Les tailles annoncées par les installateurs : du grand n’importe quoi au détriment des distributions GNU/Linux ?

Certaines distributions, dans un but bien compréhensible de transparence et d’information de l’utilisateur, annonce dès l’installation quelle est la taille requise pour mettre en place l’ensemble de leurs outils sur le disque dur.

Cela semble être une quasi-exclusivité des distributions basées sur Ubuntu, sauf oubli complètement involontaire de ma part. Seul OpenMandriva est le premier contre-exemple me venant à l’esprit. Mais il doit y en avoir d’autres, non ?

C’est en testant – par curiosité – la version RC de la Linux Mint 16 en saveur Mate que je suis tombé sur une incohérence. En effet, l’installateur m’annonçait que 8,1 Go était requis pour avoir de meilleurs résultats. Hors, après installation et mises à jour, seulement la moitié était prise, captures d’écran à l’appui.

Rapport taille annoncée sur taille prise ? 1,92.

Je me suis alors demandé : et les autres principales distributions ? J’ai voulu voir si on avait toujours une telle différence entre la taille requise et la taille réellement prise au final. Dans ce but, j’ai rajouté à ma liste, en restant dans les grands noms dont la célébrité est parfois faite à leurs corps défendants :

  1. Linux Mint 16 Rc saveur Cinnamon
  2. Ubuntu 13.10
  3. ElementaryOS 0.2
  4. PearOS 8
  5. OpenMandriva Lx 2013.0rc2

Je suis resté dans des distributions grand public. De mémoire, les distributions basées sur Fedora ou sur Archlinux n’annonce aucun pré-requis au niveau de la place nécessaire. En ce qui concerne OpenSuSE, je l’ai trop peu fréquenté récemment pour me prononcer. J’aurais bien rajouté la Mageia 3, mais elle ne donne aucune information sur la taille recommandée.

Pour chacune des distributions listée, c’est simple : elle est installée, mise à jour, et les caches vidés.

La Linux Mint 16 RC Cinnamon : annoncée ? 7,8 Go. Installée ? 3,7 Go. Rapport taille annoncée sur taille prise ? 2,10.

Ubuntu 13.10 : annoncée ? 5,9 Go. Installée ? 3,4 Go. Rapport taille annoncée sur taille prise ? 1,73.

ElementaryOS 0.2 : annoncée ? 4,4 Go. Installée ? 2,5 Go. Rapport taille annoncée sur taille prise ? 1,76.

PearOS 8 : annoncée ? 6,1 Go. Installée ? 3,7 Go. Rapport taille annoncée sur taille prise ? 1,64.

OpenMandriva Lx 2013.0rc2 : annoncée ? 10 Go. Installée ? 5,2 Go. Rapport taille annoncée sur taille prise ? 1,92.

Je veux bien que ce soit des tailles recommandées, et que l’utilisateur soit tenté par la suite d’installé d’autre logiciels. Et qu’il faut prévoir un peu de marge par sécurité.

Mais pourquoi annoncer parfois plus du double de la taille réellement utilisée ? Surtout que le partitionnement est simplifié, et qu’il se résume le plus souvent en un duo partition / qui contient aussi le /home (je ne lançerais pas de flamewars sur la séparation ou pas du répertoire /home) et une partition de swap.

Il est cependant dommage que la taille soit autant surestimée, car cela laisse l’impression d’une surcharge pondérale qui est finalement inexistante. Dommage 🙁

10 réflexions sur « Les tailles annoncées par les installateurs : du grand n’importe quoi au détriment des distributions GNU/Linux ? »

  1. Une partie de la différence pourrait venir des fichiers d’installation qui sont effacés à la fin. Quand je vois ça, je me dis qu’il est préférable de ne rien indiquer.

    1. Farpaitement. Mais que tu perdes 50% de taille entre l’annonce et la réalité (en moyenne), ce n’est pas uniquement imputable à des fichiers d’installation. Sauf si les fichiers d’installation sont gargantuesques 😉

  2. J’ai eu la même réflexion que al en lisant l’article.
    Dommage qu’il n’y ai pas eu de test sur les produit microsoft dont les capacité requise ont explosée depuis xp.
    http://windows.microsoft.com/fr-fr/windows7/products/system-requirements
    Un espace disque disponible de 16 Go (32 bits) ou de 20 Go (64 bits)

    Donc quand je relis le titre :
    Les tailles annoncées par les installateurs : du grand n’importe quoi au détriment des distributions GNU/Linux ?
    Je ne peut m’empêcher de sourire.

