres niveaux au sein de la version annoncée.

    Il semblerait que dans l’univers Linux comme dans bien d’autres domaines les égos soient très forts pour que certains se prétendent des créateurs quand au fond ils ne sont que des rajouteux de coloriage. C’est dommage car c’est le monde du libre qui subit le contrecoup négatif de la présence de ces frimeurs.

        1. Je trouvais l’idée développée intéressante, même si une distribution unique serait ennuyeuse. Cependant une petite purge ne serait pas un mal…

          Il y a trop de distributions qui n’apportent pas grand chose au schmilblic…

    1. Bonne analyse. De toute manière il y a beau avoir plus de 200 distributions il ne faut pas être dupe. La plupart des gens n’y toucheront pas (ou pas longtemps) et retourneront très vite sur une distribution plus classique.

      En gros si tu veux faire simple il faut voir les choses comme ça.

      – Distributions mères (Ok).
      – Les dérivés de type Ubuntu, Manjaro, Fedora (Ok).
      – Les dérivés des dérivés (Tu pars en courant sans te retourner).

      Nous pouvons peut-être ajouter un bémol pour les distributions spécialisées dans des domaines spécifiques comme le montage vidéo ou le pentesting par exemple, mais c’est tout.

      Au final si on regarde bien, il n’y a que très peu de choix 🙂

    2. Bonjour,
      Je suis assez d’accord pour dire qu’il existe bien trop de forks mais revenir à une seule distribution, non merci !
      Je pense qu’il faut faire la différence entre les « vraies » distributions : Debian , Fedora, Ubuntu (bien que dérivé de Debian il y’a un vrai travail derrière), Arch Linux, Mageia, Opensuse, Slackware Linux et Gentoo (je crois avoir fait le tour ) et les Forks plus ou moins bien réussis et utiles : Linux Mint me semble être une version utile par exemple….

      Après, c’est sùr qu’il y’a un grand ménage à faire mais la nature fera son travail.

  2. Idem, tout ou à peu près est dit.

    Le monde Linux est une grande foire, un grand bordel, mais on l’aime quand même.

    Avec un peu d’expérience, on laisse de côté tout le mauvais.

    Par contre, pour un débutant, c’est loin d’être évident et pas étonnant que Linux ait si peu de succès.

  3. la critique est aisée, mais tu manies cet art avec conscience, ce qui remonte nettement le niveau général des reviews sur la toile. merci donc à toi pour ce premier point.
    pour ce qui est de la profusion des distributions GNU/Linux et du « tord » qu’elles font à la communauté… je suis plus nuancé… normal me diras-tu .. je ne suis pas objectif…. et c’est bien d’objectif qu’il s’agit.
    il suffirait que toutes les distributions soient honnêtes sur leur niveau d’accessibilité, leur objectif, leur « cible » et les soucis du choix pour le débutant serait résolu .. ah mais j’y pense.. c’est déjà fait ! grâce aux nombreux blogs et articles qui discutent du sujet « Linux pour les noobs… »
    alors puisqu’on est dans la série « fred le méchant », je dirais qu’il suffit à un utilisateur souhaitant passer sur du libre, de prendre 1h heure à lire quelques articles sur la question pour se faire son idée.
    donc oui, certaines distributions naissent et meurent dans l’année, certaines ‘ne servent à rien’ .. pas si sûr .. elles nous montrent au moins ce qu’il ne faut pas faire (avec ton aide) 😀

    laissons les développeurs construire des distros, laissons les bloggers tester et trier de leur critiques colorées car c’est de ce petit chaos que naissent les bonnes idées 😉

  4. Bonsoir,

    J’attendais avec impatience la manjaro mate 0.8.10 et comme Frédéric je suis très déçu. Menu à la linux mint en franglais, compiz installé installé, etc……..Vraiment très déçu

      1. Faut dire aussi que vu le nombre de versions que Manjaro traine dans son sillage, c’est normal qu’il y en ait une moins réussie.
        Pour une fois que ce n’est pas la « enlightened » ;-)…

  5. Le comble de la liberté, c’est de faire de la merde…
    C’est moins pire que la dictature, dans tous les cas 🙂

    Mate est modifié dans Mint, mais Mint reste une Mint quel que soit le DE choisi. En réponse à de tes précédents articles sur les distro qui déforment les DE…

    Vive la liberté !

    1. Bonjour,

      Je suis d’accord sur le fait que du chaos naissent les idées, et de toutes façons avec l’expérience, dans ce « bordel », on apprend a distinguer très vite les bonnes idées des mauvaises. 🙂
      Concernant Manjaro, je trouve aussi les versions communautaires repoussantes à souhait dans leur ensemble :/
      mais belle distribution côté technique.

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