    Cordialement

    Chapichapo

    1. Ca donne l’impression que les distributions sont largement plus enrobées qu’elles ne le sont en réalité. Quant aux MS-Windows, je ne les utilise plus que par à-coups et en machine virtuelle par chez moi.

  3. Il me semble, si je ne m’abuse, que la taille annoncée est bien effective pour l’installation total de tout les binaires+libs hors -dev.

    Je pense qu’il fallu en son temps faire une choix sur la compréhension. Et que pour ne pas perturber les novices, afficher la taille nécessaire pour tout installer fut le choix qui s’imposa.

    C’est une logique normal, les distrib installent une base qui bien souvent doit être complémentée. Exemple, les paquets linguistique.

    @chapichapo: juste que 99,99% de linuxiens oublient, c’est la swap. Il est aisé de dire que windows prend autant de place en oubliant la partition swap de linux dans le compte.

    Si on devait décaler les fichiers de swap et hibernation windows sur une autre partition, on se rapprocherais d’un linux.

    Pour ma part si je devais suivre les recommandations, je serais à 8gb hdd pour linux + 8gb de swap (voir 12gb car on conseille un ratio de 1 – 1.5x la taille de la ram)

    C’est pratiquement du kifkif quoi.

    1. Les paquets linguistiques c’est rarement plus d’un giga. De moins, de mémoire, sur une slackware 😉

      Pour info, avec mon archlinux, qui contient la base + outils de développement + gnome + Libreoffice + gimp + Virtualbox + Qemu + quelques autres babioles, j’arrive dans les 4,7 Go mangé sur la partoche root. Et les fichiers « -dev » sont installés.


      [fred@fredo-arch ~]$ df -h
      Sys. de fichiers Taille Utilisé Dispo Uti% Monté sur
      /dev/sda3 19G 4,7G 14G 27% /
      dev 1,9G 0 1,9G 0% /dev
      run 2,0G 824K 2,0G 1% /run
      tmpfs 2,0G 144K 2,0G 1% /dev/shm
      tmpfs 2,0G 0 2,0G 0% /sys/fs/cgroup
      tmpfs 2,0G 4,0K 2,0G 1% /tmp
      /dev/sda1 471M 34M 409M 8% /boot
      /dev/sda4 894G 107G 743G 13% /home

      Pour le swap, je suis dans le 1:1. Au moins, si tu veux faire hiberner ta machine, ton swap hébergera l’image de la mémoire.

  4. Bonjour,

    Je pense que pour qu’un OS fonctionne, il faut toujours un peu plus de place sur le disque dur, que ce qu’il prend, pour le swap et autres logiciels, voir des mises à jour, et même les données perso.

    Quand Microsoft préconise 20 GO, il ne prend pas ces 20 GO à l’install lui aussi !

    Mais Linux reste un système, plus rapide, fiable et moins gourmand en ressources et autres que Monsieur Windows !

    Moi perso, j’adore Kubuntu (Ubuntu avec KDE) et Mageia 3 (KDE), qui pour moi sont les deux seules distributions, qui me conviennent …

  5. Salut, juste un petit mot sur la taille d’une partition SWAP, si votre RAM est >=4Go, il n’y a absolument aucun intérêt à ce que votre swap excède les 2Go. Je dispose de 8Go de mémoire et ma swap ne fait que 2048Mo (2Go) 😉

    1. Tu n’a jamais eu besoin de faire hiberner ta machine ? Simple question, hein…

      Et en ce moment, avec une opération de recodage de vidéo sous handbrake, avec ma machine ayant 4 Go de ram et autant de swap


      [fred@fredo-arch ~]$ free -m
      total used free shared buffers cached
      Mem: 3957 2825 1131 0 93 1158
      -/+ buffers/cache: 1574 2383
      Swap: 3906 162 3744

      Il n’y a qu’une grosse centaine de mo utilisé, mais au moins, ça permet d’éviter des ralentissements 😉

  6. Bien vu cet article qui… « taille en pièces » …. oups en bitcoins, pour faire geek et chébran.
    Merci Frédérice pour ton travail et ce compte-rendu particulièrement bien argumenté. Au plaisir de te relire.

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